Nous avons là, un nouveau tournant du film de sabre ; à la fois Technique, Politique et référentiel.
Techniquement, Goyokin fut le premier film Japonais (prévu à lorigine en 70 mm), qui fut uniquement diffusé en 35 mm -, limportance de ce choix sur la mise en scène fut déterminante: la taille plus réduite des caméras Panavision permettait ainsi aux opérateurs de manuvrer plus facilement dans des décors ; De plus, les nouvelles lentilles autorisaient lusage du zoom.
Cest également la première fois quun film historique de la Toho était filmé à Tokyo, le lieu de tournage habituel étant Kyoto.
On a souvent comparé le chambara traditionnel au western hollywoodien classique, et il est vrai que les deux genres ont plus dun point commun, et que lun a souvent pu influencer lautre.
Il est saisissant de constater comment le Film de sabre a pu évoluer dans le même sens que le western classique a évolué vers une vison plus violente, contestataire et désenchantée : Le western spaghetti, puis dautres uvres comme celles de Clint Eastwood plus tard.
Difficile de ne pas penser, à la vision de ce Goyokin au « Grand Silence » de Corbucci, deux films, du reste, tournés la même année: même décor neigeux, même noirceur dans les rapports humains, même violence désespérée ; de même, toutes ces boueuses quemprunte Magobei ne sont pas sans rappeller le « Django » du même Corbucci ; jusquaux accents très Morriconniens de la musique.
On notera aussi la séquence douverture, la découverte du village dénué de ses habitants et envahi par les corbeaux, si cette scène renvoie rapidement aux « Oiseaux » dHitchcock, elle évoque également le Mario Bava de « Opération Peur » ou de « la fille qui en savait trop ».
Très intéressant aussi de voir comment le mythe du samouraï est maintenant ouvertement critiqué, détruit ; si Kurosawa , Kihachi Okamoto ( Le sabre du mal ), et Kobayashi Masaki ( son « Hara-Kiri de 1962 » relança le genre , Evincé pendant laprès-guerre par le gouv