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Un visiteur
5,0
Publiée le 28 septembre 2012
Orphée est un ovni dans son genre, tout comme son réalisateur.
Intriguant, profond et étrange, Orphée est un véritable support de réflexion sur la mort : D'où vient-elle ? Qu'est-ce que la mort ? Son rapport avec les vivants ? Son allégorie ? Moult questions qui resteront certainement toujours en suspens à la fin de ce chef-d'oeuvre, mais qui aura néanmoins le luxe de vous retourner le cerveau.
Le succès de ce film est aussi dû à son caractère "théâtral". Tragédie grecque qui reprend de nombreuses références au mythe initial, les dialogues sont profonds et grandiloquents, et le jeu des acteurs est tout simplement parfait (nldr : l'unique Jean Marais, la grande tragédienne Maria Casares, François Périer et Marie Dea).
En somme : un casting digne de ce nom, une histoire profonde qui pousse à la réflexion, et une recontextualisation tout à fait réussi du mythe d'Orphée ; Cocteau nous offre un somptueux bijou cinématographique.
Retranscription contemporaine du mythe d’Orphée, à la fois sombre, romanesque et nébuleuse, un mélange d’univers qui fonctionne complètement, Cocteau nous plonge dans une ambiance fantasmagorique pleine de poésie et d’astuces cinématographiques, les effets spéciaux sont très bien utilisés, se fondant dans un esthétisme superbe. La narration n’est aucunement assommante par rapport aux idées reçues, la fluidité l’emporte sur la didactique, Jean Marais excelle dans la théâtralité et la prestation de Maria Casarès dans le rôle de la mort est absolument troublante et ténébreuse, tout est ensorcelant, voire planant. La vision des Enfers comme une bureaucratie austère est aussi très intéressante, comme ces jeux de miroirs qui reviennent souvent, le concept est riche en symboliques et en maitrise, du grand cinéma.
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4,0
Publiée le 22 octobre 2012
Dans un genre qui fit les beaux jours de quelques cinèphiles èperdus d'amour et de rêves homèriques, le thème d'Orphèe et d'Eurydice a inspirè l'"Orphèe" de Jean Cocteau, classique absolu qu'on ne prèsente plus dans lequel on parvenait au monde de l'au-delà en traversant un simple miroir! Jean Marais y est envoûtè par la Mort, que l'on appelle ici la Princesse alias Maria Casarès! Mais celle-ci comprenant que son amour est impossible rend Orphèe à Eurydice (très belle Marie Dèa) avec la complicitè d'un jeune mort, heurtebise jouè par François Pèrier! Un amour qui tente de se survivre au-delà de la mort est un amour qui ne se rèsigne pas à la condition humaine! Les amours impossibles entre des humains et des fantômes ou des êtres fantastiques appartiennent en fait à cette catègorie! Ce qui sèparent ces objets de l'être aimè, c'est moins le temps ou la mort que ce qui chez l'homme est ètranger au temps et à la mort: l'irrèductible condition humaine! Petit rôle de l'acteur Jean-Pierre Mocky qui se partagera par la suite entre le mètier d'acteur et le mètier de rèalisateur! Le film de Cocteau a peut-être un peu vieilli mais n'en reste pas moins admirable parce que chargè de symboles et d'acteurs inoubliables...
Cette étrange transposition de l’antique mythe grec dans les temps présents fait par Jean Cocteau est une œuvre fantastique qui ne peut être comparable qu’SEPTIEME SCEAU de Bergman. Ici l’Homme ne s’oppose pas à la mort mais cherche à la contourner pour rester auprès de sa bien-aimée, c’est là un symbole inhérent au drame de la condition humaine. Cette poésie hypnotique utilise des effets visuels originaux (que ses détracteurs trouvent aujourd’hui dépassés) et une maitrise des sentiments insolite.
Mon Dieu... Des histoires d’amour il en existe des milliers, on le sait. Mais aucune n’a la force et la complexité de celle qui lie Orphée et Eurydice, et c’est avec une incroyable maitrise complète de son sujet que Cocteau adapte le mythe au XXème siècle. La Fatalité rôde dans cette sombre histoire fantastique, permettant ainsi au réalisateur/scenariste/poète de s’immerger dans un univers à part éblouissant, aux confins du surréalisme, et permettant ainsi de multiplier les idées de mise en scène avouons-le, complêtement géniales (les inoubliables passages dans le miroir et son Monde). Jean Marais parvient à imposer sa présence incroyable (on sent la complicité - outre amoureuse - avec Cocteau) face à Maria Casarès, toute aussi impressionnante en Princesse funèbre, ainsi que tous les autres interprètes (Formidable Heurtebise que François Perier). Tant d’élements qui font de ce métrage un pur chef d’oeuvre dans le genre fantastique, tout en conservant un véritable aspect poétique et toujours visuellement efficace. Immanquable.
