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Plume231
3 928 abonnés
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1,0
Publiée le 16 juillet 2012
Un début prenant avec l'histoire de Churchill et de Staline se partageant le Monde et décidant ainsi du sort de millions d'êtres, l'un non sans un certain dégoût, l'autre avec son cynisme terrifiant habituel, très bonne mise en bouche... Mais Arnaud Desplechin en bon ancien élève de l'IDHEC (petit défi impossible : citez-moi, mise à part Louis Malle et encore il n'a pas fait ses études jusqu'au bout, un véritable bon réalisateur sorti de l'IDHEC ou de la FEMIS !!!) au lieu de rendre un sujet étrange mais a-priori tout ce qu'il y a de plus captivant préfère l'hermétisme et perdre ainsi le spectateur. Sauf quelques bonnes interprétations et quelques petits moments, ceux directement liés à la Guerre Froide, il n'y a rien à sauver de cette oeuvre qui apparaît très vite longue et ennuyeuse.
D'Arnaud Desplechin, je n'avais vu que « Rois & reine », qui ne m'avait pas franchement plu. Dois-je en conclure que je préfère ce que faisait le cinéaste dans les années 90 ? Toujours est-il qu'à défaut de me conquérir totalement, « La Sentinelle » m'a plutôt séduit. C'est sûr que ce rythme, ce traitement, ce ton ne plaira pas à tout le monde, mais que ce soit cette ambiance étrange, cette quête surréaliste menée par le héros, cette volonté de mélanger les genres en proposant une œuvre inclassable, entre vérité et folie, gravité et dérision sans que l'on sache jamais laquelle l'emporte, difficile de rester totalement insensible. Alors oui, cela traîne un peu sur la fin et le dénouement très ouvert laisse la place à beaucoup (trop?) de questions, si bien qu'une pointe de frustration se fait ressentir. Mais moi j'aime bien de temps en temps être trimballé sans savoir où l'on va m'emmener, porté par des personnages intrigants et surprenants, quitte à être parfois légèrement gonflants. Le tout porté par des acteurs plutôt convaincants, dont certains perceront (Bruno Todeschini, Emmanuelle Devos, Mathieu Amalric), d'autres pas (Emmanuel Salinger, Thibault de Montalembert). C'est une œuvre à part, à laquelle on croit et nous offrant une expérience cinématographique originale, à défaut d'être totalement aboutie.
Un étudiant en médecine trouve une tête réduite dans sa valise. Un film d'espionnage séduisant, à la fois énigmatique et manipulateur, desservi par quelques longueurs.
Premier long métrage de Desplechin (son premier film, La Vie des morts était un moyen métrage), La Sentinelle nous fait plonger durant plus de deux heures dans un monde équivoque et ambigu qui rassemble les milieux de la diplomatie internationale (avec son corollaire obligé, l’espionnage) et ceux des instituts de médecine légale (les lieux où l’on autopsie les cadavres). C’est sa double appartenance à ses deux mondes qui va précipiter le jeune Mathias Barillet (au nom significatif) dans une histoire incompréhensible au début mais dont les fils se révèlent au fur et à mesure d’une exposition parallèle de l’histoire du héros et de celle du monde de l’après-guerre, qui vont se confondre jusqu’à la folie et la mort. La technique de Desplechin est sidérante de virtuosité et d’efficacité réunies, sa manière de mener un récit personnelle et unique. Dès cette première œuvre, il apparaît comme l’un des plus grands cinéastes français de l’heure pour ne pas dire le plus grand. Son propos rejoint largement la forme puisqu’il est question de l’être humain pris dans sa dimension doublement historique (celle de son histoire personnelle et celle de l’histoire de l’humanité) dans un questionnement vertigineux sur les origines et le devenir de l’espèce. L’interprétation est d’une homogénéité remarquable tant la direction d’acteurs est brillante mais on retiendra tout de même Emmanuel Salinger, tenace jusqu’à la déraison dans sa mission de « sentinelle » héritée de son père, Marianne Denicourt, aussi charmante que lumineuse et Jean Louis Richard dans un rôle ambivalent qui porte sans doute la clé du film.
Le 1er film d'Arnaud Desplechin,qui a fait du chemin depuis.Considéré à juste titre comme le plus grand auteur français,il nous entraine dans un univers monochrome,entre espions de la guerre froide,étudiants en médecines et chanteuses d'opéras.Une oeuvre singulière,qui peut dérouter.D'autant qu'on ne sait pas tellement ou Desplechin veut en venir.L'opacité règne en maitre,et le personnage principal perd la raison à force de rechercher à reconstituer le parcours d'une tète de Jivaro.Au niveau maitrise technique,c'est assez bon.Avec des couleurs bleu clinique,des plans serrés et un chapitrage de l'histoire.On se sent étranger à toutes ces considérations abstraites cela dit.A force de ne rien expliquer,on finit par s'ennuyer.
Arnaud Desplechin est peut-être un grand réalisateur, mais ce n'est pas avec ce film qui le prouve. Certes, la réalisation est plutôt bonne mais l'histoire est ridicule et ne suscite aucun intérêt. Les acteurs ne relevant pas le niveau, au bout d'un quart d'heure on s'interroge, au bout de trente minutes on devient sceptique, puis on commence vraiment à s'ennuyer fermement jusqu'à ne plus tenir...
