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Un visiteur
4,0
Publiée le 25 janvier 2021
Il faut bien entendu remettre les choses dans leur contexte avant de visionner Rashomon: il s'agit d'un film japonais datant de 1950, autant dire une antiquité du 7e art. Après quelques minutes, l'un des points frappants est l'incroyable dynamisme de la mise en scène, avec une caméra mobile, des plans splendides, bref, tout ce qui a fait d'Akira Kurosawa l'une des grandes références du cinéma contemporains, et un visionnaire génial. L'histoire elle-même n'est pas en reste, un homicide relaté par plusieurs personnages, chacun en ayant une version différente. L'occasion pour le réalisateur d'explorer les aspects les moins glorieux de l'espèce humaine, telle que la lâcheté et le mensonge.
Dans le Japon médiéval, un bandit est accusé d'avoir violé une femme, et tué son mari. Les acteurs du drame témoignent alors au tribunal (l'accusé, la femme, un bûcheron témoin, et même le fantôme de l'assassiné), sauf que chacun va livrer une version contradictoire, le mettant personnellement en valeur. "Rashomon" est connu pour ce scénario original, qui en inspirera bien d'autres, et qui mélange ces points de vue divergents pour montrer que la notion de vérité est subjective. Une métaphore de la narration, et en particulier du cinéma, où selon la manière dont le plan est travaillé ou monté, on peut développer des impressions très différentes. Le tout est filmé de manière très inspirée et fluide par Kurosawa, dans des décors minimalistes mais bien exploités. On notera également l'utilisation de jeux de lumières naturelles pour mettre en relief les vices de l'Homme. Enfin, le film est bien porté par ses acteurs, et notamment Toshiro Mifune en bandit euphorique. Un classique.
Se protégeant d'une pluie torrentielle sous le toit d'un temple ayant étant victime des ravages des conflits, trois hommes parlent d'un procès au sujet d'un meurtre ayant été perpétré dans une forêt. Et, à chaque récit, sa version des faits. Avec "Rashômon", Akira Kurosawa descend dans les tréfonds de l'âme humaine. L'Homme cavale sans arrêt après l'obtention de la vérité vraie, c'est une obsession. Mais, lorsqu'il se trouve face à elle, et qu'il lui faut en témoigner, il ment pour se protéger. Alors, à quoi bon courir après la vérité si c'est pour être lâche lorsqu'elle vous fait face ? L'accessibilité est ici peu évidente : le ton du film est résolument pessimiste. Même si le tout dernier plan apporte une lueur d'espoir. Bien davantage que l'approche de la nature humaine, ce qui compte ici, comme c'est souligné très justement, c'est la mise en scène. Et là, je crois qu'on peut aisément parler de prouesses visuelles. Plus encore que les cadrages millimétrés ou que les mouvements de caméra, ce qui frappe ici, c'est avec quelle aisance Kurosawa capte les mouvements des corps. Et avec quelle aisance il capte les regards. D'ailleurs, tout passe par eux. C'est de là que naît la tension. Cependant, force est de reconnaître que le film n'est pas exempt de défauts : tout d'abord, une certaine lassitude pointe le bout de son nez en raison du caractère répétitif de l'histoire et l'hystérie du personnage féminin, bien que justifiée par la tournure des événements, est amenée trop brutalement.
J'ai vu un film... que je voulais voir depuis tellement longtemps, et je dois dire que je n'ai pas été déçu. Malgré le temps qui passe, la réalisation, les cadrage, le rythme de la narration sont incroyablement moderne... Et le récit s'écoule dans une dynamique forte. Le film évoque la dimension mutlti-angle du témoignage avec des points de vue différents sur une succession d'événements dramatiques, où la vérité n'est pas si "vraie" que ça... Les 3 personnages principaux sont vraiment impressionnants. Et j'ai adoré la force qui émanent des acteurs lors de leurs duels à l'épée, qui devait probablement ressembler pour les Samouraï à une joute brutale avec ahanements, cris et souffle, qu'à une chorégraphie où chaque geste est parfaitement orchestré, dans une précision extrême...Au niveau de la bande son, il m'a semblé reconnaître des élans du boléro de Ravel (ce qui je dois l'avouer, m'a parfois fait sortir du film...). Ce qui m'a également séduit dans ce film, c'est la découverte d'une part du Japon de 1950, d'autre part du Japon du passé... La position des femmes devait y être extrêmement précaire.. Quoi qu'il en soit ce film est un excellent film, même si parfois qq cris un peu trop stridents à mon goût venaient perturber mon attention.A voir.
