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max6m
74 abonnés
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5,0
Publiée le 11 octobre 2007
J'ai hésité entre 3 et 4 étoiles.. et puis non, tout de même, les petits défauts du film ne peuvent pas atténuer mon enthousiasme et ma fascination devant ce poème visuel, touchant à plusieurs reprises au sublime. Réalisé en 1964 par Paradjanov, "Les chevaux de feu" brillent pour l'inventivité incroyable de la mise en scène et la poésie de ses images, d'une beauté absolue. L'histoire racontée n'est que peu intéressante (une sorte de "Roméo et Juliette des Carpates" comme on le lit souvent) et le film aurait sans doute mérité de se détacher davantage de cette trame narrative pour ne nous présenter que ces tableaux mouvants, magnifiant la nature et retranscrivant les pensées et les sentiments des personnages (comme ce sera le cas plus tard avec "Sayat nova", LE chef d'oeuvre de Paradjanov). Mais il y a ici bien assez de matière pour en prendre plein les mirettes et rester ébloui pendant 1h30. La mise en scène se révèle ainsi d'une richesse incroyable exploitant au maximum la grammaire cinématographique (angles de prise de vue, mobilité de la caméra, alternance plongées/contre plongées, couleur/noir et blanc, ralentis et arrêts sur image,...). On ressent devant ce film la volonté presque hallucinée de créer du nouveau, de chercher de différentes manières à atteindre la beauté pure. D'où un rythme incroyable (surtout dans la première moitié du film) porté par une caméra extrêmement mobile, tournoyant en tous sens (ce qui rappelle beaucoup le travail de Kalatozov dans "Soy Cuba", film atteint de la même fièvre créatrice). Le film pourrait s'étaler sur des heures tant l'image est belle (travail remarquable sur la couleur), mais la caméra ne s'attarde jamais et cherche continuellement à saisir de nouveaux instants de magie, même lorsqu'elle les trouve. On pourra peut-être tiquer sur la bande son omniprésente et parfois étouffante, mais ce serait vraiment faire le difficile: les films emplis d'une telle poésie ne font beaucoup trop rares pour faire la fine bouche!
J'avais vu Sayat Nova que je n'avais pas vraiment aimé et dont je n'ai plus de souvenirs, mais si ça ressemble un temps soit peu à ce film, je comprends qu'à l'époque je n'avais pas aimé. C'est vraiment particulier comme film, la mise en scène est totalement libre, alternant les plans larges avec les gros plans, toujours en contre-plongée, souvent filmé en plan séquence (ou du moins en plans assez longs), accompagné d'une musique folklorique que j'adore...
Bref tout un programme, et quel programme. Si l'histoire en elle-même ne m'intéresse pas vraiment plus que pour le côté vie dans les Carpates, bien qu'elle soit belle en elle-même, pour moi elle sert vraiment de prétexte à cette sorte de film quasiment expérimental où toutes les audaces sont permises.
Ce qui fait que là j'ai beaucoup aimé et je ne m'attendais pas du tout à ça, mais quel film ! Alors je n'irai pas jusqu'à crier au chef d'oeuvre car je pense que la mise en scène ne sert pas forcément la beauté de l'histoire d'amour pourtant assez simple et belle pour être universelle. Mais une telle liberté dans la mise en scène est réjouissante. J'en ai conclu que je pourrai vivre dans les Carpates, que ça me plairait bien comme vie simple dans une terre abandonnée par Dieu.
Les mots me manquent pour le décrire concrètement, mais je pense que le mieux est de le voir pour comprendre de ce dont il retourne réellement : un film vraiment audacieux qui n'a peur de rien. Et puis la musique me hante encore ! J'aime vraiment ce genre de chants, de musique faite par le peuple, ça me rappelle les meilleurs albums de Pagan Metal...
Comme pour "Sayat Nova" du même Sergueï Paradjanov, une forme superbe pour un fond chiant... Sur la forme, "Les Chevaux de feu" est un foisonnement de couleurs, de paysages superbes, de mouvements de caméra très souples (contrairement à "Sayat Nova" qui est une suite de tableaux volontairement statique !!!) ; bref visuellement on s'en prend pas mal les yeux. Pour le fond, c'est une histoire d'amour tragique à la sauce caucasienne ukrainienne avec son lot de traditions et de superstitions. Reste que je ne dois pas digérer cette sauce puisque le style décousu ponctuée de langueur et de digression, qui ne fait rien pour rendre attachant les protagonistes, m'a très vite ennuyé. A voir donc pour ceux pour qui le cinéma est d'abord, et surtout, une question d'images.