Etrange et troublant. On met un certain temps à rentrer dans le film et dans l'univers bobo de gosses de riches dans lequel évoluent les protagonistes, mais plus l'intrigue avance et plus on se rend compte du talent de Desplechin pour captiver le spectateur et traiter les rapports entre ses personnages. La sentinelle est un des plus grand film français des années 1970'.
A peine un an, et déjà deux films, propulsent le jeune Arnaud Desplechin dans la cour des grands. Son précédent opus "La Vie Des Morts" - doublement récompensé au Festival "Premiers Plans" d'Angers, sélectionné à la Semaine de la Critique de Cannes - frappait très fort en coup d'essai audacieux et maîtrisé. Le deuxième, LA SENTINELLE - réalisé avec le soutien du Festival "Premiers Plans" d'Angers où Desplechin avait été préalablement récompensé aux lectures de scénario, et cette fois présenté en compétition au Festival de Cannes 1992 - s'inscrit dans la continuité d'une œuvre au ton et au style très personnels. LA SENTINELLE confirme le commencement de la carrière prometteuse d'un cinéaste qui fascine déjà par ses obsessions, notamment pour la mort et l'oubli, et par son goût prononcé pour le cynisme. Il s'agit-là d'un film sur la mort, le souvenir, les cadavres qui ne sont pas encore enterrés mais que l'on voudrait déjà oublier, sur "un passé qui ne passe pas", celui de la guerre froide... pourvu d'un récit complexe et assurément révélateur de la grande intelligence de son auteur. Mené par une galerie d'acteurs aussi profonds qu'épatants, dominée par l'hallucinante composition d'Emmanuel Salinger - à juste titre récompensé par le César du meilleur espoir masculin - tout ce petit monde, entre récurrents et nouveaux venus, deviennent implicitement les membres de ce que l'on appellera plus tard avec fierté et admiration "La famille Desplechin". En tous points déconcertant pour le spectateur de l'époque, pour qui Desplechin apparaît à la fois en débutant, tout en s'imposant en maître.
J'aime beaucoup le cinéma de Desplechin, je l'ai découvert avec "Comment je me suis disputé.." et depuis je suis de plus en plus ébloui à chacun de ses films. Je n'avais pas vu jusqu'à présent "La sentinelle". Je dois dire que je suis un peu déçu. En effet, la virtuosité de la mise en scène est bien présente, on est emporté par l'histoire mais je trouve que certaines ellipses ne sont pas très heureuses et que les motivations du personnage principal a retrouver l'identité de cette tête momifiée restent vagues. Du coup, peu à peu, Mathias me devient antipathique.
Desplechin est un génie. Le seul réalisateur français qui arrive à insuffler du romanesque dans ses films. La sentinelle est le film d'un surdoué, qui sous les bêtes contours d'un thriller arrive à poser une remarquable réflexion sur la mémoire. Pour moi son meilleur film après Rois et Reine...et puis Emmanuel Salinger nous livre une fantastique composition
Desplechin avait déjà tout dit lors de son premier long-métrage. Les suivants confirmeraient ce que celui-ci mettait à jour- un héros jeune pris au piège d'un monde assez machiavélique sous des abords insignifiants. Dans La sentinelle, on voit le Paris des années 90, inhumain et inamical, la sociabilité de pure forme, tout semble enfoui sous la brume et soudainement la lumière éclate, la vérité se fait jour. Emmanuel Salinger, transcendant dans le rôle phare, mélange d'ingénuïté et de détermination, se trouve face à un Todeschini totalement traumatique, publicité vivante pour la réclusion perpétuelle. Le film met un certain temps à se trouver, puis il ne vous quitte plus. Génial (mais je comprendrais parfaitement qu'on ne l'aime pas).
Un subtile mélange de genres, au suspense léger et à l'action raisonnable de prime abord, mais qui en réalité donnent du poids au propos. On pourra se trouver dérouté à regarder cette oeuvre fouillée qui doit être savourée dans toute son étendue et sous tous les aspects. Mais le doute du début - consécutif à quelques scènes longuettes - laisse la place à la curiosité et on ne décroche plus dans cette atmosphère pesante dans laquelle se joue un jeu dangereux. On sent ici la patte du maître. Ca réveille l'esprit et ça vole très haut.
1er film hyper ambitieux qui peine à convaincre totalement : si la partie enquête est plutôt réussie même si ça avance trèèès lentement , la partie vaguement sentimentale est ratée la faute à un jeu faux et artificiel du héros comme de certains de ses collègues véritables têtes à claque du Paris bourgeois . Tous les tics (les tocs) de AD sont déjà présents: la soirée dans l'appartement, les jolies filles bien éduquées un peu dérangées, le mélange musique classique-moderne et surtout cette ambiance de cynisme et de prétention insupportable (le collègue juif du héros).
Nous entrons dans l'univers de la magouille diplomatique dans le contexte de l'après-guerre froide. Le fil d'un diplomate se retrouve devant une énigme qu'il va résoudre, et revenir sur son passé de fils de diplomate. On y voit un monde d'élites, d'ambassades, des renseignants géniaux, etc. Assez bien fait comme film.