Orphée est la plus belle histoire d'amour, Orphée est un chef d'oeuvre, chef d'oeuvre d'une beauté rare, envoûtant, étrange, cette version moderne d'Orphée par Cocteau et superbement interprétée par Jean Marais avec des dialogues justes magnifiques, certains passages sont à la fois beau mais plein de sens, c'est ça qui fait la force du film. La réalisation n'est pas en reste, avec les moyens de l'époque Cocteau impose des plans de toute beauté, comme le plan final, classique mais tellement beau. Cocteau décrit un monde, on a envie d'y croire. Orphée est un chef d'oeuvre poétique et beau, une histoire d'amour impossible d'une beauté tragique. on est comme hypnotisé dès la première seconde, dès l'introduction où une voix off nous raconte sans détail l'histoire du mythe d'orphée avant de nous balancer un mythe moderne, car les mythes n'ont pas d'âge, ils peuvent se situer n'importe quand.
Faire du fantastique un élément logique qui fait irruption dans le quotidien le plus banal sans que quiconque ne s'en étonne, c'est la grande idée de Cocteau, incarnée dans "Orphée" de manière à la fois limpide et sophistiquée. Limpide car d'emblée un univers est posé : on discute au café du coin, on fait connaissance avec des personnages aux noms mythologiques – lesquels renvoient au texte dont le film s'inspire – et Orphée (Jean Marais) fait la rencontre d'une ténébreuse et superbe princesse (Maria Casares). Que de simples motards servent de valets à la princesse ou que Orphée-Eurydice soit semblable à un vieux couple qui s’engueule – irrésistible séquence où les deux font tout pour ne pas croiser leur regard, sous peine de la disparition définitive de la jeune femme – n'amoindrit pas la portée mythologique du film; au contraire, le rapprochement d'une lourde influence littéraire à un contexte prosaïque permet une identification plus concrète, rendu aussi possible par une science absolue du décor et des trucages. On passe du monde des vivants à celui des morts à travers un miroir et à l'aide d'une paire de gants, l'Enfer est réduit à quelques couloirs glauques et une poignée de ruines, un visage disparaît à travers un simple raccord : cette vision artisanale, forcée par les moyens financiers, rend le fantastique naturel mais n'éclaircit pas pour autant un propos général indéniablement complexe. Car "Orphée" n'est pas un film facile, son exigence repose sur l'idée du combat entre la poésie et la mort (la double victoire de la première, à travers ses écrits qui perdurent et l'union finale entre Orphée et Eurydice) et le fait que l'amour se révèle être le dénominateur commun de ces deux thèmes : il fait le lien entre l'élan créatif et la tragédie, dont la puissance éclate lors des ultimes minutes, magnifiques et déroutantes. Film sublime, "Orphée" peut rebuter par instants mais il hante longtemps après sa projection.
Une adaptation du célèbre mythe d'Orphée par Cocteau, moi je dis oui. D'autant plus que l'homme entend ici s'approprier totalement le mythe, afin de le moderniser et même d'en changer quelques grandes lignes. Et tant mieux ! J'aime qu'un type adapte un mythe à son univers sans jamais le trahir. Alors commençons par les quelques défauts du film : il y a quelques baisses de rythme, notamment dans tout ce qui est de la romance entre la Mort et Orphée, mais il faut également avouer que ces défauts sont vite rattrapés par l'extraordinaire créativité de l'auteur : les trucages sont inventifs et impeccables, les plans sont beaux et surtout, le film dégage une poésie à laquelle je n'ai personnellement pas pu résister. Tout comme La Belle et la Bête, c'est un film qui a ses quelques défauts, mais qui a surtout une atmosphère unique, et rien que pour ça il vaut le détour.
Une très belle adaptation du mythe. L'ensemble est très maitrisé et on est étonné par la beauté de l'ensemble. Les décors sont très purs et le mythe utilisé avec beaucoup d'intelligence. Le noir et blanc donne en plus un relief supplémentaire a ce film. L'ensemble est même assez émouvant. Très bos interprètes, même si Francois Périer est ici bien meilleur que Jean Marais. Un classique du cinéma francais.
Jean Cocteau nous offre ici une relecture moderne du célèbre mythe d'Orphée. Son film, adapté de sa pièce de théâtre éponyme, séduit dès les premiers instants par son ambiance mystérieuse et onirique, soulignée par de magnifique effets spéciaux, une mise en scène excellente et une parfaite écriture du scénario et des dialogues. Poète lui-même comme son personnage principal, Cocteau infuse cet art dans son film pour le rendre encore plus romanesque et beau. Un film sublime qui se passe de mots. Chacun vivra sa propre expérience cinématographique à la vision de cet "Orphée" que je conseille vivement.
