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Arthur Debussy
155 abonnés
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4,0
Publiée le 16 mai 2012
Dreyer, Bresson, Bergman, Mizoguchi, Montaigne, Edgar Allan Poe, Sartre, Brice Parain,... autant d'éminentes figures convoquées dans un film qui s'avère pourtant d'une ascèse remarquable. Loin de la flamboyance d'un «Pierrot Le Fou», «Vivre Sa Vie» est un long métrage austère, sobrement divisé en douze tableaux, mais qui demeure pourtant l'un des films les plus humains de Godard. Comme pour la belle musique de Michel Legrand, qu'il rompt brusquement lorsqu'elle devient lyrique, Godard s'abstient de tout sentimentalisme et brise tout effet larmoyant : les quelques séquences d'émotion pure en deviennent d'autant plus bouleversantes. Bien que traitant du thème difficile de la prostitution, Godard filme avec subtilité et retenue, évitant la complaisanse et le racolage dont bien des réalisateurs ont fait preuve à ce sujet. Il s'attache à montrer la détresse existentialiste tout autant que la détresse purement physique de sa jeune héroïne. S'ensuivent ainsi des discutions sur la parole (avec un émouvant hommage aux films muets), la pensée, la responsabilité, l'erreur, le mensonge, la vérité, etc... après des séquences sur le quotidien des prostituées. Bien sûr on ne peut pas parler de «Vivre Sa Vie» sans évoquer Anna Karina, sublimée par le regard de son mari d'alors et plus belle que jamais. Son visage est filmé sous tout les angles, dégageant une aura aussi forte que les actrices du muet, et le moindre regard, le moindre sourire suffit à crever l'écran. D'ailleurs le passage où est cité «Le Portrait Ovale» de Poe résonne particulièrement vu la relation qui unit Godard à Karina, peintre vampirisant en quelque sorte son modèle. Il réalise là un chef-d'oeuvre admirablement photographié, porté par le charme extraordinaire d'Anna Karina et par des thématiques comme toujours traitées avec acuité et pertinence. Magnifique. [3/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Vivre sa vie se décompose en douze parties et raconte l'histoire d'une femme qui se prostitue pour lutter contre l'ennuie, mais aussi et surtout pour subvenir à ses besoins.
Godard dévoile une nouvelle fois une vision atypique du cinéma qui s'exprime avec des cardages magnifiques, des angles improbables et une mise en scène ingénieuse et au-delà de cela ce qui m'a le plus touché dans ce film ce sont les dialogues et les pensées philosophiques d'Anna Karina:On est toujours responsable de ce qu'ont fait, tout est beau il n'y a qu'à s'intéresser aux choses, l'art et la beauté c'est la vie.
J'ai adoré la scéne du dialogue philosophique qui est un subtil questionnement sur la vie en société.
Anna Karina est d'ailleurs bouleversante, douce avec un regard mélancolique bref elle est tout simplement captivante.
Godard dépeint le milieu de la prostitution.
Il est clair que ce film est pour Godard une déclaration d'amour à Anna Karina, sa caméra ne la quitte pas du regard.
D'une autre manière on peut voir dans ce film une nouvelle critique du capitalisme.
Captivant et parfois hypnotisant, Vivre sa vie est un pur chef-d'oeuvre!
"On doit tout mettre dans un film", écrivait Jean-Luc Godard dans un article publié en mai 1967. Oui, on doit tout dire et pour cela bousculer les codes de la narration traditionnelle, insérer un dialogue philosophique ou une référence cinématographique majeure. Dans ce film daté de 1962, on trouve de tout: Brice Parain et la question du langage, un extrait de "La Passion de Jeanne d'Arc" de Carl Dreyer avec le beau visage souffrant de Marie Falconetti, des trucs de série B (le film est du reste dédié aux films de série B), une lecture du "Portrait ovale" d'Edgar Poe, bref c'est du Godard pur jus made in années 60, intelligent et terriblement provocateur. Le comble de la provocation étant atteint par ces deux vues de dos qui marquent le début du film, admirables et en même temps si peu conformes aux codes cinématographiques. Pour le reste, c'est "l'histoire d'une petite vendeuse qui gagne sa vie tant mal que bien et qui trouve plus facile de se laisser aller à la prostitution" (dixit Jean-Luc Godard). Et cette petite prostituée est bien sûr incarnée par la délicieuse Anna Karina dont - suprême audace ou simple paradoxe - on ne verra que le haut du dos nu. Un film qui fête ses 50 ans et qui n'a pas vieilli.