La même histoire raconté selon les différents points de vue il semble que Kurosawa soit un des premiers réalisateurs à utiliser le procédé, en tout cas il l'utilise à fond. Il fait aussi un travail sur ses lumières.
A la première vision, sans aucune préparation intellectuelle, c’est un film un peu confus, nous ne sommes pas habitué à voir des mensonges en image, il faut donc se contenter du jeu extraverti des acteurs, de la virtuosité de la mise en scène et de l’ambiance exotique si différente de la notre d’autant que l’action se passe au douzième siècle de notre ère. En le revoyant le point de vue de Kurosawa se clarifie et on comprend bien mieux ce qui’il veut nous communiquer: la difficulté, voire l’impossibilité appréhender la vérité qui multiforme appartient à chacun...Les mensonges ici n’existent pas (omettre n’est pas mentir et le médium ne compte pas, sinon par l’esprit). Il s'agit donc d'un film superbe dans lequel Toshiro Mifune se livre sans retenu et Machoko Kyo nous donne des femmes japonaises une vision très insolite. Rashomon est donc une oeuvre maîtresse pour comprendre son auteur mais tout en étant admiratif, je préfère certains autres de ses films car des scènes comme le combat de Tajomaru contre Takehiro, vu deux fois différemment, ne correspondent pas à ce que j’attends du grand cinéma..
Là ou "Rashomon" se révèle très ingénieux, c'est avant tout dans sa narration. Le fait de confronter les points de vue de ces nombreux personnages tous plus différents les uns que les autres reste l'élément clé du film, ce qui le rend à la fois passionnant et déroutant. Malgré son coté quelque peu statique dans sa forme, "Rashomon" pose néanmoins une grande interrogation sur la nature humaine. L'homme nait il mauvais ? Si oui peut il réellement se sauver ? C'est ce qui se cache derrière cette apparente "simple" histoire de meurte. Et à l'inverse d'un Stanley Kubrick, Kurosawa lui, préfère terminer son oeuvre sur une note d'espoir. Il vous faudra donc choisir entre deux sensibilités.
Voila certainement l'un des films qui a inspiré de tres nombreux scenaristes grace au coté multi-angle de son histoire : ou se trouve la verité parmi ces versions qui semblent a première vue toutes plausibles ? Kurosawa fait déjà étalage de son talent de cinéaste en réalisant cet sorte de huis clos dans une clairiere raconté par differents temoins qui donnent chacun leur version des faits.C'est assez lent et les dialogues sont réduits au minimum (impression parfois de théâtre filmé) mais l’intérêt réside principalement ,outre la réalisation maitrisé dans l’interprétation exceptionnelle d'un Mifune en transe (je n'oublie pas les autres acteurs dans l'ensemble a la hauteur) donnant par moment a cette oeuvre l'intensité d'une tragédie grecque.Le second duel plutot ridicule entre le bandit et le mari n'est pas un modele du genre mais la porté du scénario decrivant l’égoïsme et la lacheté des hommes est très fort ,par contre pas bien compris le lien avec le bébé découvert a la fin ??
Non simplement c'est le 1er film japonais à avoir eu du succès à l'international mais c'est aussi un des films les plus copiés de l'histoire. Sa narration éclatée variant les points de vue ainsi que sa pluie diluvienne ont été de nombreuses fois été repris (l'exemple le plus flagrant est "Basic", hommage de MacT au classique de Kurosawa) mais c'est aussi une claque visuelle avec une mise en scène léchée, complexe et roublarde. A noter également une interprétation de toute beauté pour faire un des chefs d'oeuvre du cinéma. Intemporel !
"Rashômon" n'est pas un digimon contrairement à ce que son nom laisse penser, ça signife "la porte du die Rasho" et c'est un chef 'oeuvre du septième art réalisé par Akira Kurosawa en 1950 et c'est avec ce film que débuta sa carrière internationale tant celui-ci est bien. Le principe du scénario est d'une efficacité sans faille. On suit quatre points de vue sur un fait, la narration se situe dans trois lieux uniquement raconté par quatre personnes différentes ou la réalité se déforme selon le point de vue. C'est du pur cinéma: déformé la réalité pour la remodeler à sa façon. Trois lieux pour sept acteurs c'est peu, mais ça suffit largement pour suivre un grand scénario ou une certaine facette, mauvaise bien entendu, de l'être humain est mise en avant, mais finit sur une lueur optimiste. Grand scénario mis en images par une grande virtuosité. Et je conclus pour toucher un mot sur Toshirô Mifune, captivant, effrayant, parfait. Une belle performance pour un grand acteur naturellement imposant à l'écran.
