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    Naked
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 janvier 2012
    Quand il filme "Naked", Mike Leigh est un metteur en scène de télévision reconnu en Grande Bretagne. Cannes en récompensant son film du prix de la mise en scène et de la palme du meilleur acteur le propulse brutalement en haut de l'affiche . Depuis lors, Mike Leigh accumule les récompenses et sa réputation est désormais établie auprès de la critique européenne. "Naked" décrit l'errance d'un marginal dont Mike Leigh laisse volontairement l'identité réelle et la nature profonde dans le flou pour montrer que l'attitude qui est la sienne peut prendre naissance à différentes sources. Johnny est-il un violeur en fuite comme peuvent le laisser penser les premières images, est-il atteint du sida comme il le sous-entend dans une de ses répliques à Sophie (Katrin Cartlidge) ? La première partie du film montre un personnage pour le moins odieux qui s'immisce de manière brutale dans la vie de son ancienne compagne Louise en brutalisant au passage sa fragile colocataire. Au bout de vingt minutes le bonhomme ne tenant pas en place et passant son temps à éructer finit pas agacer et on se demande si Mike Leigh va nous infliger ce spectacle éreintant pendant tout son film. C'est dans l'espace confiné de l'appartement des deux jeunes femmes que le malaise existentiel de Johnny se matérialise le plus douloureusement. Quand n'en pouvant plus il va se retrouver dans la rue pour une longue nuit d'errance son goût de la rhétorique va s'exprimer de manière jubilatoire face à des quidams rencontrés au hasard des rues. Johnny tout d'abord antipathique va progressivement nous apprivoiser en nous amenant à lui, comme si Mike Leigh voulait nous montrer par ce portrait tout en contraste que chacun est plusieurs faces d'une même pièce. Dans le cas de Johnny c'est peut-être le fruit d'une enfance chaotique qui a généré son 'incapacité à nouer des relations durables préférant se livrer face à des inconnus devenus les intimes d'un moment comme ce gardien de bureau philosophe joué par un excellent Peter Wight. Au fur et à mesure de ses rencontres plus ou moins drolatiques Johnny fait état d'une culture quasi encyclopédique qui démontre sa parfaite conscience des conséquences de son choix de vie. C'est à ce moment que Mike Leigh choisit d'introduire Archie situé à l'opposé de l'échelle sociale qui pratique un hédonisme cynique teinté de sadisme et complètement décomplexé. Lui et Archie semeurs de troubles et perturbateurs sont aux antipodes et c'est cette dualité qui intéresse Leigh pour éclairer d'un autre jour la personnalité de Johnny que l'on aurait pu rejeter suite à une analyse trop rapide. A côté des personnages masculins les trois jeunes femmes paraissent en attente d'une vie rangée qu'elles ont du mal à s'approprier. Louise croira un instant, après qu'il se soit fait tabasser dans la rue, récupérer Johnny pour enfin prendre un nouveau départ en retournant à Manchester, berceau de leur origine commune. C'est mal connaître, Johnny qui ne peut trouver un semblant de reconnaissance que dans la rue lors de ses rencontres éphémères où il peut soliloquer sans fin sur l'origine des choses. Un film unique sur la difficulté à vivre pour certains dans une société qui laisse peu d'espace aux êtres fragilisés par un mauvais départ ou les circonstances de la vie. A noter la présence pathétique dans un de ses premiers rôles de la regrettée Katrin Cartlidge. Saluons au passage le travail sublime de Dick Pope à la photographie qui lorgne de temps à autre vers l'expressionnisme allemand de "M le Maudit" en nous offrant un Londres crépusculaire très adapté à ce film d'une noirceur extrême.
    benoitparis
    benoitparis

    114 abonnés 1 277 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juin 2010
    Film de dérive au sens le plus strict du terme, avec ce que ça comporte de dépressif, d’improvisé et d’imprévu. Johnny est un cynique au sens philosophique, à la foi bavard s’écoutant parler et destructeur d’illusions vitales, un personnage véritablement en déambulation, sans lieu, sans attache. Certains personnages sont d’un insensé à la fois risible et effrayant (l’écossais à la recherche de sa petite amie), le Londres pauvre et nocturne est triste et poisseux à souhait. Dans les films de S. Frears ou de K. Loach la dépression britannique donne lieu à de la satire sociale, dans « Nakuru c’est plutôt du nihilisme métaphysique.
    AlphaWolf
    AlphaWolf