Un très bon film de Godard de sa première période, après À bout de souffle et avant Pierrot le fou. Anna Karina, fascinante et lumineuse, est la figure centrale, presque unique, de cette étude au microscope de la condition féminine à travers une petite employée d’un magasin de disques qui décide de se prostituer pour pouvoir payer son loyer. De ce point initial, les événements vont s’enchaîner en douze tableaux jusqu’à sa fin tragique. La caméra suit avec amour et même avec passion le visage de l’héroïne, lui donnant parfois des airs de Madone ! On reconnaît là le goût de la provocation ainsi que l’anti cléricalisme de Godard qui, dans ce portrait de femme, renoue avec un genre qu’il affectionne et qu’il avait déjà abordé avec Une femme est une femme… Il y reviendra régulièrement. Techniquement, c’est un cinéma de virtuose avec des recherches incessantes sur les cadrages, le montage, la lumière et les sons. Les acteurs sont dirigés au millimètre, leurs dialogues étant parfois à la limite du compréhensible, ce qui accentue l’impression de perplexité et de confusion devant ce monde en marge.
Le sujet est très fort et Anna Karina, dont la beauté photogénique fait encore des étincelles, est merveilleuse. Il y a des séquences très fortes dans ce film mais on a toujours l'impression que ces séquences sont fortes, grâce bien sûr à son actrice, le plus souvent pas grâce à Godard mais malgré Godard. Je vais pas faire mon naïf, je sais très bien que Jean-Luc Godard est un cinéaste beaucoup plus intellectuel qu'émotionnel. Il y a deux-trois excellentes idées de mise en scène intellectuelles comme celle où on nous explique de manière très détaillé le mode de vie d'une prostituée mais pour le reste on a l'impression qu'il prend un malin plaisir à se couper l'herbe sous le pied, et cela à mesure que la fin approche, et ainsi d'empêcher toute émotion, toute force à son oeuvre (au passage Porthos ne meurt pas dans "Vingt ans après" mais dans "Le Vicomte de Bragelonne" !!!). "Vivre sa vie" est loin d'être une oeuvre qui laisse indifférente mais elle aurait pu encore moins laisser indifférente si Godard avait abandonné quelques-uns de ses réflexes intellos.
Nana n'arrive plus a s'en sortir, la vie est trop dur. Elle décide donc de se prostitué pour arrondir ces fin de mois. Jean-Luc Godard signe un film sur deux points essentiel. La première est la mise en scène qui est remarquable, gros plan sur ces acteurs, musique magnifique, mouvement de caméra, tout y est, ça façon très a lui faire suivre les dialogues sont excellent, il joue même avec les reflets dans un noir et blanc très beaux. Paris est également a l'honneur. Le deuxième point, le plus fort du film c'est Anna Karina, sublime, elle joue avec beaucoup de justesse, beaucoup de sensibilité dans son personnage, étant le thème centrale du film, sa prestation est d'autant plus marquante. Malheureusement, "Vivre sa vie" traîne, réalisé sous forme de douze petit chapitre, douze scène en faite, tout cela s'enchaîne mais sa n'avance pas, le rythme, très fidèle de son cinéaste peu posé problème, et sa réalisation bien qu'irréprochable sur le fond ne peu convenir a tout le monde et de ce fait, l'intérêt du film se perd. Une oeuvre à voir surtout pour les fan de Jean-Luc Godard.
