Le Syndicat du crime : les secrets du tournage

En 1985, avant de mettre en chantier Le Syndicat du crime, John Woo a déjà réalisé une dizaine de longs métrages. La plupart sont des comédies certes rentables mais qui ne satisfont pas du tout le metteur en scène en terme de qualité. Il envisage même de mettre un terme à sa carrière. C'est sa rencontre avec un jeune producteur et metteur en scène très en verve qui va changer sa carrière. En effet, c'est Tsui Hark qui le pousse à faire le film dont il a toujours rêvé. Ce sera Le Syndicat du crime. On sait tous ce qu'il adviendra de John Woo par la suite.

Avant la sortie du film Le Syndicat du crime en 1986, le polar est un genre qui n'a jamais vraiment marché commercialement à Hong Kong. Les producteurs hongkongais préfèrent miser sur des films de chevalerie traditionnels: les fameux wu xia pian. Mais le pari de Tsui Hark et John Woo va s'avérer payant: le film fait l'effet d'une véritable bombe, non seulement à Hong Kong où il pulvérise des records au box-office, mais aussi dans les festivals du monde entier. Les répercussions ne se font pas attendre plus longtemps. Surfants sur la vague du succès de son glorieux prédécesseur, les polars hongkongais vont alors se multiplier à vitesse grand V jusqu'à représenter la majorité de la production cinématographique de l'ancienne colonie britannique.

Pour Le Syndicat du crime, Chow Yun-Fat, qui est loin d'être une grande star avant la sortie du film, remporte sa première récompense majeure à Hong Kong, un Hong Kong Award du meilleur acteur. Il reçoit cette récompense deux autres fois durant sa carrière, notamment pour sa prestation dans City on fire de Ringo Lam en 1988.

Les premiers rôles du jeune Chow Yun-Fat sont vraiment très loins des rôles très physiques que va lui offrir John Woo dans la série des Syndicat du crime puis, notamment, dans The Killer ou A toute epreuve: "J'avais dix-sept ans lorsque j'ai été engagé par la télévision. Après une année de préparation, j'ai signé un contrat de dix ans. Je jouais toutes sortes de choses, des arts martiaux ou des rôles contemporains, mais mon emploi le plus fréquent était celui de séducteur."

Le Syndicat du crime marque une date dans l'histoire du cinéma de Hong Kong, à commencer par ses résultats au box office. En effet, pour la première fois, un film dépasse la barre des trente millions de dollars de recettes à Hong Kong.