«Les Cheveaux de Feu» fait partie de ces films de l'Europe orientale simples et rudes, intenses et magnifiques. Paradjanov n'a pas son pareil pour conter avec puissance et poésie le quotidien d'une peuplade ukrainienne déchirée par la lutte de deux de ses familles. Comme dans un Roméo et Juliette slave, deux amants, chacun issu d'une des ces familles rivales, s'aiment d'un amour irrésistible. Evidemment seule la mort pourra les unir car dans le monde qui est le leur, nulle place pour un amour aussi pur, attisant les jalousies, la haine et la violence des hommes. Entre réalisme documentaire et conte fantastique, «Les Cheveaux de Feu» est l'une des plus brillantes réussites d'un auteur véritablement maudit, confronté au terrible communisme soviétique, qui aura finalement raison de son art. Faisant preuve d'un génie filmique peu commun, Serguei Paradjanov enchaîne les séquences hallucinées et virtuoses, la caméra semblant voler dans les airs (à l'image, comme ça a déjà été dit, d'un Kalatozov et de son mythique opérateur Ouroussevski), mais aussi des scènes plus intimistes, relevant d'un folklore traditionnel et ancestral recréé avec respect et un grand souci de véracité. Un film profond, fiévreux et doté d'une grande liberté formelle. Indispensable. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Découpée en plusieurs parties, l'enfance, la rencontre avec Marichka, les événements se succèdent avec toujours un lyrisme étonnant. On a aussi la chance d'entendre beaucoup de musique traditionnelle. Peu de dialogues, peu d'actions, mais beaucoup d'images, de pensées, d'hallucinations magnifiques. La partie enfance d'Ivan est particulièrement belle tant l'enfant choisi est beau et les images autour de lui sont expressives. Et que dire de la fin sublimissime du rêve éveillé dans la forêt où tout tourne. On est sans voix
Conte naïf et tragique, chef d’œuvre plastique dont la mise en scène flamboyante et audacieuse inspira des cinéastes comme Scorsese, De Palma ou Oliver Stone.
apres une troisieme vision, mes yeux restent toujours scotchés sur l'écran. Une oeuvre d'esthete de la mise en scene. Une leçon de cinéma qui date de 40 ans déja.
Formellement, c'est un chef d’œuvre, avec des plans plus magnifiques les uns que les autres. Les références culturelles manquent pour comprendre toutes les subtilités d'un scénario qui peut paraître un peu simple, mais peu importe finalement, devant tant de beauté!
Ce film est à voir pour les mouvements de caméra virtuoses, l'ingéniosité des angles de vue, d'une modernité étonnante pour un film de cette époque ! Les musiques sont excellentes également, tirées du folklore d'Ukraine et d'Europe orientale. En revanche j'ai eu du mal à accrocher à l'histoire dont la narration est trop hachée à mon gout.
Mon entrée dans le cinéma de Sergueï Paradjanov ne m'a pas laissé indifférent, loin de là. Au générique de début, il est indiqué que le film est un "drame poétique", expression que je n'avais jusque-là jamais rencontrée et qui s'incarne dès les premières minutes avec ce tragique accident dans la forêt. Mais l’événement mortel a finalement moins d'importance que l'originalité de la mise en scène, qui fait contraster le blanc de la neige avec l'habit très coloré d'Ivan et alterne gros plans fixes et une plongée vertigineuse sur le jeune homme sur le point d'être écrasé par un arbre; cette réalisation se déploiera par la suite en mettant à l'oeuvre travellings latéraux à une vitesse déconcertante, changements imprévisibles de la couleur au noir et blanc, flashs abstraits et autres arrêts sur image. Mais cet incroyable geste de cinéma en devient tellement impressionnant qu'il finit par marquer une nette distance avec les personnages, empêchant une véritable émotion pour eux et pour leur destin tragique, malgré le désir évident du cinéaste de les filmer. Cinéma de la vitesse et du symbolisme, de la fable et des superstitions, biblique et fantastique, "Les Chevaux de feu" est inégal (certains chapitres sont éprouvants) et déstabilisant (dans un sens positif mais aussi négatif) mais vaut le coup d’œil pour la force de sa proposition esthétique, unique en son genre.
Un film sur les rites et les traditions des Goutzouls, un peuple ukrainien du sud des Carpates. Vivant en montagne, la nature garde une grande place dans leur coeur. Et surtout montre une certaine supériorité de la nature face à l'Homme. Des moeurs anciens, médiévaux qui reviennent aux éléments de bases de l'être humain, comme l'eau et le feu. Jamais je n'avais eu accès au folklore ukrainien (et je n'ai jamais eu l'idée) mais ce film m'en donne un aperçu très intéressant car se rapprochant un peu du folklore suédois. Enfin, une histoire d'amour à la Roméo et Juliette, de beaux décors, une touche de métaphysique malheureusement un peu gâchée par le fait que tout ça m'était étrangé, que certains dialogues n'étaient pas traduit et que niveau de la mise en cadre c'est du vrai n'importe quoi, on sort du film, on a de la peine à se concentrer. Mais l'expérience reste non-négligeable, surtout pour ceux qui aiment découvrir de nouvelles cultures, autres que ce que le journal télévisé nous montre.
"Les chevaux de feu" est un petit bijou du cinéma russe réalisé en 1964 par le grand Sergei Parajanov. Très en avance sur son temps, on ne dirait vraiment pas qu'il fête aujourd'hui ses 50 ans. Sorte de "Roméo et Juliette des Carpates", le film est un des plus beaux qu'il m'ait été donné de voir. La mise en scène est parfaite, l'ambiance est exceptionnelle, la musique belle et prenante. Très lyrique et onirique, le film flirte même par moment avec le surréalisme. Une oeuvre incontournable.
De belles images.ne suffisent pas à faire un film. La narration ne m'a jamais accroché, le film souffrant même parfois du jeu daté des acteurs ou de faiblesses de réalisation.
Quel saisissant contraste entre la mise en scène flamboyante, qui joue des focalisations, des couleurs, la caméra tournoyant avec grâce autour de ses talentueux acteurs (magnifique scène sous la pluie) et l'atmosphère aride des austères Carpates, semblable à la charge émotionnelle de l'intrigue, comme si la fougue n'accompagnait que les mouvements de la caméra et non ceux du coeur que les dialogues explicitent parfois au lieu des images purement esthétiques et non descriptives. Passant de la romance tragique au conte fantastique sans se départir des empruntes au folklore et à la culture slaves, le récit mélange les registres dans une réelle perspective de proposition artistique singulière. Formellement intense!