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    A Brighter Summer Day
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    4,0
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    7 critiques spectateurs

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    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    680 abonnés 2 990 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 août 2021
    A Brighter Summer Day investit l’Histoire récente de Taïwan par le prisme de l’intime, dévoile la confusion politique d’une société gangrénée par la précarité, le déplacement massif de populations et le multiculturalisme – en ce que l’île apparaît tiraillée entre des traditions chinoises et japonaises d’une part, liées à l’occupation des deux puissances correspondantes, et le soft power américain d’autre part avec, notamment, le rock’n roll et les Converse – en épousant le point de vue principal d’un jeune adolescent comme Gustave Flaubert révélait le balbutiement des modèles d’État français à travers Frédéric Moreau. Ce choix de focalisation a l’intelligence de nous donner à voir et à vivre la confusion politique par le prisme de l’humain et de l’innocence : pleine d’élans, de passions et de fureur, l’adolescence rejoue de façon intérieure le drame que traverse la société taïwanaise, Xiao Si’r constitue un prisme par lequel nous ressentons, de l’intérieur encore, les luttes intestines. Surtout, elle légitime également les brusques changements de ton, à l’unisson des sentiments et émotions dudit personnage.

    En résulte une fresque tout à la fois axée sur une galerie d’individus auxquels nous nous attachons sans tarder et démesurée par l’ampleur politique de son propos, une fresque qui se revendique d’ailleurs de Guerre et Paix et qui, pour cela, prend le temps. Quatre heures qui filent à toute allure, grâce à une mise en scène dont le sublime tient à ce que sa grande maîtrise technique n’évacue jamais l’impression de spontanéité et de véracité, en dépit du discours contre le cinéma qu’adresse Si’r au réalisateur. La mise en abyme introduite par la présence encadrante d’un tournage permet deux choses : de revendiquer l’artifice inhérent à la fiction, d’interroger l’influence américaine sur la culture taïwanaise puisque le long métrage en train de se réaliser se pense par rapport à l’âge d’or hollywoodien – l’actrice doit savoir passer du rire aux larmes et accepter le surplus de maquillage, un garçon est comparé à Humphrey Bogart…

    Le motif de la lampe-torche, d’abord dérobée dans l’entrepôt de cinéma puis rendue à terme, est filé tout au long du récit : notre héros utilise l’objet pour déranger des couples qui batifolent dans les jardins de l’établissement scolaire puis pour écrire son journal intime dans lequel il compile ses états-d’âme et ses projets funestes. Que la lampe provienne d’un plateau de cinéma n’est pas anodin : son origine, comme celle des chansons qu’écoutent en boucle les personnages, témoigne d’une greffe culturelle dont les effets sont doubles : libérer les corps et les esprits en s’opposant aux valeurs traditionnelles qui sont celles des parents, engendrer une confusion identitaire dont la violence conduit à la tragédie. Porté par d’excellents acteurs, mention spéciale à Chang Chen, A Brighter Summer Day est un chef-d’œuvre subtil et grandiose, modèle du film historique en ce qu’il tire de l’individuel et de son choc avec autrui les bouleversements d’une nation.
    Musomuse
    Musomuse

