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    Jugement à Nuremberg
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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 6 octobre 2018
    Jugement à Nuremberg est une œuvre chargée à cause de la gravité des événements sur lesquels reposent les accusations portées contre les quatre notables allemands. La question qui se pose est complexe : Les juges ayant servi sous le 3e Reich peuvent-ils être reconnus coupables d’avoir appliqué les lois en vigueur ? La réponse revient à l’accusé le plus célèbre du groupe qui dans un élan de regret y va d’une diatribe qui condamne tous ceux qui ont fermé les yeux sur ce qui était de toute évidence des atrocités. À quel point la peur des représailles a rendu le peuple aveugle et jusqu’à quel point les gens étaient-ils au courant de cette cruauté institutionnalisée ? C’est l’équation que doit résoudre le juge Dan Haywood sorti de sa retraite par la volonté de comprendre ce qui a bien pu se passer dans la conscience collective de tout un peuple. Le procès est filmé de manière sublime. La caméra a pris possession des lieux au point de devenir le chef d’orchestre des débats comme si la prise de vue dirigeait le niveau d’intensité des échanges : Mouvements de grue, zoom rapide vers les protagonistes, etc. Il faut dire que la distribution est au rendez-vous. Réunir autant de stars au générique donne du poids à une production surtout lorsqu’elle se fait dénonciatrice. Le lauréat de l’Oscar du meilleur acteur, Maximilian Schell offre une performance saisissante en avocat de la défense. Tout comme Spencer Tracy en juge humble et sympathique faisant preuve de courage en envoyant tout le monde au cachot pour le restant de leur vie.
    Benjamin A
    Benjamin A

    713 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 février 2015
    Mis en place pour juger les criminels de guerre nazis dès 1945, le procès de Nuremberg s'attarda aussi sur certains hauts fonctionnaires du régime nazi. Stanley Kramer s'intéresse plus particulièrement à quatre d'entre eux, dont trois plaident coupable.

    La force du film réside avant tout dans son propos et les multiples réflexions que l'on peut y trouver. Stanley Kramer évite tout manichéisme et aborde d'abord la responsabilité du peuple allemand et l'attitude du "On ne savait pas" qui parait bien évidemment peu convaincante. Mais il ne s'arrête pas là et il renvoie tout simplement à l'humain et sa nature, sa réaction face aux dangers, la banalisation du mal et les risques qu'ils encourent en disant non à Hitler malgré les lois horribles (stérilisation, ségrégation raciale...) que les juges devaient appliquer. À travers ce procès qui aborde aussi de manières terribles le chapitre de la solution finale, il ne dicte pas une pensée aux spectateurs mais offre plusieurs pistes, plusieurs réflexions et les laisse juge de ce qu'ils voient à l'écran et comment, de simples citoyens, ont pu participer à cette horreur.

    Mais là où "Jugement à Nuremberg" est aussi très intéressant, c'est dans la façon dont il n'épargne pas les autres grandes puissances, n'hésitant pas à citer Churchill qui, en 1938, disait tout le bien qu'il pensait d'Hitler (on savait pourtant depuis le milieu des années 1920 et "Mein Kampf" l'idéologie nazie et encore plus depuis son application en 1933), le pacte entre l'URSS et l'Allemagne qui permit à ces derniers de faire tranquillement la guerre à l'ouest de l'Europe ou encore l'industrie américaine qui aida l'Allemagne à se reconstruire militairement. Kramer montre bien les défaillances des grandes puissances mondiales dans les années 1930 qui, souvent par intérêt personnel, n'ont pas empêché cette guerre, bien au contraire même, laissant Hitler annexer tranquillement divers pays et régions tout en se construisant une armée puissante.

    Bénéficiant d'une excellente qualité d'écriture, Stanley Kramer dresse le portrait de personnages consistants, parfois ambigu où, entre un avocat tentant de défendre ce qui semble indéfendable, des accusés plus ou moins conscients de ce qu'ils ont fait ou encore des victimes, ils sont vite rendus intéressants, qu'importe leur temps d'apparition à l'écran. Kramer arrive à donner de l'importance à tous et use d'un montage ingénieux, passant d'un personnage à un autre et du procès à la vie privée de certains et notamment du juge. Kramer orchestre son récit avec brio, donnant de l'intensité et de la puissance à son récit et sachant être habile et intelligent avec ses thèmes compliqués à exploiter, sans tomber dans la surenchère ou dans le pathos. La richesse de l'oeuvre, sa densité et son exploitation font que les trois heures sont justifiées et ne se font jamais ressentir.

