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Andy Bellier
1 critique
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4,0
Publiée le 8 août 2024
thriller psychologique pas long, pas très complexe mais très efficace. on rentre rapidement dans l'atmosphère du film avec beaucoup de tensions et de malaises jusqu'à la fin, et j'ai trouvé la performance de Jennifer Jason Leigh, l'actrice qui joue le rôle d'Hedy, très technique et effrayante.
Variation autour du Vertigo (1958) d’Alfred Hitchcock, Single White Female déplace l’intrigue de San Francisco à New York et renverse le point de vue adopté puisque la fétichisation n’est plus celle de la femme blonde par un homme soucieux de retrouver son amante mais celle d’une jumelle meurtrie voulant transformer sa colocataire en sœur de substitution. Dès lors, il ne s’agit plus de déguiser l’autre mais au contraire d’emprunter ses vêtements, sa coupe, sa façon de marcher et de parler ; en somme, il faut devenir l’autre, éprouver l’altérité dans son apparence pour mieux la travailler en profondeur et opérer sur elle le même processus de transformation, quoique située à l’intérieur. L’espace de l’appartement, que Barbet Schroeder aborde en huis clos, explicite cette entrée dans l’intimité de deux femmes qui doivent – c’est là le projet de Hedy – fusionner pour ne former qu’une seule personne ; il occasionne de nombreux plans où les comédiens sont nus ou dénudés qui interrogent le regard du spectateur et la pulsion scopique qui le gouverne : sa présence est-elle acceptée ou ignorée des personnages ? est-il moral d’écouter s’ébattre les amants ou les amis échanger sur leurs doutes par l’intermédiaire d’une bouche d’aération ? de fouiller dans les affaires d’une amie, de lire son journal et ses secrets ? Le long métrage offre une mise en abyme permanente sous forme de dialogue amusé avec son public, en témoigne le plan inaugural sur les deux jumelles qui nous regardent directement. Il allie ainsi la lourdeur de la démonstration psychanalytique et la légèreté tonale, conscient des effets de manche qu’il utilise comme autant de fusils de Tchekhov parfois fonctionnels, parfois inopérants, parfois retardés. L’appropriation du genre codifié du thriller paranoïaque, dont l’efficacité progressive et la rigueur de mise en scène rappellent le récent The Silence of the Lambs de Jonathan Demme sorti l’année précédente, contient donc la critique des artifices nécessaires à sa bonne marche, regard européen de Schroeder sur le divertissement américain.
Adapté du roman « SWF seeks same » (1990) de John LUTZ (1939-2021), auteur également de très nombreuses nouvelles, le titre fait référence à la rousse Alison Jones (Bridget Fonda, 28 ans), conceptrice de logiciels, qui vient de rompre avec son fiancé Sam, divorcé qui l’a trompée avec son ex, et qui, pour conserver son logement dans l’immeuble The Ansonia (1899-1904), ancien hôtel (dans le quartier Upper West Side de Manhattan, situé entre Central Park et l’Hudson) dont les suites et chambres ont été transformées en appartements en 1992, cherche un(e) colocataire. C’est Hedra Carlson (Jennifer Jason Leigh, 30 ans), brune et réservée qu’elle retient. C’est le début d’un thriller, érotique et domestique, bien mené, au scénario bien construit qui décrit un personnage féminin d’une grande banalité mais terrifiant, manipulateur et en souffrance.
Un film pas nécessaire, d’autant plus que le film a très mal vieilli. Difficile de trouver des points positifs mise à part quelques plans intéressant et la couleur de l’image est intéressante. Mais sinon on reste dans un cinéma peu original et très cliché..
