Je m’étais juré de ne plus voir aucun film de la Nouvelle Vague. C’était ma résolution de 2024. J’ai assez perdu mon temps, « La maman et la putain » de Jean Eustache m’a achevé !
Le cinéma doit rester un plaisir, une curiosité, une affinité. Ça ne sert à rien de s’infliger un cinéma pour lequel je suis hermétique. Inutile d’insister, il n’est pas fait pour moi.
Claude Chabrol est un des parents de la Nouvelle Vague, il m’est plus digeste. Puis peu à peu il s’en éloignera.
Avec « Les bonnes femmes », Chabrol se focalise sur les petites gens, en particulier sur quatre jeunes femmes, toutes employées dans un magasin d’électro-ménager.
Chabrol brosse une petite étude sociale de cette année 1960.
A cette époque, c’était le plein emploi, cinq femmes dans un magasin peu fréquenté par les clients. On ne verrait plus ça de nos jours.
On retrouve bien les principes de la Nouvelle Vague avec « Les bonnes femmes »: tournage en extérieur, confusion entre vérité et fiction, ou fiction et documentaire ; séquences qui s’étirent insupportablement comme la visite aux Jardins des Plantes et dialogues creux jusqu’à l’os !
Sans compter une direction d’acteurs qui laisse à désirer, ou poussée à l’exagération, je pense à Bernadette Lafont (Jane) et le repoussant Pierre Bertin (Monsieur Belin) .
Toutefois, je dois reconnaître que le réalisme de l’ennui de ces quatre femmes est très bien rendu, ennui contagieux puisque je m’y suis ennuyé par moments.
Ce film a été interdit aux moins de 18 ans à sa sortie. Je veux bien le concevoir, l’audace de ces femmes qui osent braver la bienséance sociale, un patron salace et une fin glaçante que je refusais d’appréhender - pauvre Jacqueline (Clotilde Joano ) qui a vu le loup dans les bois - participent à cette interdiction d'époque.
Mais préserver encore une interdiction à ce jour, même aux moins de 16 ans, me paraît dépassé comparé à ce que l’on voit de nos jours.
Bref, contre toute attente, un bon Claude Chabrol, qui mine de rien, a une approche féministe... ce qui pourrait concourir à cette interdiction... Hum...