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Fêtons le cinéma
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2,0
Publiée le 12 novembre 2024
Un paradoxe malheureux définit Naked : offrir à ses comédiens des espaces d’improvisation tout en les enfermant dans des personnages à la caractérisation symbolique immuable. Les rencontres successives que fait Johnny, si elles cartographient la marginalité de Londres, échouent à remettre en cause ses certitudes, à ébranler son monde intérieur dans la mesure où il existe par seule antithèse de Jeremy, prédateur qui dévore les autres en leur opposant son corps là où celui-ci leur oppose son verbe. Quelques belles séquences émaillent un récit programmatique, à l’instar de la prise en charge d’un spoiler: jeune couple dont les membres sont séparés et qui errent dans les rues en quête de l’autre , ou du dialogue avec un gardien de nuit spoiler: qui se voit réduire à la fonction machinale qu’il accomplit toutes les deux heures . Si elle peut compter sur le talent du photographe Dick Pope pour composer une ambiance évolutive – la rue londonienne se teinte des néons des devantures, les friches industrielles rendent les égarés quasi abstraits –, la caméra de Mike Leigh tend sinon à se complaire dans un misérabilisme dommageable, que nous retrouvons aussi dans la direction d’acteurs, visiblement tournée vers l’accomplissement de performances.
Présenté à Cannes en 1993, "naked" obtint le prix de la mise en scène ainsi que le prix d'interprétation attribué à David Thewlis. Grâce à ce film, Mike Leigh se hissa à une reconnaissance internationale.
Le film se propose de nous brosser un regard désenchanté sur la société britannique de l'après Tatcher, au travers de l'errance d'un marginal cultivé, lucide mais aussi déjanté. Construit sur une suite de rencontres, il nous donne à voir une galerie de personnages qui vont mal et trainent une tristesse qui paraît sans espoir. En le voyant presque trente ans après sa réalisation on peut affirmer que sur ce point il semble plus que jamais d'actualité et n'a pas pris une ride.
Le film est réputé comme une des meilleures réussites de son réalisateur qui remporta la palme d'or pour son film suivant :"secrets et mensonges", selon moi son chef-d'oeuvre. A titre personnel, si "naked" est excellent dans sa première demi heure, il me semble qu'il perd ensuite en intensité. Les dialogues ne sont pas, selon moi, si profonds, ni si bien écrits que je l'ai lu. Certes, le film ne comprend aucune rupture de rythme, mais son scénario finit par tourner en rond. David Thewlis porte le film sur ses épaules et domine une distribution de qualité.
A titre personnel, je préfère de très loin la filmographie de Kenneth Loach à celle de Mike Leigh et cet opus de ce dernier n'est pas pour me faire changer d'avis. Au spectateur qui voudrait découvrir la filmographie de Leigh, je recommande plutôt "secrets et mensonges" et " be happy" qui me paraissent plus accomplis que "naked , Ce dernier mérite d'être vu, même si je le considère légèrement surcoté.
Dans 'Naked', Mike Leigh met à nu de façon glaçante la société britannique de la fin du 20e siècle : c'est un principe de prédation qui régit tous les rapports humains, et ce sont les femmes qui en sont les premières victimes. Si la démonstration est finalement plutôt convaincante, elle met un peu trop de temps à prendre forme, diluée par plusieurs scènes gratuites où la verve shakespearienne de Johnny finit par ennuyer. La fascination avec laquelle Leigh représente son personnage est d'ailleurs trop appuyée et tire même vers l'abject - car il est en réalité un salaud au même titre que le personnage de Sebastian, ce qui, de manière significative, est souligné dans aucun des synopsis du film que j'ai pu lire. Tout aussi problématique est à mon sens la caractérisation des personnages féminins, dans la mesure où celles-là sont systématiquement malmenées, violentées, sans presque aucun moment de répit qui pourrait laisser entrevoir pour elles un autre statut que celui de victime. Cela fait donc de 'Naked' un film dérangeant, ambigu, et potentiellement contestable.
Dans ce film de 1993, Mike Leigh nous embarquait dans les bas-fonds de Londres à travers une virée sombre et désespérée de son personnage principal, un vagabond violent, tourmenté et cultivé. Portrait noir du Royaume-Uni des années 90, Naked, qui n’est pas sans évoquer le cinéma d’un Ken Loach, nous dépeint une société rongée par la pauvreté et la brutalité, où les échanges humains ne peuvent se concevoir autrement que comme des rapports de force. Un très beau jeu d’acteurs et une superbe musique signée Andrew Dickson. Fascinant de désolation.
Les bas- fonds de Londres vus par un réalisateur inspiré. Des dialogues, des vrais et une interprétation magistrale de David Thewlis. Une vraie bonne surprise à savourer dans la langue de Shakespeare pour prendre toute la mesure du talent de Thewlis.
Un scénario un peu déjanté à l'image du personnage de Johnny (interpréter magistralement par un David Thewlis au meilleur de sa forme). Johnny erre dans les rues, se cherche un but dans la vie, tente de comprendre pourquoi il se lève tous les matins et finalement il s'autodétruit et donne à ceux qu'il rencontre un sens à leurs vies tout en restant lui-même malheureux, à côté de la plaque... C'est un très beau scènario et une histoire originale comme Mike Leigh les aime.
"Naked" est une comédie dramatique noire anglaise. Un véritable film choc aux dialogues intelligents et percutants. On suit les dérives d'un homme dépressif, frustré et poisseux pendant 2h. Une oeuvre philosophique et bavarde à l'ambiance sombre et triste dans ce Londres sinistre. A ne pas mettre entre toutes les mains.