    On baigne tout le long dans une atmosphère où on ressent l'horreur de la nature humaine et des actes atroces commis durant cette période, retranscrit par des scènes marquantes, que ce soit les dialogues percutants et parfois glaçants qu'entretiennent les protagonistes ou les images des camps de la mort utilisées durant le procès. La réussite du film tient aussi dans ses interprétations, où les stars savent se faire oublier au profits de leurs personnages, et plus particulièrement Maximillian Schell, Marlene Dietrich, Montgomery Clift et Burt Lancaster (enfin, ils sont tous remarquables). Et finalement l'oeuvre renvoie aussi à sa date de sortie (1961), alors que la guerre froide battait son plein et que, uniquement 15 ans après les procès, la plupart des condamnées ont été libéré...

    Une leçon de cinéma qui sert une leçon d'histoire et des réflexions sur l'humain, sa nature, sa cruauté, sa lâcheté et, pour reprendre les termes d'une journaliste lors d'un autre procès d'un criminel nazi, la banalisation du mal.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 796 abonnés 12 437 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 novembre 2019
    Mis en scène par un homme tèmoin de son temps, ce « jugement à Nuremberg » a la particularitè de concerner des crimes commis au nom de la loi! Un film qui traite de la responsabilitè morale et lègale de l'homme face à la sociètè! Une distribution solide et imposante (tous les acteurs - sans exception - sont remarquables) pour un film de 3h qui tient ses promesses! Le miracle est que Stanley Kramer parvienne à rendre passionnant un film qui se dèroule essentiellement dans un tribunal! Oscar du meilleur acteur pour Maximilian Schell et du meilleur scènario adaptè pour Abby Mann...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 3 mai 2015
    C’est un Chef d’œuvre. Oui et je le répète encore au risque de paraitre sénile : ce film est un Chef d’œuvre. Tout y est. Je reste stupéfait que les thèmes, sujets et questions abordées sont encore plus actuels de nos jours (2017 en France ?!? 2023 ?!?). Le scénario est juste impeccable. On croit plus à une œuvre moraliste resucée à la Hollywood. Eh bien non ! Même si c’est joué par d’excellents acteurs américains, la question Allemande demeure posée. Tous les acteurs y participants et même les seconds rôles voire les figurants sont parfaits. Chaque réflexion, chaque dialogue fait mouche. Les presque 3 heures de films sont d’une incroyable intensité et construisent pierre par pierre des arguments indubitables. Ce qui a de puissant dans ce film c’est qu’il soit sorti en 1961 en pleine période de guerre froide, en plein jugement d’Eichmann et après 15 années seulement de la seconde guerre mondiale car il est d’une clairvoyance impitoyable. Ce film pose aussi la question de la responsabilité des puissances externes qui ont laissé faire Adolf HITLER et sa bande de branquignoles (quand la médiocrité arrive au pouvoir, voilà ce que ça donne). Mais elle pose également la responsabilité du peuple Allemand de ces atrocités perpétrées. Car, jusqu’à il y a peu, le peuple Allemand se réfugia toujours sur la différence entre les Nazis et l’Armée Allemande, que « mon grand-père n’était pas un Nazie » mais était dans la Wehrmacht. En effet, après lecture de l’excellent livre « Soldats: Combattre, tuer, mourir : Procès-verbaux de récits de soldats allemands » de Sönke Neitzel et Harald Welzer, on se rend compte que la plus grande majorité des militaires n’y sont pas allés de mains mortes. Non seulement la guerre, ils la voulaient vraiment, mais les atrocités sur les populations civils diverses ne sont pas seulement le fait de quelques petits groupuscules individus. C’est ce qui est brillamment affirmé par Burt Lancaster lors de sa plaidoirie. Il faut savoir aussi que la plupart des acteurs dans ce film ont sacrifié la moitié de leurs salaires. Que certains, comme Montgomery Clift, ont participé à l’écriture du scénario. Que Judith Garland est époustouflante comme Richard Widmark etc… Oui, tous doivent obtenir l’oscar : Décoration, prise de vue, lumière, scénario (immense !!) et tous les acteurs quels qu’ils soient même William Shatner. Ce film a autant de valeur et qualité que « 12 hommes en colère ». Je conseille à tous de voir ce film. Pour ceux que les réflexions importent peu, alors passez plutôt votre chemin.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 février 2015
    Magistral !

