Jurassic Park 1 sorti en 1993 par le grand Steven Spielberg est une histoire cultissime, toujours aussi connue même des décennies plus tard, un véritable dinosaure de la pop culture. Tout le monde connaît Jurassic Park, ou au moins son univers. Grâce à ce film, le rêve de voir un jour un tel parc exister naisa, ce qui est plutôt cocasse et idiot au vu du message véhiculé par les films.
Spielberg est le génie qui a réussi à créer une science-fiction redoutable, aux décors somptueux malgré des effets spéciaux vieillissants (et encore ça va), une musique de John Williams grandiose bourrés de légèreté et d’intelligence. C’est le genre de film qui fait rêver petit et grand, toujours inoubliable. Jurassic Park est parfois très angoissant et même effrayant pour les plus jeunes, mais toujours incroyablement beau dans sa poésie et son environnement, exactement comme la nature.
J’insiste aussi sur l’intelligence du message porté par des personnages tout aussi intelligents et intéressants. Les acteurs Laura Dern, Jeff Goldblum et Sam Neill sont excellents.
Les deux experts de l’histoire sont fascinés en découvrant les dinosaures : ils ont passé toute leur vie à les étudier. Cependant, dès le début, nous voyons qu’ils remettent en doute certaines décisions, tout comme la morale du parc.
Les espèces créées sont toutes des femelles pour éviter leur reproduction et pouvoir contrôler la population de dinosaures. Or, l’ADN de certaines des grenouilles utilisées vient d’une espèce qui, une fois dans un environnement unisexuel, est capable de changer son sexe.
Ces dinosaures parviennent à se reproduire comme les grenouilles. Ils démontrent ainsi que la vie trouve toujours une façon d’émerger.
La lutte pour la survie est présente chez n’importe quelle espèce et s’adaptera aux changements selon la théorie de l’évolution. Le film nous fait donc réfléchir à l’éternel dilemme de la science, au fait de vouloir “jouer à Dieu”. Il nous pousse à nous demander une chose très importante. Les humains ont-ils réellement le droit de décider de la vie des autres espèces ? Tout au long de l’histoire, nous avons vu comment une infinité d’animaux avait disparu de la planète à cause de l’intervention et des caprices des hommes. Les dinosaures, eux, se sont éteints parce que la nature l’a décidé. Les hommes ne sont pas intervenus. Pourquoi les ressusciter? Faire revivre une espèce disparue a-t-il un sens? Ou n’est-ce qu’un autre caprice de l’homme ?
Malgré son caractère fantastique/SF, Jurassic Park se rapproche énormément de notre réalité. Il nous propose un discours éthique sur nos propres actes, sur le spécisme que nous vivons au quotidien. Nous nous croyons capables de décider de la vie des animaux, de leur reproduction, de leur alimentation. Nous leur assignons même un rôle pour qu’ils soient à notre service. Ainsi, le porc est de la nourriture, les renards sont des manteaux, les chiens sont des amis et les singes sont un divertissement, ce qui est totalement abject et répugnant. Ce débat moral nous fait constamment penser à la vie dans les zoos, aux abus commis sur les espèces non humaines, à l’égoïsme et à l’idée absurde, mais persistante de supériorité humaine.
Sommes-nous réellement conscients de notre impact sur la nature, que ce soit sur l’environnement ou les autres espèces? À partir d’un univers SF/fantastique, Jurassic Park remet en cause de nombreux actes quotidiens. Il nous invite à penser que si nous voulons une meilleure planète, nous devrions réfléchir à la façon dont nous traitons les espèces qui y vivent.