Toxic Avenger 3 n’est pas le plus connu de la saga dans nos contrées, et ce n’est pas non plus le meilleur, même s’il reste un spectacle sympathique et généreux, comme souvent dans les productions Troma.
Coté acteurs il n’y a bien entendu rien de franchement mémorable. On notera simplement la présence sexy de Phoebe Legere, qui a une place importante dans cet épisode face au Toxic Avenger, et joue très bien la blonde écervelée ! En grand méchant de service Rick Collins assure relativement bien, même s’il ne faut pas non plus s’enthousiasmer outre mesure. Il y a aussi quelques seconds rôles sympathiques, mais certains personnages sont particulièrement agaçant (le Toxic Avenger lorsqu’il n’est pas sous sa forme monstrueuse est franchement pénible, et il donne envie de lui mettre des baffes !).
Le scénario part sur de bonnes bases, en renouvelant bien l’histoire. Ici le Toxic Avenger essaye de trouver une vie normale, et bien entendu tout cela se fera avec un message sous-jacent et critique de certaines dérives de nos sociétés sans scrupule ! Le rythme est correct, plusieurs gags font mouche, et il y a des idées sympathiques (avec le Diable…). Je regrette néanmoins un final qui se traine en longueur et qui finit par être pesant (il doit bien durer au moins 30 minutes !). Du coup malgré une accumulation de gags et de séquences d’action à ce moment là, c’est un peu redondant et lourd à digérer. C’est relativement dommage.
Visuellement la mise en scène a au moins le mérite d’être inventive. Elle pallie de ce fait sa raideur et son manque de fluidité, en particulier lors des scènes d’action, qui sont moins enthousiasmantes que dans le 1 par exemple. Je relève parmi les bonnes idées, un passage douloureux lors de l’intro, où il est question d’un bras, l’idée du plan « innocemment » centré sur l’entrejambe de l’actrice principale à chaque fois qu’il s’agit de l’introduire, ou encore un moment sur la fin avec une mue assez impressionnante. En revanche la photographie manque quand même nettement de charme et d’allure, avec un coté quelconque assez gênant pour un film qui n’est en rien quelconque, et les décors sont à la peine, avec un dépouillement et un minimalisme qui confine presque à un travail d’amateur. Le seul moment intéressant dans ces deux aspects, c’est le passage en Enfer. Les effets spéciaux sont artisanaux, avec des effets horrifiques pas toujours au point, et des maquillages moyens. Je sauve donc les mutations sur la fin, très réussies, mais pour le reste c’est assez pauvre. A la fois techniquement et numériquement, puisque ce Toxic Avenger 3 est loin d’être gore ou franchement violent, en dépit d’une introduction généreuse en la matière. Enfin la bande son est très décevante. Il n’y a rien à retenir de ce point de vue, et c’est regrettable.
En conclusion Toxic Avenger 3 m’a un peu laissé sur ma fin. Il y a de bonnes choses, indéniablement, mais la saga peine à monter en gamme, et l’ensemble laisse une impression d’esquisse aboutie, mais pas celle d’un film relu et corrigé, ce qui, derrière l’aspect foutraque et décomplexé de beaucoup de Troma, est généralement sensible. Je lui accorde 3, mais je pensais pouvoir monter plus haut.