    Ce chef d'œuvre donne un magnifique exemple de ce que certains réalisateurs américains savaient encore faire dans les années soixante.
    Un scénario d'une exceptionnelle richesse et d'une rare intelligence ; des comédiens au sommet de leur talent (la composition de Burt Lancaster est stupéfiante et celle de Montgomery Clift bouleversante) ; une réalisation au cordeau qui sait alterner les scènes du tribunal et les scènes d'extérieur, ce qui permet de montrer une Allemagne en ruine ; musique, image, mouvements de caméra, tout est au service du sens. On n'est littéralement captivé plus de 3 heures durant.
    Mais ce qui donne à cette œuvre son caractère magistral c'est le traitement même de son sujet, à savoir la très complexe question de la responsabilité individuelle et collective. Kramer n'esquive rien, ni la responsabilité individuelle des juges nazis, ni celle du peuple allemand, ni celle des autres puissances engagées dans la guerre – en particulier les USA – qui ont assisté à l'ascension des nazis sans broncher alors que "Mein kampf" étaient dans toutes les librairies du monde. Il évoque l'appui des industriels américains au réarmement de l'Allemagne (dont Henri Ford, authentique fasciste). Il évoque Hiroshima, dont l'horreur est égale à celle des camps de la mort. Et surtout, il montre parfaitement comment les Américains vont décider, dès 1949, de protéger les criminels nazis et aider l'Allemagne de l'Ouest afin d'en faire leur principal allié dans la guerre froide contre les Soviétiques. On sait maintenant que c'est grâce à l'appui des services secrets américains que des milliers de criminels nazis ont pu s'échapper et couler des jours paisibles en Amérique latine ou aux USA.
    Le procureur (superbement interprété par Richard Widmark) pose à la fin du film cette terrible question à son supérieur qui lui commande de "ménager" les accusés : "Pourquoi avons-nous fait la guerre ?".
    Ce film nous offre une magistrale leçon d'histoire et un inépuisable sujet de réflexion sur la responsabilité et la culpabilité du genre humain. Il devrait être montré dans tous les collèges et lycée.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 081 abonnés 3 968 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 octobre 2018
    Jugement à Nuremberg est le premier film que j'ai l'occasion de voir de Stanley Kramer et je dois avouer que j'étais un peu dubitatif au départ étant donné le sujet et la durée du film. Je dois reconnaître que sur de nombreux aspects, le film est brillant, même si je mettrai un gros bémol sur la fin que j'ai quand même trouvée très moralisatrice, alors que durant tout le film baigne dans une certaine ambigüité morale.

    Outre l'excellente mise en scène, avec notamment la scène où on passe de l'allemand à l'anglais qui permet de réellement donner une explication grâce au cinéma à pourquoi les allemands parlent si bien anglais, ce qui m'a marqué au début du film c'est que l'on semble s'intéresser avant tout, certes au juge américain, mais également à un jeune avocat allemand qui défend un juge nazi. Je ne m'attendais pas à ça du tout, je dois dire que c'est assez osé puisque celui-ci, patriote, aimant la personne qu'il défend, va tout faire pour qu'elle soit déclarée non coupable.

    Alors certes, les nazis sont quand même les grands méchants de l'affaire, mais il se permet quand même de faire de Burt Lancaster (le juge nazi) un bon gars, passionné par la justice, etc. Un bon gars qui a été amené à faire des choses horribles, parce qu'il ne savait pas, parce qu'il appliquait la loi, etc. Je trouve ça dommage, parce qu'à partir du moment où il ouvre la bouche pour se repentir, on tombe quand même dans quelque chose d'assez moralisateur, on parle de grandes idées, de justice, de faire ce qui est juste... et étrangement ce qui est juste semble quand même être ce qui est américain.

    Le fait qu'un tribunal étranger juge des allemands qui ont appliqué la loi allemande ne semble poser de questions à personne. Alors certes on tente de parler un peu de la géopolitique de l'époque, notamment avec les soviétiques qui montent en puissance et donc la nécessité pour les américains de ne pas se mettre à dos les allemands en rendant un verdict trop sévère, cependant je trouve malgré tout assez dérangeant de présenter les américains comme les juges légitimes du monde parce qu'ils possèdent le sens absolu de la justice.

    Et ceci d'autant plus, que chose rare, on montre dans un film les dégâts que les américains ont fait à l'Allemagne. On y voit ainsi Nuremberg totalement détruite par les bombardements. Je n'avais pas vu ça au cinéma à part dans Berliner Express, film américain, mais tourné par Tourneur, un français. On y aborde également brièvement l'utilisation d'armes atomiques contre le Japon. Certains allemands ne se privent pas de justement douter du sens moral des américains et de leur capacité à juger, mais ça n'est jamais repris dans le film, ça reste des propos de nazis rageurs.

