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fabrice d.
26 abonnés
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3,0
Publiée le 7 juin 2021
C'est un très bon film d'auteur à mon humble avis mais qui mérite un bel investissement du spectateur. Bien que le début donne envie de voir la suite, malgré le fait qu'on sente déjà une histoire à venir plutôt compliquée, on se rend compte assez rapidement que la "tête", l'objet du film, va devenir le fil rouge et qu'on ne le quittera plus. Evoluant dans le monde de la musique classique, de la diplomatie et de la médecine légale, le héros, personnage difficile, solitaire, nous plonge dans une histoire difficile dont il est facile de perdre le fil. Avec un film de plus de 2h, un sujet compliqué, ce film demande beaucoup d'attention. Et qui dans mon cas, redemandera un nouveau visionnage.
Un film troublant, obsédant, anxiogène, mal aisant et formidablement interprété. Ce n'est pas encore une oeuvre de la maturité de la part de Desplechin, mais c'est un film définitivement intéressant.
Ce qui frappe immédiatement c'est le jeu lamentable des élèves...ah pardon, ce sont déjà des comédiens? C'est encore pire !Lle faux cinéma vérité, déjà du temps de Jean-Pierre Léaud (sauf dans les 400 Coups où là il était spontané), le faux cinéma naturaliste, c'est à dire mal joué, est insupportable d'autant quand c'est pour croire compenser l'insignifiance de l'ensemble de la réalisation. Cinéma arrogant, cuistre, fabriqué par et pour les Cahiers et son corollaire les In(rocks)supportables est fait pour des prétenttieux qui ne vont jamais au cinéma mais en causent beaucoup. L'histoire est volontairement indigente, la mise en scène pédante... l'ensemble regardable dans le seul but d'un instant d'ennui soporifique, sinon rien ! Dépléchiant.
L’idée est formidable : à partir d’une tête réduite et momifiée glissée à son insu dans ses bagages, un étudiant en médecine va tout faire pour rendre une identité à ce morceau de corps. Il va se sentir dépositaire. En bruit de fond, on assiste à des discussions entre diplomates, et dès le début du film, au récit de la conférence de Yalta par un témoin qui y a assisté. Cette tête vient de Russie : un mercenaire qui travaille pour les services secrets français, fait sortir du bloc de l’Est, des chercheurs russes de renom. Au milieu de ça, il y a une sorte de Tintin, un enquêteur malgré lui, et on le suit poursuivre sa quête jusqu’au marge de sa santé mentale. Le personnage de Emmanuel Salinger, le futur médecin légiste, est un héros plutôt faible de caractère. La tonalité du film épouse sa nonchalance triste, lui qui est tourné vers la morbidité et pas vers les plaisirs de la vie : il est d’ailleurs sans doute vierge, jusque sa rencontre avec une étudiante en histoire de l’art, qui bizarrement n’apparaît plus à l’écran après qu’ils aient couché ensemble. C’est un personnage faible entouré de personnages forts. Il se fait molesté, et les coups qu’il reçoit, la colère qu’il encaisse, donnent l’impression moins d’une violence, que le désir d’un brusque réveil : il est comme un somnambule qui traverse le film avec l’obstination d’un projet absurde et fou. On peut dire que tout est absurde dans le film, au sens, où tout ce qu’il lui arrive, pourrait ne pas arriver, il n’y aurait pas de film, mais il lui suffirait de se débarrasser de ce vestige pour que tout soit normal. Ce qui est passionnant c’est mêler l’histoire d’un quidam, à tout le poids de l’Histoire : cette tête est à la fois le vide, l’oubli, et la nécessaire pièce à conviction qui justifie l’existence du passé, et donc de la réalité elle-même.
Un peu difficile d'accès dans un départ qui se veut comme un puzzle, classique, et qui nous mène dans une évolution délicatement tendue par le malaise. Peu apparent, mais en toile de fond, celui-ci nous laisse dubitatifs, puis admiratifs face à la conviction, l'acharnement, que l'on définit peu à peu en lien à l'héritage. Insensé par son aspect presque documentaire, on a presque le sentiment d'un téléfilm, puis les acteurs prouvent sa particularité familière à Desplechin. Un film qui prouve qu'il ne faut pas juger à la va-vite!
Très grand film de Despléchin. Le premier long après La vie des Morts. Une tête réduite hante le jeune Salinger. Sur fond d'espionnage la chronique d'un quotidien tourmenté. Une scène dans un train vers l'Allemagne est hallucinante : une engueulade nous tombe dessus autant que sur le héros. C'est filmé tout près, au scalpel. j'en suis ressorti prêt pour des nuits de cauchemars.
Ce film est à la fois complexe et émouvant. C'est une sorte de constat sur la fin de la guerre froide. Le cynisme des services secrets de tous bords est mis en opposition avec la candeur d'un fils de diplomate dont l'entêtement un peu idiot à découvrir à qui appartient la tête qu'il a trouvé dans ses valises va le faire basculer dans une sorte de folie amère. Les couleurs un peu "à l'allemande" version Derrick ont peut etre vieilli bizarrement mais l'émtion du film est immense.