André de Toth à cela de particulier d’être un réalisateur toujours d’une grande élégance. Ses films sont rarement critiquables sur la forme, et quand il s’entoure de bons acteurs, cela donne un film de qualité.
En effet le casting est brillant, et spécialement le mémorable Vincent Price ! Il truste clairement le film, son interprétation est étonnement moderne, et il impose son charisme dans un registre qu’il affectionne en plus tout particulièrement. Mémorable, il fait face malheureusement à des acteurs peut-être plus fades, qui sont imposés par rapport à d’autres interprètes plus corsés ! Phyllis Kirk se débrouille mais j’aurai mieux vu Carolyn Jones prendre le premier rôle féminin, et si Frank Lovejoy est honorable, on a du mal à ne pas voir déjà le charisme du pourtant muet Charles Bronson ! C’est là où l’on se rend compte quand même qu’un grand acteur peut se faire remarquer avec peu de choses ! Mais dans l’ensemble c’est quand même très pro et solide.
Le scénario est souvent le point un peu faible du cinéma d’André de Toth qui tend à être dilettante sur ce point. Ce qui lui a d’ailleurs valu sa réputation un peu mineure, ce qui est assez injuste cependant. C’est vrai que L’homme au masque de cire manque de spectaculaire, et vivote un peu au gré de dialogues proprement écrits et de situations divertissante, mais sans magie, et peu angoissante. Le métrage est visuellement superbe, mais c’est clair que ça manque de piquant, de vigueur. Pour moi c’est très efficace, ça passe vite et bien, mais on ressort du visionnage sans grand moment de cinéma, en ayant passé 1 heure 25 sans déplaisir, mais sans bonheur particulier.
Reste que le film est beau, et là c’est la patte André de Toth. Photographie de qualité, très beau travail sur les couleurs, décors sans imperfection, mise en scène soignée et techniquement sans reproche bien qu’aussi sans innovation stylistique, le tout porté par une bande son neutre mais convaincante, L’homme au masque de cire sent bon la production horrifique à budget qui ne m’a pas déplu sans pour autant avoir une ambiance envoutante comme les meilleurs de la Hammer.
André de Toth signe donc un film de genre élégant, raffiné, mais assez impersonnel, qui se laisse voir grâce à Vincent Price et grâce au luxe naturel des films du réalisateur. 3