    Bref, je trouve le film trop américain. Alors certes il y a d'excellentes choses, j'ai adoré les deux premières heures, mais la fin me semble tirer en longueur et beaucoup trop facile.

    Reste que malgré ça, c'est vraiment plaisant à suivre, notamment parce que les acteurs sont tous brillants (et il y a une très belle distribution, même si le meilleur reste Schell jouant le jeune avocat défendant Lancaster), que la mise en scène est aux petits oignons, avec toujours le bon mouvement de caméra pour isoler l'avocat, puis le placer devant le public... pour coincer un personnage entre deux tentations différentes... Bref, du grand art.

    Et je dirais presque le film amorce déjà la réflexion sur la banalité du mal que posera Hannah Arendt deux ans plus tard dans Eichmann à Jérusalem (ou dans Responsabilité et jugement). Cependant dans sa réponse Kramer est moins juste qu'Arendt et c'est ça qui me dérange. La fin est vraiment pataude, on sent qu'il faut que la cavalerie américaine débarque en expliquant le bien, le mal... et en plaçant la justice comme impératif catégorique. Sauf que cette justice est encore une fois la justice américaine... ce que les américains considèrent comme juste. Il y a ici une négation totale à considérer que l'Allemagne pays souverain, puisse décider de ses propres lois, ainsi une loi qui est également appliquée aux USA (la stérilisation des déficients mentaux) n'est plus considérée comme mauvaise.

    Après c'est un film qui garde une large richesse thématique et qui a quand même l'audace d'aborder la responsabilité des alliés qui ont laissé faire Hitler, qui un an avant la guerre le louait encore, qui lui vendaient des armes...

    Bref, c'est à voir.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 189 abonnés 4 177 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juillet 2013
    Quand Stanley Kramer se lance dans le projet de l’adaptation d’une pièce d’Aby Mann, quinze ans seulement ce sont écoulés depuis la fin de la guerre. Le commun des mortels ne peut toujours pas comprendre comment les atrocités filmées par les troupes américaines lors de la libération des camps ont pu être possibles à une telle échelle sans que la population ait eu une réaction. On parle bien sûr du peuple allemand sur lequel beaucoup se sont penchés pour lui trouver des particularismes qui auraient favorisés l’acceptation de l’indicible mais chacun au fond de lui-même comprend horrifié que c’est de la nature humaine dont il s’agit en vérité. Le film s’intéresse au procès de l’arrière-ban des dignitaires de l’organisation nazie et non de leurs leaders charismatiques déjà jugés pour la plupart ou morts avant de pouvoir l’être. On a vu à propos de Vichy comment l’administration pouvait servir de relai efficace aux théories les plus abjectes. Kramer montre comment la justice, rouage essentiel de l’équilibre démocratique a pu se corrompre en continuant d’appliquer le droit. Un droit qui avait complètement changé de nature et de visée. D’une durée de plus de trois heures, le film se veut très ambitieux et remplit efficacement tous ses objectifs sans jamais lasser malgré l’unicité d’action du huis clos. Tous les points de vue sont représentés et de argumentés dans un souci de pédagogie évident. Certains reprocheront sans doute son côté un peu trop scolaire au film mais un tel sujet méritait certainement un tel parti pris. La plaie était sans doute encore trop brûlante pour des interprétations moins conventionnelles. La distribution réunie par Kramer est tout à fait adaptée à cette longue fresque judiciaire avec une prime pour Maximilien Schell dont le plaidoyer final met en lumière la portée universelle de la complicité de fait à l’égard des nazis dès 1930. A côté de lui, les Spencer Tracy, Marlène Dietrich, Monty Clift ou Judy Garland sont parfaits conscients de participer utilement à une œuvre salutaire. On ne peut pas parler de « Jugement à Nuremberg » sans évoquer le rôle tenu par Burt Lancaster qui démontre que même les esprits les plus intègres ont pu se laisser embarquer par la folie nazie. Quasiment muet durant tout le film Lancaster ne prend la parole qu’à deux reprises pour assumer tout d’abord ses responsabilités et ensuite à la toute fin pour recueillir la rédemption de la part du juge qui à prononcer la sentence qui justement lui revient. C’est là que le vieux juge de province lui rappelle qu’en acceptant de condamner un innocent le juge qu’il était avait ouvert la voie à tout le reste. Une conclusion édifiante pour un film qui se devait d’être fait en dépit des faiblesses narratives qu’il impliquait à porter un sujet si lourd.
    Eselce
    Eselce