    8 abonnés 237 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 septembre 2020
    Quand un film dure 4 heures, on se dit que ça a intérêt a vraiment être bien. Car 4 c'est long. Et oui c'est long. D'ailleurs pour voir A Brighter Summer Day il faut absolument être patient. Chose que je pense assez réalisable. Maintenant quand on regarde ce film on peut se retrouvé assez surpris à quel point le film ne fait pas l'effort d'attirer l’œil du spectateur. Les plans sont pour la plupart fixe.ce qui fait que les rentrent au centre du metteur en scène. C'est comme cela qu'il faut voir ce choix en tous cas. Après il ne faut pas être à côté de la plaque c'est simpliste maintenant ça n'explique pas tous. Lorsque l'on visionne le film on se rend assez vite compte que c'est une question de montage avant tout. Oui nous sommes sur un film qui choisi de dire les choses lentement et cela étant justifié par le point de vue des personnages. Le sens du jeu guide le montage, et non pas les mouvements de caméras qui sont inexistant.
    Et sur un film de 4 heures on est un peu forcé de regardé les acteurs. Sauf que toujours pas. Les acteurs sont présent mais encore plus présent c'est leur environnement. spoiler: La caméra a une mise au point et un objectif qui rend tout net que ce soit sur les décors ou les sujets. Tout est visible et est filmé au même niveau. Sauf lorsque le personnage de Sir perd ses points de repères. Alors certains éléments de décors sont flous et même si cela sont au premier plan. Ce changement devient visible car l'on s'est habitué à des plans où l'on ne sait pas où poser le regard. Alors au moment où la caméra nous empêche de choisir ne serait ce qu'une seul chose, cela devient centrale donc évident.
    Et c'est d'une part de cette façon que le réalisateur justifie la durée de son film.
    Après je reste sur l'idée que c'est un film trop long pour moi. Car ça m'ennuie de devoir regarder tous ces plans fixe rendant tout très banal et donc sans importance. Bref quand quelqu'un a un problème cela se résume à l'information et non pas à l'émotion que cela devrait me procurer. Je suis peu partagé, je sais ce que j'en pense c'est un film de réal qui se complète avec une connaissance plus approfondie de ce que propose l'auteur.
    Certains se sentent peut être bien trop largué par ce film "trop long", seulement je pense que ça fait partie du film de trouver tous cela trop long car ça n'a rien de juste. Ce que vivent ces gens n'est pas une partie de plaisir. Et je pense que ce que le film nous dit ça n'est pas le film qui est ennuyeux c'est ce qu'il décrit, la vie d'un écolier lambda dans un lieu qui ne lui apporte pas grand chose de convenable. Bref je suis sûrement indifférent à ce film qui montre beaucoup de choses pour si peu en fin de compte.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    191 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 septembre 2020
    A brighter summer day est un film qui ne m'a pas tant séduit que ça malgré une indéniable dramaturgie.
    La faute à une durée de film anormalement longue, pour ne pas dire interminable : 4 heures. C'est clairement beaucoup trop, même pour le plus passionnant des films.
    C'est dommage car l'histoire au final est plutôt intéressante se focalisant sur la société dans les années 60 (un décor finalement bien peu exploité au cinéma alors qu'il s'agit d'une période et d'un lieu qui ont vu de forts bouleversement). Ce long-métrage constitue un véritable roman d'apprentissage, on voit le personnage principal évoluer dans la difficulté dans le milieu scolaire de nuit (où la violence frappe dès le plus jeune âge). Les acteurs jouent plutôt bien et la tragédie entourant le personnage principal est saisissante. Mais malheureusement, la durée du film et le trop grand nombre de longueurs (inévitable sur 240 minutes de visionnage) s'est avéré un véritable frein pour apprécier pleinement le film.
     Kurosawa
    Kurosawa

