Sorti le 17 avril 1964, Cent mille dollars au soleil est l'adaptation de "Nous n'irons pas au Nigéria", un roman de Claude Veillot paru en 1962. Veillot, qui fit ici ses premiers pas dans le monde du cinéma, deviendra par la suite l'un des collaborateurs privilégiés d'Yves Boisset. C'est à lui que l'on doit notamment les scénarios du Le Juge Fayard dit le shérif et de R.A.S..
Quelques mois après la fin du tournage de Cent mille dollars au soleil, Henri Verneuil retrouva Jean-Paul Belmondo pour Week-end à Zuydcoote. Au total, l'acteur joua 7 fois sous la direction du cinéaste.
Soucieuse de préserver son patrimoine cinématographique, la Gaumont a choisi de restaurer entièrement certains films de son catalogue avec un haut standard de qualité audio et vidéo. En marge de ressorties en salles sont donc sortis en DVD Les Tontons flingueurs ainsi que les Les Barbouzes. Tout comme l'édition de Cent mille dollars au soleil, ceux-ci bénéficient d'un label THX, certifiant la qualité du traitement audio et vidéo. Dans le cadre des ressorties en salle, à raison d'une par mois, Gaumont a signé avec les laboratoires Eclair un accord pour la restauration numérique de 150 films sur 30 mois. Cela se traduit pour Eclair par la mise en oeuvre d'une filière de traitement 2K pour 50 de ces films promis à une ressortie numérique en salles et d'une filière HD pour les 100 autres films promis quant à eux à une exploitation TV. Chacun des 150 films disposera de deux masters HD, un à 24 i/s (image / seconde) et un à 25 i/s, permettant à Gaumont de répondre à toutes les formes d'exploitation vidéo.
Le film fut tourné entre la France et le Maroc, "sur les traces de Lawrence d'Arabie" comme le disait Henri Verneuil, plus particulièrement à Marrakech et dans l'oasis de Ouarzazate. Pour éviter de multiplier des allers-retours longs et coûteux des camions entre la France et le Maroc, la production disposait des mêmes 30 tonnes des deux côtés de la Méditerranée. Une logistique lourde mais indispensable à la réalisation d'un western à la française.
Le soir, après le tournage, les comédiens se retrouvaient pour dîner et jouer aux cartes. Les repas étaient placés sous le signe de la convivialité. Mais, au cours de ces parties, le ton changeait. Les joueurs avaient pris l'habitude de s'insulter avec la dernière des grossièretés tout en gardant un calme olympien. Bernard Blier excellait dans cette étrange discipline. Une fois la partie achevée, les acteurs redevenaient les meilleurs amis du monde.
Cent mille dollars au soleil représenta la France au Festival de Cannes 1964 aux côtés de La Peau douce de François Truffaut et Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, qui décrocha la Palme d'or. Sur la Croisette, la critique française et internationale se montra particulièrement dure avec le film, le jugeant vulgaire et colonialiste. Pour beaucoup, Cent mille dollars au soleil n'était qu'un sous Salaire de la peur. De retour à Paris, la virulence laissa place à l'enthousiasme. Les journalistes voyaient finalement dans le film un solide divertissement. Le public, quant à lui, lui réserva un bon accueil, avec 3 400 000 spectateurs en France. Cette année-là, Le Gendarme de Saint-Tropez s'octroya la première du box-office national avec 7 800 000 entrées.
Avec Cent mille dollars au soleil, Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo font équipe pour la seconde et dernière fois. Les deux comédiens s'étaient donné la réplique dans Classe tous risques de Claude Sautet. Par ailleurs, le 1er assistant du film n'est autre que Claude Pinoteau, qui allait devenir réalisateur en 1973 avec Le Silencieux, un ambitieux film d'espionnage dont la vedette était Lino Ventura. Les deux hommes se retrouveront par la suite pour La Gifle, L'Homme en colère et La 7ème cible.