    1 402 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 avril 2016
    Ce que j'ai le plus apprécié du film est la responsabilité de tous les peuples dans le démarrage de la Seconde Guerre Mondiale. Responsabilité qui, selon l'avocat, n'est pas à imputer entièrement au peuple allemand. Qu'ont fait les américains et comment ont-ils, eux aussi, commis des crimes de guerre avec les fameuses bombes lancées sur le Japon... Excellents débats soulevés. Grosse déception, cependant, que Burt Lancaster joue un allemand donneur de leçon aux allemands...
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 22 octobre 2013
    Du costaud à l'affiche et à la réalisation, le film garde tout de même les stigmates de la pièce de théâtre et souffre du poids écrasant de l'Histoire.
    Au niveau des acteurs c'est finalement Maximilian Schell qui sort son épingle du jeu avec le rôle le plus offensif il est vrai. On remarque aussi la prestation de Montgomery Clift dans un rôle secondaire superbement joué.
    Parkko
    Parkko

    160 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 mars 2011
    Le pari était quand même compliqué, 3h plus ou moins bloqué dans un tribunal (il y a des scènes externes mais elles ne constituent pas l'essentiel du film). Stanley Kramer fait d'ailleurs ce qu'il peut niveau mise en scène pour ne pas rendre le tout trop plat ou trop terne. C'est d'ailleurs parfois un peu trop prononcé, à tel point que certains effets de mise en scène sont parfois un peu trop prononcés (zooms répétés etc.), mais notons tout de même les efforts du réalisateur pour que la mise en scène accompagne de façon intelligente son film.
    Le scénario est intéressant avec un vrai questionnement sur la responsabilité etc. On peut regretter tout de même certaine incohérence (tout le monde ou presque parle anglais mais on leur demande de mettre des casques parfois etc.). Le tout est accompagné d'un casting prestigieux. On sent, cependant, passer les 3h.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 606 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 11 juin 2021
    Jugement à Nuremberg soulève de sérieuses questions sur l'Allemagne nazie et le rôle que les Allemands ont joué dans la terrible destruction que le troisième Reich a infligée au monde mais le film est sérieusement daté et terriblement moralisateur avec un jeu d'acteur très excessif et une mise en scène qui ne pardonne pas. La mise en scène de Kramer avec beaucoup de zooms et de gros plans est aussi terriblement lente et statique. Maxmillian Schell donne une performance très surfaite et joue l'avocat de la défense. Judy Garland et Montgomery Clift donnent un peu de profondeur et de sentiment à leurs petites apparition mais tous deux ont également fait un bien meilleur travail au fil des ans. Je dirai que Dietrich a été formidable dans son petit rôle et que Tracy était également excellent et discret comme il l'était habituellement. La pire performance a été donnée par Burt Lancaster qui était bien trop jeune pour jouer ce rôle avec conviction et devait dépendre de sa coiffure et de son maquillage mal faits pour donner le sentiment qu'il pouvait avoir. Nous pouvons voir à quel point il est mauvais dans sa grande scène de confession au procès et aussi sa posture et sa démarche sont toutes fausses et il est bien trop jeunes. J'ai également eu du mal avec le travail de caméra statique la direction artistique médiocre et les prises de vue et l'utilisation de séquences réelles de camps de concentration était un coup bas et le seul véritable moment d'émotion du film ce qui montre à quel point il était mal réalisé. La vue à l'extérieur de la salle d'audience ne change jamais et les arbres et le feuillage ne bougent pas et ont l'air trop faux. Je sais que c'est une critique mineure mais cela donne a ce film un aspect de mauvais goût et bon marché...
    Thibault F.
    Thibault F.

    53 abonnés 822 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 octobre 2013
    Un casting prestigieux (Burt Lancaster ou encore Spencer Tracy qu'on remarque fatigué), un réalisateur de talent (Stanley Kramer), tous les ingrédients sont intégrés pour un film d'exception. Exceptionnel, une reproduction de l'un des grands moments de l'histoire, le jugement d'individus nazis par les libérateurs. D'une durée un peu longue même si nécessaire de 3 heures, on a le droit à une plaidoirie humaniste contre la barbarie Nazi... Les placements de caméra, la mise en scène sont judicieux et utilisés un bon escient. Un film historique qu'on aimerait voir plus souvent aussi bien traité!
    jean-paul K.
    jean-paul K.

