J'ai découvert Trust à la télé, ça devait être en 95... Quel choc ! Aux premières images, je me suis dit "mais qu'est-ce que c'est que ce film débile...". C'est marrant de se dire qu'arrivée au générique de fin, je n'arrivais plus à lever les fesses de mon canapé, totalement scotchée sur l'écran et sur cette musique prenante... sur ces dernières images... Et voilà, c'était le film culte de toute ma vie. Moi qui avait failli arrêter 1h30 plus tôt. Quelle ironie ! Depuis, j'ai essayé de voir tous les Hal Hartley dont je suis grande fan. Trust doit être vu. Tout est calibré chez Hal Hartley. Les plans, les dialogues, aucune place à l'improvisation car comme il le dit lui-même, pour lui, les dialogues sont telle une chorégraphie. Et c'est bien cela. On sent que chaque mot est choisi, posé là, et qu'il ne faut pas en mettre un à la place d'un autre. Chaque réplique surprend, nous prend à contre-pied, nous fait sourire du coup, c'est ça qui passionne chez Hal Hartley. Il y a un côté assez surréaliste dans ses films. Le sujet de l'amour n'y est traité comme dans aucun autre film. On attend des mots, des répliques qui n'arrivent jamais. J'aime les personnages de Hal, déjantés à leur manière mais tout de même attachants. Trust ne se décrit pas, ne se raconte pas, il faut le voir tout simplement.
Il y a un mois environ, grâce aux rencontres cinématographiques du 93, je me suis retrouvée dans une petite salle de cinéma où était diffusé Trust, et je l'ai vu pour la première fois au cinéma, après peut-être l'avoir vu une dizaine de fois chez moi... Quel grand moment d'être là, parmi autant de fans de Hal Hartley, venus voir spécifiquement ce film, à la bobine bien abîmée et qui sautait tout le temps (lol). Et surtout, voir Hal Hartley lui-même, présent car 4 jours de ce festival lui était réservés. Et il était là, devant nous à quelques mètres pour répondre à toutes nos questions... Quel grand moment inespéré ! Hal Hartley himself dans ce petit cinéma de Montreuil en train d'introduire Trust... Surréaliste :)