Un film marquant et très prenant car ses personnages sont intéressant, le jeu d'acteurs est très juste et les dialogues sont de haut niveau. J'ai beaucoup aimé chaque scène de ce film qui nous plonge dans une Londres sinistre et froide. Si ça peut pousser certains a voir le film, l'acteur principal est David Thewlis, celui qui a incarné le prisonnier d'Azkaban dans Harry Potter. Il vaut vraiment le coup d'oeil, de mon point de vue c'est le meilleur film de Mike Leigh.
Il faut l'avouer, le film vaut le détour uniquement pour l'interprétation David Thewlis, qui campe ici un personnage ouvertement nihiliste et antipathique. Mike Leigh nous amène dans un Londres assez sordide par le biai d'une mise en scène assez bien pensée. Séduit par le discours de Johnny, hipster avant l'heure, on suit ses pérégrinations dans Londres. On ne sait s'il se cherche ou s'il cherche les autres. Cependant, terriblement arrogant et détestable au début du film, Johnny se montre petit à petit sous son vrai jour, nu, désoeuvré, perdu dans des élucubrations qui donnent un sens illusoire à son existence. Il rêve de l'Apocalypse et de la fin de l'humanité, et ne sort de son circuit fermé que lorsque le sort lui rappelle sa douloureuse condition d'homme. Il est rejeté pas tous ceux qu'il approche tant il est détestable. Après des rencontres de plus en plus courtes, un groupe de jeune le frappe. Aussi, ce passage à tabac semble lui ouvre les yeux. Il recherche alors un brin de stabilité avec son ancienne compagne, Louise. La fin, pessimiste devant l'éternel, nous montre un Johnny boiteux, qui fuit le peu de stabilité qu'il était parvenu à retrouver. Reste l'énigmatique personnage de l'homme à la Porsche. Que fait-il là, pourquoi ? Vient-il en contrepoint, ébranler le personnage de Johnny par sa prétention et sa bêtise ? On ne sait pas. Naked semble finalement être un film sur l'absolue inutilité de la vie et son manque de but. Etre nu devant l'existence c'est se mettre à nu, accepter notre condition d'animal, repousser les discours (le verbiage de Johnny). C'est peut-être sur ce point que se rejoignent Johnny et l'homme à la Porsche : ils partent tous deux dans une direction, comme ils sont venus.
Dans une Londres terne, glaciale, miteuse, Mike Leigh nous offre une suite décousue de rencontres dont on n'arrive pas à saisir l'essence et dont rien, ou quasi rien ne ressort. À la manière du personnage principal, on erre dans un ensemble d'idées brutes qui pour certaines sont incroyablement sous-exploitées, tels que le passé de Johnny et sa santé mentale et physique, et qui pour d'autres sont assez irréalistes, comme le comportement féminin en général. Paradoxalement, le film est à la fois très bavard, en théories philosophiques et autres tirades mystiques, et vide de sens. Sans compter qu'avec une durée légèrement supérieure à deux heures, on ne peut pas dire qu'il soit très digeste. Quel était donc le but du film ? Quels thèmes le réalisateur anglais voulait-il aborder ? Quel était le message qu'il voulait faire passer ? Tant de questions, essentielles, qui restent sans réponses.
Les errances nocturnes dans un Londres pauvre d’un jeune marginal philosophant avec cynisme (immense David Thewlis, primé à Cannes) au gré de ses rencontres. Une fable sociale pessimiste à l’humour burlesque.
Film remarquable. Il est vrai que la version originale est meilleure notamment pour le frustré sexuel du film Jérémy Ox( je repense ici à la réplique qu'il envoie à Louise sur le sida qu'il serait souhaitable de répandre " afin d 'élaguer" remplacé par un médiocre " faire un p'tit peu de déblayage" dans la traduction française...) les dialogues restent cependant très au-dessus de la masse des films qui peuvent être produits ces dernières années. Un film résolument engagé qui n'est ni complaisant, ni paresseux ni ennuyant. a voir et revoir parce qu'il a la profondeur des bons livres dont on ne se lasse et lassera jamais. une oeuvre écrite pour la postérité.
Grosse claque. Je ne connaissais pas les films de Mike Leigh j'ai été servis.
Une atmosphère pesante rôde sur ce film et cela le rend limite mystique. Quel acteur ce David Thewlis, un génie déchu obligé d'aller se prostituer auprès d'Harry Potter, quel gâchis. Enfin revenont au film, il ne repose sur un personnage hyper charismatique avec une répartie incroyable et une vision nihiliste de la vie, qui rencontre des personnages aussi variés que pittoresques. Et le talent de Mike Leigh opère en nous servant des dialogues chocs et percutants. On retrouve même dans ce film quelques morceaux de dialogues que plus tard va reprendre brillamment David Fincher pour son culte Fight Club.
Un film très dur, parfois insoutenable. Mais un film excellent, parfait même. Les interprétations des acteurs, sont - comme d'habitude dans les films de Mike Leigh - parfaite, juste parfaites. David Thewlis est magnifique, fascinant, autant beau et attirant qu'effrayant. La scène du monologue avec Brian est stupéfiante! Vraiment, il est naturel, David est Johnny, c'est ça aussi qui peut paraître glauque. L'analyse du film par Sebastien Ors dans les compléments du DVD et l'interview de Mike Leigh sont passionnant et vraiment intéressant quand on cherche à vraiment comprendre le film et ce qui se joue pendant ces 127 minutes.
Magnifique ! Je conseille a tous de le voire en v.o car la v.f est assez lamentable. A noter, l' apparition de spud de trainspotting au milieu du film dans un role de déjanté écossais (comme quoi). Un beau film qui reflete l' incompréhension entre les humains, les amours sans suite, et les désillusions, et le temps qui passe, etc,etc,etc...