« JF partagerait appartement » se situe dans la période américaine de Barbert Schroeder . Le réalisateur suisse arrivé à Hollywood en 1986 pour y tourner « Barfly » qui lui tenait à cœur en tant qu’admirateur de l’œuvre de Charles Bukowski, connaît le succès critique et commercial en 1990 avec « Le mystère von Bülow », suspense judiciaire tiré de l’histoire vraie du milliardaire Claus von Bülow. Le film néo-noir étant alors en vogue, il enchaîne avec « JF partagerait appartement », adapté du roman de John Lutz paru en 1990. Le colossal succès de « Liaison fatale » (1987) d’Adrian Lyne est encore dans toutes les têtes et notamment dans celles des producteurs qui pensent avoir trouvé le filon du succès garanti à travers l’exposition crue des dérèglements de la psyché féminine. En 1990, Rob Reiner réalisera « Misery » avec Kathy Bates (oscarisée pour le rôle en 1991), adapté du roman de Stephen King. Encore en 1992, Curtis Hanson proposera « La main sur le berceau » avec Rebecca de Mornay. Barbet Schroeder est donc en bonne compagnie. Après l’érotomanie de Glenn Close, l’idolâtrie furieuse de Kathy Bates et le désir obsessionnel de maternité de Rebecca de Mornay, la toujours excellente Jennifer Jason Leigh s’affronte à la culpabilité de Hedy Carlson, spoiler: déstructurée à jamais par la mort accidentelle de sa sœur jumelle. . Le besoin d’identification maladif de la jeune femme croise la route de la très belle Allison Jones, interprétée par Bridget Fonda, la fille de Peter Fonda qui sera la parfaitespoiler: victime consentante des attentions appuyées de sa nouvelle colocataire . A partir de ce canevas, Barbet Schroeder déroule avec professionnalisme tous les ingrédients propres à faire monter l’angoisse et le suspense d’une intrigue dont on comprend malgré tout assez vite les tenants et les aboutissants. L’image léchée de Milena Caronero met parfaitement en valeur la sensualité évanescente qui émane de la très gracile Bridget Fonda opposée au regard farouche et obstiné d’une Jennifer Jason Leigh qui donne toute sa tension à un film qui sans génie remplit parfaitement son cahier des charges.
4 527 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 24 mai 2021
J'ai enfin vu ce film de mes propres yeux et quelle occasion manquée. Si leur intention était de refaire Apartment zero avec deux femmes dans le rôle principal Schroedert a échoué lamentablement. Il a totalement raté l'intérêt de l'original. Bridget Fonda et Jennifer Jason Leigh sont de très bonnes actrices mais le film ne l'est pas. J'ai perdu patience avec la tentative bidon et alambiquée de capter mon attention dans les 15 premières minutes du film. J'avais déjà tout vu et je me suis senti traité comme un idiot. Il n'y a pas de chemin psychologique à suivre car les personnages sont des répliques de meilleurs films ils n'ont pas de vie propre et par conséquent sont sans aucun intérêt. Au fait où sont Bridget Fonda et Jennifer Jason Leigh. Je ne les ai pas vues depuis longtemps et je les trouve bien meilleures dans d'autres films...
Attention chef d'œuvre, je n'ai pas vu un un film avec une telle intensité, un tel suspens depuis des année, un régal on reste scotché du début à la fin , une pure merveille. à ne as manquer
Thriller populaire des années 90' qui a aujourd'hui perdu tout charme. Scénario bien ficelé pour une autre époque, qui maintenant ressemble à un téléfilm M6 après-midi. Petit 3/5. ----Avril 2020----
Si certaines séquences très marquées 90’s ont un peu vieilli, ce film qui évoque les long-métrages de Brian De Palma période Obsession ou Pulsions, ainsi que le Rosemary’s baby de Roman Polanski – notamment de par l’utilisation de l’immense immeuble new-yorkais dans lequel se déroule l’action – parvient à monter en tension et à nous tenir en haleine jusqu’au dénouement final, à l’issue d’une séquence de course-poursuite interminable. Jennifer Jason Leigh est particulièrement inquiétante dans son rôle de jeune fille timide à la personnalité un brin problématique. Un (quasi) huis-clos porté par une musique angoissante signée Howard Shore.