    13 abonnés 323 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 mars 2017
    Excellent film, que je n'ai pas trouvé long, malgré un huis-clos de plus de 3h. Une excellente interprétation d'une pléiade de stars et un scénario bien conçu. Plusieurs problématiques sont abordées dans ce film avec justesse, à savoir la responsabilité des individus et de l'ensemble du peuple allemand, l'attitude du reste du monde face à la montée des fascismes, le bien-fondé d'une attitude vengeresse risquant de s'aliéner une population entière et l'indispensable soutien futur d'une population amie face à un danger probable de guerre froide.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 31 mai 2013
    Grand classique du cinéma, servi par un casting prestigieux comme on en fait plus (Tracy, Lancaster, Clift, Garland, Dietrich, Widmark), Jugement à Nuremberg est une excellente réflexion sur ce qu'hannah Arendt appelait en 1961 la "banalité du mal" à propos d'Adolf Eichmann.

    Comment de simples exécuteurs ont-ils pu apporter leur soutien aux poltiques menées sous le Troisième Reich, tout en étant assez ouvert pour en comprendre les conséquences directes et indirectes. C'est la grand interrogation du procès qui constitue la majeure partie du film, inspiré de faits réels.

    Seulement, c'est là que le bât blesse. Trois heures ou presque, centrées dans une salle d'audience, avec des plans autour de personnages lancés dans de longs monologues, certes empreints de sincérité, mais qui conviendraient mieux au théâtre qu'au grand écran. D'où, et c'est inévitable, un certain ennui et une certaine immobilité de la caméra.

    Le tout ? Un très beau thème, traîté de manière plus discutable. Mais du très bon Stanley Kramer malgré tout. Et un 3/5 mérité.
    Redzing
    Redzing

    1 128 abonnés 4 479 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2024
    Vous l’aurez compris, « Judgment at Nuremberg » évoque les célèbres procès éponymes. Ici les personnages sont fictifs, mais le scénario est clairement calqué sur le « procès des Juges » de 1947, où des magistrats & officiels de la justice du 3ème Reich furent jugés par les Américains pour crimes de guerre.
    Pour le film, c’est un panel de quatre juges allemands qui sont accusés d’avoir fait respecter des lois innommables. Telles que la stérilisation forcée dans un motif politique. Ou la condamnation à mort d’innocents. L’accent sera mis sur l’un d’eux, ancien ministre de la Justice du Reich, et juriste émérite.
    « Judgment at Nuremberg » est tout simplement un film de procès passionnant, doublé d’un drame dense et intelligent. Je n’ai pas vu les trois heures passer !
    Le film peut s’appuyer sur une distribution quatre étoiles, qui donne lieu à de beaux moment de cinéma. Je citerai les interventions enflammées de l’avocat de la défense, incarné par Maximilian Schnell. Qui se livre à un jeu troublant, celui de redérouler les horreurs de la justice nazie pour démontrer que les juges n’ont fait que l’appliquer à la lettre. Et que condamner ces hommes revient à condamner le peuple allemand.
    Il y a cette séquence glaçante où le procureur (Richard Widmark, incisif) projette des images réelles, filmées lors de la libération des camps. Ce n’est pas la première fois que Hollywood intègre ce type d’images dans un long-métrage, Orson Welles l’avait déjà fait pour « The Stranger », avant même le début des procès de Nuremberg. Mais la violence graphique et psychologique, visant à faire graver sur nos rétines l’horreur de l’Holocauste, est sidérante pour une production grand public.
    Et puis bien sûr quelques monologues bien sentis. Dont celui de Burt Lancaster, au centre du récit. Ou la conclusion menée par Spencer Tracy. Il se murmure que ce dernier aurait tourné sa tirade en une seule prise, filmée par de multiples caméras !
    Tout ceci est très bien amené par un scénario particulièrement riche de réflexions. Portée politique des procès de Nuremberg, rôle et culpabilité du peuple allemand, image et légitimité des Américains en Europe, puissance vénéneuse du régime nazi : les thématiques abordées sont larges et n’ont aucunement vieilli.
    Tandis que la réalisation est inspirée. L’ensemble est rarement statique, la caméra tourne régulièrement autour des personnages. Et elle joue sur l’aspect logistique des procès, avec notamment les traducteurs. Dont une astuce amusante pour faire parler toute la distribution en anglais !
    Un film poignant, parfois difficile, mais nécessaire.
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