    578 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 mars 2019
    Film-fleuve de près de quatre heures racontant l'histoire d'un adolescent dans le Taiwan des années 1960, "A brighter summer day" impressionne par une indéniable maîtrise formelle qui peut aussi être considérée comme une limite. Composée majoritairement de plans fixes et de légers panoramiques, la mise en scène d'Edward Yang frappe par son calme; son économie de mouvements de caméra et son abondance de plans d'ensemble créent une sensation hypnotique et permettent au spectateur de se concentrer sur la manière dont les personnages circulent dans le cadre. La maîtrise formelle n'est pas ici à entendre au sens de contrôle absolu sur les personnages mais elle se met, au contraire, au service de ces derniers en s’effaçant presque au profit de leur histoire et nous rend totalement disponibles – libres – à l'expérience proposée. Il est entendu que cette liberté est la conséquence d'une mise en scène absolument cohérente, c'est-à-dire que l'on n'assistera à aucune variation majeure de rythme, que tout est filmé à égalité. Que Yang capte les premiers instants d'émois amoureux lors d'une nuit chaude près d'un terrain de tennis ou l'attaque d'une bande criminelle à coups de sabre, il déploie une même mise en scène descriptive et sensorielle. Que tout soit sur un même plan sur la durée de 3h45 peut alors tout à fait expliquer le sentiment de lassitude qui point par instants – le film n'est pas toujours captivant, notamment lors de moments anecdotiques qui demeurent nombreux –. quand bien même l'ensemble est écrit avec minutie, mêlant de manière ambitieuse des moments dérisoires et apaisés à d'autres décisifs et hyper violents, connectant parfois avec plus d'approximation la sphère intime d'un groupe d'amis et d'une famille et la pression d'un pouvoir militaire sur les potentiels dissidents (l'interrogatoire subit par le père de Xiao dans la dernière partie n'est d'ailleurs pas très clair). "A brighter summer day", en dépit de quelques longueurs, reste un très beau film, puissamment politique et émouvant dans son rapport à une jeunesse sacrifiée, coupée du monde adulte.
    François D.
    François D.

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mars 2019
    Un chef d'oeuvre. A Brighter Summer Day donne à voir une jeunesse, au début des années 1960, qui cherche à se construire une identité dans l'ile de Taiwan qui abrite la nouvelle république de Chine. Tout y est dans cette grande fresque romanesque proche de la réalité historique vécue par le réalisateur Edward Yang: de la sensibilité, de l'humour, des scènes cultes : la chanson d'Elvis Presley "are you lonesome to night" (d'où est tirée le titre du film") interprétée magnifiquement par un adolescent à la voix encore féminine. C'est aussi de l'action, violente, avec des bandes rivales qui s'affrontent à la manière de West Side Story (avec beaucoup plus de victimes...)
    Un grand film dans sa version intégrale, non censurée. L'ile se construit dans les années 60 et les chinois en provenance du continent subissent des interrogatoires très musclés, soupçonnés d'infiltrations communistes. Cette version 2018 comporte une heure de plus que la version 1991. Même les non cinéphiles sont tenus en haleine jusqu'au bout.
    Spectatrice2
    Spectatrice2

    4 abonnés 27 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 août 2018
    A voir sans retenue si on a 4 heures libres ! Chronique d'un quartier où les clans sévissent. L'imagination en alerte nécessaire au spectateur pour suivre l'histoire permet, malgré la longueur ressentie à la fin de la deuxième heure, de ne pas décrocher. Tant mieux, car alors le film bascule dans une accélération d'événements inattendus, jusqu'à la "chute", à laquelle on ne s'attendait pas. Une grande leçon de cinéma ! Un film qui colle à la peau, le lendemain.
    Loïck G.
    Loïck G.

    334 abonnés 1 666 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 août 2018
    12 ans que la famille de Si’r a quitté Shangaï pour Taïwan, mais le cordon n’est toujours pas coupé . D’ailleurs, ils ne sont pas considérés comme des citoyens à part entière, il faut quémander, supplier pour une bonne école et la titularisation d’un poste. Ce que s’épuise à faire le père dont la rectitude et la morale n’arrivent plus à combler les vides d’une éducation qui lui échappe. Bien qu’en dehors des bandes qui s’affrontent dans la rue, son fils Si’r est la source de beaucoup d’ennuis. Une situation familiale que le réalisateur étale sans complaisance, mais avec insistance dans un film aux multiples facettes. Familiale et amoureuse, mais aussi musicale et militante dans cette perspective de repousser en rêve comme en image le voisin communiste chinois… L’arrière décor d’une histoire qui n’en finit pas de s’écrire entre Pékin et Tokyo quand la jeunesse rêve d’Elvis Presley. C’est magnifiquement écrit par un cinéaste totalement investi .
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
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