    79 abonnés 838 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 octobre 2013
    Dans une Londres terne, glaciale, miteuse, Mike Leigh nous offre une suite décousue de rencontres dont on n'arrive pas à saisir l'essence et dont rien, ou quasi rien ne ressort. À la manière du personnage principal, on erre dans un ensemble d'idées brutes qui pour certaines sont incroyablement sous-exploitées, tels que le passé de Johnny et sa santé mentale et physique, et qui pour d'autres sont assez irréalistes, comme le comportement féminin en général. Paradoxalement, le film est à la fois très bavard, en théories philosophiques et autres tirades mystiques, et vide de sens. Sans compter qu'avec une durée légèrement supérieure à deux heures, on ne peut pas dire qu'il soit très digeste.
    Quel était donc le but du film ? Quels thèmes le réalisateur anglais voulait-il aborder ? Quel était le message qu'il voulait faire passer ? Tant de questions, essentielles, qui restent sans réponses.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 mai 2014
    Ah ! Je m'expose à de ces œuvres, si vous saviez... Parmi ces films nerveux et intenses, je creuse encore, depuis deux ans, le sillon « Naked », ce film de Mike Leigh, puissant, aux vertus inépuisables, que je vous enjoint à voir pour faire une expérience génialement inconfortable - les oeuvres d'art les plus fortes et passionnantes ayant effectivement la vertu de nous précipiter dans cette précieuse et nécessaire "zone d'inconfort" chère au romancier Jonathan Franzen.
    Le pitch que j'en lis au dos du DVD que je me suis finalement offert, ce film rendant vides et vains la plupart des autres que j'ai visionnés depuis (j'exagère évidemment, mais presque) :
    « Johnny est intelligent mais vindicatif ; charmant mais agressif ; disert mais vagabond. Johnny prend au sérieux les menaces de la femme qu'il a violée et part pour Londres. Là, il erre à travers les rues et importune quiconque croise son chemin. Avec brutalité et agressivité, mais aussi avec Schopenhauer et les classiques grecs.
    Une comédie noire aussi brillante que sujette à controverse.
    Le réalisateur Mike Leigh commence tous ses films sans scénario. En collaboration avec ses acteurs, il crée les personnages qu'ils inventent progressivement. Ils aboutissent finalement à un scénario, qui permet de faire le film. »
    A force de visionnages admiratifs (pour ne pas dire dévots) et d'analyses subjuguées, j'ai saisi ce que j'aimais tant dans ce film et ce personnage d’histrion aussi exaspérant qu'attachant, aussi pathétique que glorieux : c'est son approche exacerbée, hystérisée du discours socratique, ce principe d'interpellation d'autrui s'articulant autour d'un questionnement méthodique des convictions de ce ce dernier, que l'on invite à s'interroger sur le fondement desdites convictions. L'entreprise est périlleuse, aux bornes de l'antagonisme et du suicide social, mais elle ouvre de vertigineuses séquences potentielles : interroger la morale (qui est indéfendable, si on considère sérieusement. Le film ne s'y attache pas, mais le philosophe contemporain Ruwen Ogien et bien d'autres penseurs de premier ordre avant lui l'ont fait, brillamment), le bien-fondé du travail (servitude volontaire hérité de la terrible révolution industrielle) ou encore celui de l'amour (qui peut envier bien des choses à l'amitié, comme notamment le fait que dans ce dernier sentiment, nulle jalousie n'est de mise), etc. Bref, il est sain de s'interroger sur la façon dont on vit et prend pour acquis des constructions culturelles et sociétales.
    Dans ce monde qui prétend au consensus (mou) et au confort, à la superficialité, Johnny – un sacré frelon entêtant, cui-là, bourdonnant à la face excédée des gens, vibrionnant obstinément sur leurs idées préconçues - passe pour un fâcheux, un importun, un indésirable ; il irrite, excite l'agressivité (en retour de la sienne propre, certes, mais qui reste verbale et argumentée, quand il reçoit parfois des coups pour sanctionner son hérésie, sa subversion), suscite mépris et rejet. Et comme dit un personnage du film – mais pas à Johnny, justement -, qui vient d'asséner une fin de non-recevoir à un séducteur trop sûr de son charisme et désappointé de constater qu'on lui résiste, qui plus est avec outrecuidance : « C'est dur, le rejet, n'est-ce pas ? »
    A Johnny, on demandera abruptement : « T'as déjà vu un cadavre ? », ce à quoi il répond manifestement sans trop réfléchir à la question, avec ce parti-pris bilieux et sarcastique – mais pas désabusé, toutefois, c'est important - qui le caractérise : « Seulement le mien... »
    Julien D
    Julien D