C'est très intéressant de voir ou revoir des films pas mal d'années après et alors qu'on connait la suite de la carrière et de la vie du réalisateur. Vivre sa vie a un coté très ambigu qui colle manifestement parfaitement à l'ambiguité de Godard lui-même. On sent qu'il ne parle pas de prostitution par hasard mais que c'est un sujet qui le concerne. Il fait comme si la prostitution était un métier léger, amusant, pas fatigant mais par petites touches et dans la scène finale il montre bien qu'il n'est pas dupe de son discours. Faire jouer à sa femme le rôle d'une prostituée d'abord indépendante puis maquée n'est pas non plus anodin. D'ailleurs le couple en subira les conséquences. On n'est que un an après Une femme est une femme mais le ton est très différent, beaucoup plus grave, sans légèreté, même dans les dialogues. C'est un film attachant, où la forme et les nombreuses références apportent beaucoup au propos. Malgré le temps qui a passé on ne ressent pas de coté démodé voire périmé. Et Karina est comme toujours superbement belle et intemporelle.
L'association Godard Karina n'a jamais été aussi magnifique, le plus beau rôle qu'il ait offert à sa muse de l'époque. Un film fort, percutant et émouvant.
Nana, à qui il manque 2000 francs pour payer son loyer, tombe peu à peu dans la prostitution. En 12 tableaux, Godard livre une fresque sociologique tout en simplicité voire même tout en austerité. Pour lui, la prostitution n'est rien de moins que le reflet de la société dans son ensemble. Ainsi, les règles de travail d'une prostituée et leur énoncé par Raoul, le mac, ne peuvent pas ne pas rappeler la forme d'un réglement intérieur d'entreprise. Parralelement à cela se développe un regard plus personnel sur Nana (superbe Anna Karina). La mise en scène, en particulier le montage et la photographie, tend toute entière à sublimer Anna Karina et à la rendre encore plus belle qu'elle n'est. Godard filme amoureusement celle qui est à l'époque sa femme, mais le fait sans effet de style et sans paillettes. C'est une prostituée mais elle est belle, naturelle, elle pense (se faisant même la porte parole des réflexions de Godard sur la parole et le langage que l'on retrouvent dans Pierrot le fou en particulier). En résumé, elle est comme tout le monde et pourrait "Vivre sa vie" sans la fatalité de la prostitution ordinaire de la société de consommation. Un grand film.
Très beau film de Godard avec une Anna Karina sublime. Excellent découpage du scenario pour une histoire simple , réaliste et émouvante d'une femme devant s 'adonner à la prostitution pour nouer les deux bouts? Clins d oeil au cinema classique avec le Jeanne d ' Arc et de la nouvelle vague avec l 'affiche de Jules et Jim.
Sorte de pamphlet sur l'existence typiquement godardien, le film joue constamment entre rigueur formel et liberté du propos. Avec une Anna Karina étincelante.
Je suis le premier surpris de mettre une bonne note à Godard, vu que ce n'est pas un cinéaste que j'apprécie, et qu'il m'est en plus assez antipathique. Bref. J'ai bien aimé la façon dont Godard avait de découper son film, en présentant à chaque fois le prochain tableau, tout en mettant un petit sommaire. Sa mise en scène est très dépouillée, mais cela sert un film sans artifice. Simple et émouvant. On se surprend à s'intéresser à la façon dont Anna Karina écrit, ou à d'autres choses toutes simples de la vie. Dommage que le tableau 11 soit pas très intéressant, et que le dernier soit un peu raté à mon sens.
Lorsque Jean Luc Godard filme Anna Karina c'est quelque chose, si le film est moins fou, plus posé, plus austère que Pierrot le fou, à bout de souffle et consort il n'en reste pas moins un film troublant, intéressant, avec une mise en scène qui montre sans arrête sa raison d'être, jouant avec les angles de vues, les partis pris. On a aussi une magnifique discussion sur la philosophie, et une lecture de Poe totalement déroutante.
Vivre sa vie: film en douze tableaux est un grand film d'un grand réalisateur. le film raconte l'histoire d'un jeune femme revant d'être actrice mais qui va tomber dans la prostitution. Godard nous montre un film humaniste, réaliste et plutôt abordable. Il évite tout émotion pendant le film pour sublimer les rares scénes émotives, la musique sublime est souvent stoppé net pour evité de sensibilisé le spectateur et le remettre dans la réalité des faits. La mise en scéne relève du génie et de l'expérimentale. La scéne du dialogue philosophique sur la parole est totalement hypnotisante, tout comme l'actrice principale qui est magnifique et sublimement filmée sous tous les angles. Vivre sa vie :film en douze oeuvres d'art