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weihnachtsmann
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4,0
Publiée le 9 mars 2015
Pour une compréhension plus aisée (sans rien dévoiler bien sûr), il n'est pas inutile de préciser les choses au début: L'homme à la gare attend la troupe dirigée par le "patron". Ils ne sont pas venus dans cette ville depuis 4 ans. La troupe s'installe et le "patron" va faire une "visite de courtoisie locale". Il va en vérité chez sa femme. (Je pense que si l'on sait cela dès le début, on comprend beaucoup mieux la suite).
Le film se déroule ensuite et s'intensifie dans la dernière demi-heure où les choses vont se révéler.
Je pense que je n'ai pas la connaissance suffisante pour comprendre le très beau titre de ce film, mais cela doit donner un éclairage intéressant. Le cinéaste comme à son habitude s'attarde sur les personnages et leurs tourments. En cela le muet est encore plus expressif. Le sujet familial est le fils et le "patron" qui ne veut pas d'une "comédienne" pour lui. Tout ce concentre dans la fin du film qui est belle et rend le tout émouvant.
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3,5
Publiée le 1 juin 2016
« Histoire d'herbes flottantes » selon Yasujirō Ozu! Une petite ville de province, une troupe de thèâtre, un directeur au lourd passè, une ancienne maîtresse, un fils cachè...Les thèmes principaux traitès ici sont : le rèalisme social, l'amour, la jalousie et la vengeance! En 1934, le style du rèalisateur japonais est dèjà très èlaborè et très personnel! Les belles scènes abondent dans cette oeuvre muette, spoiler: par exemple la sèquence de la pèche du chevesne en eau claire ou la rèvèlation finale de l’abandon de l’enfant par le père! Grâce sa vivacitè et à sa fluiditè, à la photo et aux èclairages bien choisis, "Histoire d'herbes flottantes" est une rèussite, un fort beau mèlodrame sans fausses notes, avec d'excellents acteurs! De quoi ne pas regretter le dèplacement et c'est rarement le cas chez Ozu! A signaler que ce dernier fera un très bon remake de son propre film en 1959, "Herbes flottantes", usant à nouveau de moyens simples! Le propos, la substance et le lyrisme sont les mêmes que dans la version muette, mais avec la couleur et le son en plus...
Première version ( elle est muette - 1935), le scénario fera l'objet d'un remake en couleurs distribué en France sous le titre métaphorique " herbes flottantes" que YO réalisera à la fin de sa carrière pour la Daiei.
Le cinéaste propose ici une réflexion autour de la responsabilité du parent à l'égard de son enfant. Le soutien matériel est il suffisant pour aider sa progéniture ? Est on un bon parent si l'on est absent ?
On sait que le cinéaste n'eut pas d'enfant, resta célibataire, vécu avec sa mère jusqu'au décès de cette dernière. Selon Marc Pautrel dans son roman "Ozu" tiré des carnets intimes du cinéaste, YO conscient qu'il voulait se dédier entièrement à son art refusa de construire sa propre famille.
Une troupe de théâtre revient dans un village où elle est passée vingt ans auparavant. Le directeur de la troupe y a laissé un fils qu'il n'a jamais revu.
Il est envisageable de penser que le cinéaste s'adresse ici à lui même, mais invite aussi le spectateur à se tourner vers ses propres sentiments et activer sa réflexion.
On comparera forcément les deux versions. La seconde se distingue par certains détails scénaristiques de la première.
L'arrivée de la troupe de théâtre se fait en bateau ( contre le train dans la version muette), il n'y a pas de vol de l'économie de la troupe dans la version muette, ni d'impresario ( version couleurs), ni du groupe formé par trois comédiens de la troupe ( version couleurs).
Le scénario de la version couleurs se décentre du sujet principal ( enfant caché - le thème sera abordé de nouveau dans " dernier caprice" et les traumatismes induits ).
Comme toujours chez Ozu, on retrouve les variations de chacun de ses films autour de quelques thèmes principaux ( il variera toutefois un peu, entre ceux abordés avant guerre et ceux traités après), ses méthodes de filmer, les plans vides repris à chaque fois ( linge qui sèche, train, vase, escalier, enseignes, cheminées d'usine, bouilloire, colline boisée...), le générique sur un tissu toujours identique.
On ne peut que conseiller de visionner l'ensemble de la filmographie disponible de l'auteur ( un des plus grands noms du cinéma Japonais et du septième art) chacun de ses films se bonifiant ainsi, l'un enrichit par les autres.
Au-delà de l'aspect déroutant d'un film ne disposant rigoureusement d'aucun son, chose impensable maintenant, il faut voir ce film pour l'excellence avec laquelle Ozu campe des personnages et une intrigue avec si peu de choses. Pour donner tant d'émotions avec trois fois rien, Ozu est vraiment un magicien du cinéma.