    1 212 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mars 2012
    Qu’on le considère comme un fou nihiliste ou comme le plus illuminé des philosophes, on ne peut pas rester de marbre dans la vision du monde que Johnny donne à ces compatriotes londoniens tout au long des ces errances nocturnes. Véritable incarnation du cynisme, il est pour tous ceux qui vont croiser sa route, comme pour le public, un miroir leur reflétant leur misère, les poussant vers une perte certaine de leurs illusions et donc vers la dépression. C’est en effet bien la misère humaine que Mike Leigh réussit avec brio à faire ressortir de cette peinture terriblement glauque des rues de Londres, puisque sa mise en scène très sordide parvient à insuffler autant de fatalisme que les élucubrations de son personnage.
    Vladimir.Potsch
    Vladimir.Potsch

    20 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    David Thewlis a largement mérité son prix d'interprétation à Cannes pour Naked (1994) dans lequel il joue un marginal philosophant au gré de rencontres de plus en plus désastreuses. La musique et la photo contribuent à rendre poignante cette description, par un spécialiste du "réalisme social à l'anglaise". Mike Leigh est vraiment le cinéaste de la ville peuplée d'une somme de solitudes et de la fragilité affective liée à la marginalité.
    Lapin-54
    Lapin-54

    11 abonnés 149 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 avril 2009
    Errance, dérive et fuite dans un Londres froid ei inhospitalier. Des rencontres qui s'évanousissent aussi facilement qu'elles sont apparues, l'occasion de dialogues philosophico-mystiques très décalés. Le parallèle entre deux hommes violents, l'un nickel et froid, l'autre hirsute et plein d'humanité qui vont finalement se rencontrer pour qu'éclatent leurs différences. David Thewlis est admirable et Mike Leigh réalise un film superbe. Trop noir pour 4 étoiles à mon goût
    Nicolas S
    Nicolas S

    46 abonnés 545 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 janvier 2019
    Dans 'Naked', Mike Leigh met à nu de façon glaçante la société britannique de la fin du 20e siècle : c'est un principe de prédation qui régit tous les rapports humains, et ce sont les femmes qui en sont les premières victimes.
    Si la démonstration est finalement plutôt convaincante, elle met un peu trop de temps à prendre forme, diluée par plusieurs scènes gratuites où la verve shakespearienne de Johnny finit par ennuyer. La fascination avec laquelle Leigh représente son personnage est d'ailleurs trop appuyée et tire même vers l'abject - car il est en réalité un salaud au même titre que le personnage de Sebastian, ce qui, de manière significative, est souligné dans aucun des synopsis du film que j'ai pu lire.
    Tout aussi problématique est à mon sens la caractérisation des personnages féminins, dans la mesure où celles-là sont systématiquement malmenées, violentées, sans presque aucun moment de répit qui pourrait laisser entrevoir pour elles un autre statut que celui de victime. Cela fait donc de 'Naked' un film dérangeant, ambigu, et potentiellement contestable.
    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 995 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 septembre 2013
    Les errances nocturnes dans un Londres pauvre d’un jeune marginal philosophant avec cynisme (immense David Thewlis, primé à Cannes) au gré de ses rencontres. Une fable sociale pessimiste à l’humour burlesque.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    108 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 janvier 2019
    Dans ce film de 1993, Mike Leigh nous embarquait dans les bas-fonds de Londres à travers une virée sombre et désespérée de son personnage principal, un vagabond violent, tourmenté et cultivé. Portrait noir du Royaume-Uni des années 90, Naked, qui n’est pas sans évoquer le cinéma d’un Ken Loach, nous dépeint une société rongée par la pauvreté et la brutalité, où les échanges humains ne peuvent se concevoir autrement que comme des rapports de force. Un très beau jeu d’acteurs et une superbe musique signée Andrew Dickson. Fascinant de désolation.
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 octobre 2014
    "Naked" est une comédie dramatique noire anglaise. Un véritable film choc aux dialogues intelligents et percutants. On suit les dérives d'un homme dépressif, frustré et poisseux pendant 2h. Une oeuvre philosophique et bavarde à l'ambiance sombre et triste dans ce Londres sinistre. A ne pas mettre entre toutes les mains.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 6 décembre 2010
    Un film trés dur, gris mais avec des personnages charismatiques et qui nous offre une vision de la vie assez chaotique. Un vagabond qui a un passé assez riche revient de Manchester pour revoir une ancienne connaissance à Londres, partout ou il va il bouleverse la vie des gens, il ère sans véritable but mais avec une vraie philosophie. Rien n'a vraiment d'importance dans sa vie, il se permet alors de s'imposer dans la vie des autres et de leur donner un sens. Je ne sais pas si il y a un message. Le résumé au dos du DVD parle de pauvreté sociale, je ne crois pas que ce soit le sujet du film. C'est plus l'histoire d'un homme qui nous oblige à nous poser des tas de questions.
    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 699 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 avril 2022
    Présenté à Cannes en 1993, "naked" obtint le prix de la mise en scène ainsi que le prix d'interprétation attribué à David Thewlis. Grâce à ce film, Mike Leigh se hissa à une reconnaissance internationale.