C'est l'histoire d'un crime racontée de 4 façons différentes par les acteurs et les témoins, et même par l'esprit de celui qui a été tué. Le dernier témoignage semblant être la vérité. Dans une forêt, un bandit viole une femme et tue son mari. Un bûcheron découvre le cadavre. Dans un tribunal, les témoins racontent.
Très beau film de Kurosawa. Totalement maîtrisé techniquement : photographie, travellings, cadrage, noir et blanc. Seulement trois décors : la porte Rashomon, la forêt, le tribunal. La même histoire est racontée différemment selon les protagonistes : où se situe la vérité ? Film sur le mensonge et la lâcheté des êtres humains. Le scénario est habilement raconté, le film est toujours intéressant, l'aspect japonais du film lui confère une qualité supplémentaire poétique et même philosophique. Un classique du cinéma mondial.
De ce qu'on peut appeler un film capital du cinéma d'Akira Kurosawa, "Rashômon" s'avère également un film essentiel du cinéma. Hormis les plans d'une esthétique incomparable d'harmonie, propre au cinéma de Kurosawa, et la fusion de l'accalmie japonaise avec les musiques battantes venue d'Hollywood, c'est dans la structuration hiérarchique en strates de la narration que naît la singularité époustouflante de l'oeuvre. Trois hommes de classes divergentes se voient relater les faits d'un procès, lui-même relatant les faits d'un crime. Mise en abîme narrative qui tend à confondre les rapports de narrateur. Ceci étant d'ailleurs accentué par les différentes versions des récits. Quatre moutures pour un crime, toute étrangement différente. L'altérité frappante des témoignages se veut comme le gage de la défiance du monde moderne. Bien que se déroulant au XIème siècle, Kurosawa transpose le message pour le spectateur contemporain. Charge d'un monde changeant, la prise de conscience de la perversion de l'information (car les nécessairement trois faux témoignages sont bien les représentants de la corruption de la verité) est la dynamique de "Rashômon". Le cinéma, principalement témoin objectif de la verité, se confronte là à lui-même, Kurosawa usant ingénieusement du médium cinéma pour questionner la verité des faits. Tout en interrogeant l'essence des choses, Kurosawa dirige son film en un ballet. Ses personnages se déplacent et réagissent avec une musicalité pondérée. Les rires de Tôshiro Mifune accompagnant ses gestes brusques mais congrues, les torsions des masques-visages, Machikô Kyo (Masako) en exemple, cimentant les postures statiques, les apparentes grossièretés gestuelles de Kichijiro Ueda, le roturier, sont les staccatos ininterrompus de la danse des interprétations. La cohésion des acteurs prêtent également au terme de chorégraphie. Danse magnifique autour de la verité, "Rashômon", aux côtés de "Shichinin no samurai", est un prodige de Kurosawa père.
Un film très paisible,d'une très grande cohérence,authentique et avec un jeu d'acteur du personnage Tajumaru d'un haut niveau et d'une grande folie.La fin est inattendue.Kurosawa a su faire de cette petite enquête quelque chose de captivant et de génial.
Je lui mets la moyenne uniquement car je pense que je n'ai pas les codes pour comprendre ce film. Je n'ai pas aimé, je n'ai pas été embarqué, j'ai passé un mauvais moment car ce fut vraiment difficile de le regarder en entier.
L'histoire est peut-être intéressante mais je n'ai tellement pas réussi à m'immerger dans le film que je ne suis pas sûr de l'avoir bien compris et je pense qu'il faudra que j'attende de nombreuse années avant de m'infliger une seconde fois ce film...
Sa note "spectateurs" laisse penser que c'est un excellent film, donc je ne me risquerai ni à le conseiller ni à le déconseiller.
Je me permettrai juste de dire qu'il me semble nécessaire d'avoir une connaissance poussée des codes cinématographiques pour pouvoir l'apprécier.