Quel film remarquable ! Et quel cinéaste que Cocteau ! Si son art n'a pas la pureté de celui d'un Bresson, il demeure en revanche d'une poésie et d'une subtilité constantes, et figure indéniablement au panthéon du septième art à la française. « Orphée » est certes avant tout la mise en images de la vie même de Cocteau, et certains pourront s'agacer qu'il parle beaucoup, du moins autant de lui. Jean Marais est sans conteste l'alter-égo du réalisateur français, et l'immense majorité de ce qui nous est raconté est la traduction artistique du ressenti de Cocteau, de son histoire personnelle, de son statut de poète, des reproches qu'il a essuyés ou de l'opprobre dont il croyait (à tort ou à raison) être victime. Mais n'est-ce pas là un trait commun à tous les artistes ? Certes, toutefois il est vrai que Cocteau s'est toujours mis en avant et exposé ainsi d'autant plus à la critique. Il serait toutefois malvenu de ne considérer « Orphée » que sous cet angle. Il s'agit aussi et peut-être même avant tout d'un conte sur la douleur d'être, sur les dilemmes qui broient Cocteau/Orphée(/Narcisse?) : que choisir entre la vie et la mort ? Que choisir entre l'amour et l'art ? Peut-on concilier ces apparents extrêmes? Orphée durant tout le film, se fait accaparer par l'une ou l'autre de ces puissances allégoriques, tiraillé de toutes parts il traverse les miroirs, dépasse son reflet pour ensuite se révéler à lui-même et aux autres. Il devient ainsi cette figure mythologique capable de traverser l'envers et l'endroit, capable de revenir d'entre les mort pour jouer de sa lyre, capable de transformer l'au-delà en un chant hypnotique et bouleversant. Jean Cocteau nous livre là une précieuse réflexion sur l'art, sur son art, mais aussi bien sûr sur l'artiste, ce « poète » qu'il a toujours voulu être, et qu'il fut. Un magnifique long métrage, d'une sensibilité, d'une cohérence et d'un aboutissement qui forcent l'admiration.
Il est indispensable de dire que Cocteau s'est toujours défendu d'avoir voulu récrire l'histoire du mythe d'Orphée. Il a juste prit les noms des personnages et fait quelques clins d'yeux en passant ; Vu comme cela les choses changent et le film se vit autrement. C'est une méditation sur la mort extrêmement approfondie et même dérangeante pour ceux qui croient à quelque chose passé cet événement inéluctable. Beaucoup plus que de la poésie que le cinéma exprime toujours mal quand il essaye et pour cause, c'est de l'onirisme à l'état pur qui se déroule devant nous. Il y a dans ce film des moments exceptionnels et d'autres qui n'y ont pas leur place, mais c'est le choix agaçant de Cocteau dont je perçois beaucoup mieux la profondeur de pensée que son sens du comique. La mise en scène est belle et garde son caractère intemporel, les trucages de l'époque faisant exactement partie de nos rêves bien plus que les trouvailles informatiques actuelles. Le texte est souvent brillant comme cette phrase'' La mort se cache derrière les miroirs ,il n'y a qu'à s'y regarder des années durant pour s'en apercevoir''. Le point le plus faible restant l'interprétation car si François Périer et Maria Casares sont exceptionnels, Jean Marais sur joue trop souvent, il en est même parfois agaçant et Marie Déa n'est pas du tout l'actrice qu'il convient. Quoi qu'il en soit ce film demeure un OVNI dans la production française et pour mieux le comprendre il est préférable de le voir entre ''le sang d'un poète'' et ''le testament d'Orphée''.
Adapter la légende d'Orphée transposée dans le monde contemporain, une telle idée ne pouvait émaner que de Jean Cocteau, le plus créatif des littérateurs français du début du XXème siècle. En 1934, sa pièce de théâtre "La Machine Infernale" était par ailleurs une relecture remarquable et amusante du mythe oedipien. Pour le coup, il y retrouve Jean Marais, quatre ans après "La Belle et la Bête" dans le rôle du poète. Le plus frappant dans l'oeuvre, ce n'est pas l'originalité du sujet ou la majesté inouïe des effets spéciaux. Car, en plus d'être un immense innovateur sur le plan technique, le cinéaste reste avant tout un conteur, un vrai. Une véritable machine à rêves. A ce sujet, la symbolique du miroir y est tout bonnement exceptionnelle. Après tout comme il l'affirme lui-même : "Les miroirs sont les portes par lesquelles entre la mort. Regardez-vous toute votre vie dans un miroir et vous verrez la mort travailler sur vous". Certaines scènes, paroles ou images s'estampilleront définitivement sur votre esprit. Cocteau ou l'essence même du fantastique.
Une étonnante adaptation du mythe d'Orphée par Cocteau qui rend la mort plus séduisante que la vie. Ce n'est pas un film d'amour (en ce sens, le mythe est malmené par Cocteau) C'est le film d'un poète narcisse qui aimait se regarder. La fameuse phrase, 'le cinéma c'est la mort au travail', vient d'ici. Voir ma critique sur mon blog :