le film pourrait presqu'être taxé de banal tant on a vu depuis des films sur des psychopathes au cinéma et encore plus dans des téléfilms d'autant que barbet Schroeder a une approche assez classique du sujet qui ne brille pas par son originalité ( encore une histoire de jumeaux ) qu'est ce qui fait cependant que ce film se distingue de la production courante? Tout d'abord parce que le film prend son temps et permet une découverte progressive de la psychopathie du personnage avant d'aboutir comme dans tant d'autres films au duel final. Jennifer Jason Leigh est montré au départ comme quelqu'un à la recherche de reconnaissance et qui rêve que les choses se passent idéalement bien dans ses rapports avec son colocataire. Elle aspire à un état idéal et immuable sous forme de cocon idyllique qui ne peut perdurer face aux intrusions du monde extérieur qu'elle vivra comme une agression. On en arrive presque à éprouver de l'empathie pour son personnage rejeté ( enfin pas trop quand même quand elle se déchaine ) Bridget Fonda qui avec son physique lisse incarne la normalité dans son comportement face à ses déconvenues sentimentales et professionnelles n'a pas le rôle le plus intéressant mais l'incarne assez bien Le soin apporté à la description du comportement des deux personnages donne un côté plutôt réaliste et pas trop manichéen à leur confrontation l'autre point qui fait que le film se détache de la production courante est sa mise en scène servie par l'unité de lieu que constitue le viel immeuble new yorkais qui procure un aspect esthétique au film. au final,barbet Schroeder nous livre un bon film qui ne révolutionne pas le genre , peut être un peu trop sage mais équilibré en évitant la surenchère , bien interprété et formellement réussi
Voilà un petit bijou de suspense. Schroeder sait à merveille jouer avec nos nerfs. Allison (Bridget Fonda) apprend que son chéri l'a trompée (avec son ex-femme, de plus). Elle le vire mais, ne pouvant supporter la solitude, elle prend une colocataire (secrètement, car son bail ne le lui permet pas). Schroeder ne nous cache pas que le personnage d'Herda (Jennifer Jason Leigh) est, pour le moins, ambigu, voire même fourbe. Plusieurs détails nous montrent un caractère manipulateur. Au début, c'est forcément innocent (il s'agit de faire accepter un petit chien), mais on comprend facilement que çela va dériver.
Il faut dire que le cinéaste s'amuse à instaurer, dès les premiers plans, une ambiance vraiment glauque et angoissante, qui ne faiblira jamais de tout le film. L'oeuvre commence donc par deux fillettes qui se maquillent devant un miroir (plus précisément, une des fillettes maquille l'autre, au point que les deux gamines se ressemblent énormément). Scène apparemment innocente, mais la façon de filmer et la musique remarquable d'Howard Shore parviennent à nous flanquer la trouille. Et ça continue juste après : le générique défile sur des images de l'immeuble new-yorkais où se déroule l'histoire. Et jamais on n'a vu immeuble aussi monstrueux ! Le film a commencé depuis une minute, il ne s'est strictement rien passé, et le spectateur est déjà aspiré.
Schroeder va maîtriser le processus du suspense dans son film. Le scénario est bien construit et les rebondissements accrochent constamment les spectateurs. Le suspense s'étire jusqu'aux dernières minutes du film, sans retomber un seul instant. Les deux actrices incarnent véritablement leur personnage. Encore une réussite au compteur de ce grand cinéaste.
Une première partie qui instaure une ambiance trouble, permettant à l'aspect thriller de s'imposer pleinement...jusqu'à une accumulation d'incohérences parfois ridicules qui plombent la seconde partie ainsi que la fin. Dommage!
Un bon thriller , bien mené , on se laisse embarquer à cette histoire d'identification paranoïaque. Les deux actrices sont très bonnes , et le scénario est solide , construit astucieusement; Barbet Schroeder , à la caméra prouve sa maestria , dans un film secondaire, mais réussi.
Bonne prestation de Bridget Fonda et de Jennifer Jason Leigh dans ce thriller signé Barbet Schroeder. On assimile rapidement le principe, la tension psychologique monte tout gentiment mais fini par stagner. Un peu plus de mordant et une fin non bâclée auraient été les bienvenus.
Dans ce thriller psychologique pervers, Barbet Schroeder confronte avec effets de miroir, deux excellentes actrices. Dommage que le final sombre dans le grotesque.