Ce film, réalisé par Harry Kümel et sorti en 1971, est vraiment très bon ! C'est l'histoire d'un couple qui, dans un grand hôtel désert, se fait séduire par une bien étrange comtesse, accompagnée de sa tout aussi étrange servante. Enfin ce n'est pas n'importe quelle compresse puisqu'il s'agit d'Élisabeth Báthory. Personnellement, je ne connaissais pas vraiment ce personnage, mis-à-part quelques racontars stipulant sur ses présumés bains de sang pour garder sa jeunesse. Enfin bref, nous sommes donc ici en plein dans le mythe du vampire mais sous forme de film d'auteur en quelques sortes, ce qui peut parraître d'entrée de jeu assez spécial, mais qui fonctionne finalement plutôt bien ! Et oui, nous pouvons alors nous rendre compte que le sujet des vampires ne se prête pas qu'aux films d'horreur sanguinolents ou à la comédie mais peuvent très bien être adaptés sous forme de film d'auteur, fantastique bien-sûr. Nous avons de plus une parabole sur l'homosexualité, qu'elle soit féminine ou masculine. Nous retrouvons beaucoup ces thèmes dans les films, et histoires en général d'ailleurs, de vampires mais ici, il en ressort quelque chose de très poétique et de beaucoup plus subtil de ce que l'on peut voir habituellement. Effectivement, j'ai beaucoup aimé cette poésie et ce calme qui se dégage de l'ambiance, notamment à l'aide des décors et des personnages qui contribuent énormément à cette atmosphère mêlant paisible et fantastique. Au final, il ne se passe pas grand chose, comme je l'ai mentionné plus haut, nous ne sommes pas dans un film d'horreur, nous n'avons donc pas réellement de tension (un peu quand même de temps en temps mais bien moins que dans un film de genre) ni de jump-scare. Néanmoins, si on rentre dans le délire et si on aime particulièrement les vampires, alors le film nous happe du début jusqu'à la fin et nous sommes clairement hypnotisé, à la manière du jeune couple. Le film n'est pas non plus plan-plan, il possède de très bonnes scènes et nous réserve même quelques surprises. De plus, j'ai adoré la mise en scène, les plans sont magnifiques, très travaillés et nous avons, tout le long du film, un jeu très intéressant avec les couleurs. En ce qui concerne les acteurs, nous avons Delphine Seyrig, tout aussi captivante que magnifique, Danielle Ouimet et John Karlen qui jouent très bien. "Les Lèvres rouges" m'a donc complètement envouté et je regrette qu'il ne soit pas plus connu que ça !