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stans007
23 abonnés
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3,0
Publiée le 17 octobre 2021
Variation poétique sur le mythe d’Orphée à laquelle je suis loin d’avoir tout compris tant on ne sait pas trop qui aime qui dans cet univers double où la mort est omniprésente (Maria Casarès excellente dans son rôle). Il reste un hymne à la poésie soutenu par un texte de qualité (« Le poète est un surhomme qui écrit sans être écrivain » ; « Rien n’est plus grave que la mort d’un poète »), un générique esthétique, et une pointe d’humour (« Votre mari écoutait les cours de la Bourse. »)
Certes, le film n'est pas dépourvu de qualités artistiques, ce que prouvent les plans et la lumière, mais c'est surtout le jeu de l'acteur principal qui est assez insupportable et joue de manière tellement théatrale - Etait-ce le souhait de Cocteau ?- que l'on décroche rapidement du film qui tombe dans l'ennui total.
Mon film préfèré de Cocteau. Le mythe d'Orphée est déjà quelque chose de fascinant mais entre les mains de Cocteau il prend une dimension humaine et surnaturelle à la fois. Maria Callas est une actrice époustouflante, sa voix est une mélodie et elle incarne parfaitement la mort. Petite mention spéciale pour cette scène culte du cinéma: la traversée jusqu'au monde des enfers relève d'une technique cinématographique extraordinaire pour l'époque. Un film très intéressant à étudier plan par plan.
Adapté au monde contemporain, le mythe d'Orphée vu par Cocteau est une merveille où l'écriture et la mise en scène s'unissent dans une beauté et une ambiguïté fascinantes. L'image du poète lié amoureusement à la mort, les messages surréalistes de l'auto-radio de l'au-delà (« l'oiseau chante avec ses doigts », Cocteau et l'inspiration, l'écrivain de 1950 et ses influences) qui obsèdent Orphée au point qu'il délaisse son amour et sa vie rangée (plaisirs terrestres. Moment crucial, celui de la future paternité...), les métaphores, personnifications et autres figures à double lectures, font de cette oeuvre un hommage magnifique au Poète immortel en quête de la-dite même immortalité. La Mort qui le regarde dormir, qui change d'un instant à l'autre de parure et qui dira finalement à Heurtebise « Il fallait les remettre dans leur eau sale ». Cette superbe Mort, cette tentation de l'artiste, « Si j'étais de notre ancien monde, je dirais 'buvons' » Cocteau en a fait du grand cinéma . Il ne se contente pas d'adapter un mythe, il le transperce avec son époque, son art propre et nous offre ainsi un spectacle singulier pour nos yeux et notre imaginaire...Dommage, les acteurs manquent parfois de piment et d'intensité dans l'expression de leurs déchirement intérieurs.
La trilogie orphique de Cocteau est sans doute l'un des monuments du cinéma, et la sortie en DVD d'"Orphée" devait être attendue de beaucoup de cinéphiles. On y retrouve toutes les préoccupations coctaliennes: le temps, la mort, la poésie,... La présence de Maria Casarès ajoute au sublime du film. Il ne manque pas de plans, pas de plans qui soient en trop. Voilà un bel exemple de mesure cinématographique et poétique, donné par l'un des grands écrivains français du XXème siècle, et dont feraient bien de s'inspirer certains, malgré leur notoriété.
Cocteau la lui-même dit, il se sert de la caméra comme un stylo qui livre au bout de sa pointe toute sa poésie formant ainsi une ligne invisible entre létroitesse du réel et létendu du fantastique, deux terrains de jeux parfaits pour des chassés-croisés des personnages enchainés à lamour, enchainés à la mort. Le quotidien se pare deffets étonnants allant dans le sens reposé et intriguant de lunivers institué, le miroir (sorte de vortex avant lheure) et le No Mans Land en slow motion font office dépreuves avant dapprécier ces drôles de relations vouées malheureusement à léchec. La Mort incapable de refreiner son amour pour sa victime se tue à petit feu, Orphée ne peut regarder sa femme sous peine de leffacer de ce monde et Heurtebise naura jamais le cur convoité de la femme dOrphée. Etant donné que la normalité se marie mal avec lau-delà responsable de ce déchaînement conséquent où lunique solution passe désormais par le sacrifice de soi pour conserver lêtre aimé, le poète manipule la plume et le temps, afin de recycler à sa convenance un univers que jai adoré voir bouleversé.
Déjà, ça m'a permis de découvrir le Louxor. Cette ruine que je voyais depuis la ligne 2 à Barbés dans mes années étudiantes... Une très belle salle ! Il m'a semblé que le film est bien daté dans le jeu des acteurs. Mais l'histoire est sympa. Et c'était plaisant de retrouver une narration différente des films d'aujourd'hui.... Même les effets spéciaux, c'est rigolo mais plaisant.