    Le film se propose de nous brosser un regard désenchanté sur la société britannique de l'après Tatcher, au travers de l'errance d'un marginal cultivé, lucide mais aussi déjanté. Construit sur une suite de rencontres, il nous donne à voir une galerie de personnages qui vont mal et trainent une tristesse qui paraît sans espoir. En le voyant presque trente ans après sa réalisation on peut affirmer que sur ce point il semble plus que jamais d'actualité et n'a pas pris une ride.

    Le film est réputé comme une des meilleures réussites de son réalisateur qui remporta la palme d'or pour son film suivant :"secrets et mensonges", selon moi son chef-d'oeuvre. A titre personnel, si "naked" est excellent dans sa première demi heure, il me semble qu'il perd ensuite en intensité. Les dialogues ne sont pas, selon moi, si profonds, ni si bien écrits que je l'ai lu. Certes, le film ne comprend aucune rupture de rythme, mais son scénario finit par tourner en rond. David Thewlis porte le film sur ses épaules et domine une distribution de qualité.

    A titre personnel, je préfère de très loin la filmographie de Kenneth Loach à celle de Mike Leigh et cet opus de ce dernier n'est pas pour me faire changer d'avis. Au spectateur qui voudrait découvrir la filmographie de Leigh, je recommande plutôt "secrets et mensonges" et " be happy" qui me paraissent plus accomplis que "naked , Ce dernier mérite d'être vu, même si je le considère légèrement surcoté.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 mars 2013
    Grosse claque. Je ne connaissais pas les films de Mike Leigh j'ai été servis.

    Une atmosphère pesante rôde sur ce film et cela le rend limite mystique.
    Quel acteur ce David Thewlis, un génie déchu obligé d'aller se prostituer auprès d'Harry Potter, quel gâchis.
    Enfin revenont au film, il ne repose sur un personnage hyper charismatique avec une répartie incroyable et une vision nihiliste de la vie, qui rencontre des personnages aussi variés que pittoresques. Et le talent de Mike Leigh opère en nous servant des dialogues chocs et percutants. On retrouve même dans ce film quelques morceaux de dialogues que plus tard va reprendre brillamment David Fincher pour son culte Fight Club.

    En Gros un véritable chef d'oeuvre.
    Gabith_Whyborn
    Gabith_Whyborn

    39 abonnés 842 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 5 juillet 2014
    Un film marquant et très prenant car ses personnages sont intéressant, le jeu d'acteurs est très juste et les dialogues sont de haut niveau.
    J'ai beaucoup aimé chaque scène de ce film qui nous plonge dans une Londres sinistre et froide.
    Si ça peut pousser certains a voir le film, l'acteur principal est David Thewlis, celui qui a incarné le prisonnier d'Azkaban dans Harry Potter.
    Il vaut vraiment le coup d'oeil, de mon point de vue c'est le meilleur film de Mike Leigh.
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