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Un visiteur
4,0
Publiée le 27 août 2013
Difficile de décrire avec les mots justes ce que cette oeuvre très riche de Jean-Luc Godard peut provoquer comme sentiments, et c'est d'ailleurs un dilemne qui est abordé dans un des meilleurs passages du film. Avec la prostitution comme thème majeur, le réalisateur dépeint le quotidien d'une jeune femme livrée à elle-même. Les nombreuses digressions sur le vaste thème de la vie, inénarrables, semblent parfois touchées par la grâce, bien aidé par la beauté et le charisme de Anna Karina, filmée avec amour par son conjoint. Du cinéma très cérébral, parfois bancal, mais dont s'échappe par moments une puissance irrésistible.
Le sujet est très fort et Anna Karina, dont la beauté photogénique fait encore des étincelles, est merveilleuse. Il y a des séquences très fortes dans ce film mais on a toujours l'impression que ces séquences sont fortes, grâce bien sûr à son actrice, le plus souvent pas grâce à Godard mais malgré Godard. Je vais pas faire mon naïf, je sais très bien que Jean-Luc Godard est un cinéaste beaucoup plus intellectuel qu'émotionnel. Il y a deux-trois excellentes idées de mise en scène intellectuelles comme celle où on nous explique de manière très détaillé le mode de vie d'une prostituée mais pour le reste on a l'impression qu'il prend un malin plaisir à se couper l'herbe sous le pied, et cela à mesure que la fin approche, et ainsi d'empêcher toute émotion, toute force à son oeuvre (au passage Porthos ne meurt pas dans "Vingt ans après" mais dans "Le Vicomte de Bragelonne" !!!). "Vivre sa vie" est loin d'être une oeuvre qui laisse indifférente mais elle aurait pu encore moins laisser indifférente si Godard avait abandonné quelques-uns de ses réflexes intellos.
c'est un film poétique qui joue avec ses personnages et les fait jouer dans de petites scènes, comme celles de la vie quotidienne ou presque. Mis bout à bout cela fait une histoire, peut-être un peu décousue quand même. C'est l'histoire d'une très belle jeune fille qui est un peu désœuvrée, qui rêve de cinéma et peut-être de vie facile. Elle rencontre peut-être la mauvaise personne et la voilà prostituée. Cela lui plait jusqu'au jour où elle rencontre l'amour jusqu'à une fin ultime désastreuse. Une fin un peu bizarre, très rapide mais cela a son effet. Ce film est surement un peu comme une œuvre d'art. Il faut surement le regarder avec un œil averti pour en percevoir toutes les subtilités. Il reste que ce film peut paraître ennuyant même si la sublime Anna Karina l'illumine totalement.
Jean-Luc Godard a révolutionné le cinéma et ce n'est pas peu dire. Aussi suis-je certainement un public très, trop impatient dès lors que je découvre un de ses films. Complètement amoureux de son style, j'ai pourtant été très déçu par "Vivre sa vie" dont j'attendais peut-être trop... Anna Karina la muse au coeur de douze tableaux relatant une existence féminine meurtrie, une jeune femme partie à la conquête de son destin, "responsable" comme elle se plaît à se qualifier (indirectement) et qui s'engouffre petit à petit dans une descente aux enfers de laquelle elle ne parvient à s'extirper. Godard n'est pas un cinéaste comme les autres, c'est pour cela qu'il refuse toute notion de déjà-vu et s'amuse dès le générique à déstabiliser à l'extrême le spectateur. Radical, il l'est du début à la fin, aucune séquence n'échappant à l'originalité qu'il incorpore (impossible de le nier) à ce long-métrage bourré comme d'habitude d'idées novatrices, passionnantes, fascinantes. Il dirige à merveille une Karina déjà pleine d'un talent qu'elle sait parfaitement exploiter de par, entre autres, son incroyable présence naturelle. Pourtant, comme je l'ai dit plus haut, "Vivre sa vie" ne m'a pas convaincu : trop décousu, il finit par ne plus bien cerner son sujet et partir vers des chemins aventuriers absolument pas maîtrisés. S'ensuivent alors de nombreuses scènes bavardes, longues dont on ne saisit guère le sens (que vient faire par exemple un véritable débat philosophique argumenté au beau milieu du film ?) si ce n'est encore une fois de provoquer le spectateur. Encore faut-il que cette dernière ait un sens, même s'il n'est pas toujours clair... Inconsistant, ce film n'en possède finalement pas, chose d'autant plus décevante que les audaces ne manquent pas et que certaines séquences démontrent une nouvelle fois toute l'étendue de l'univers si poétique de Godard. Trop esseulées, elle ne parviennent à relever "Vivre sa vie", loin d'être dépourvu d'intérêt mais pas transcendant non plus.
Pour moi le moins pire et le film le plus abordable de Godard. Reste une image de la femme paumée qui se pose des questions sur l'amour. Vision machiste et paternaliste de la jeune fille mièvre. On sait bien qu'il n'y a aucun plaisir à trouver avec ces types d'hommes et ça ne fait pas part de la violence, des maladies, des déceptions, de la saleté, des vieux bonhomme qui bavent. C'est très survolé et très années 60 dans toute la légèreté ! 2,5/5 2,5/5
"Vivre sa vie", un film dont je n'en attendais pas tellement, mais qui au final s'avère être l'un de mes film préférés et par ailleurs, le plus grand chef d'œuvre de Jean-Luc Godard. Et oui encore et toujours lui. Un film qui se compose en douze tableaux, douze chapitres, plus beaux les un que les autres. Ce mot "beau" est le plus grand euphémisme que l'on puisse utiliser en parlant de ce film. "L'art à son paroxysme", voilà un terme plus judicieux. Grand moment de musique, de dialogues délicieux, d'amour, "Vivre sa vie" dépeint une France malade et injuste, mais qui ne sait briller que par l'art, la littérature, la peinture, le cinéma... "L'art, la beauté : c'est la vie !" et oui Monsieur Godard c'est bien vrai, et il n'y a plus rien à ajouter.
Triste destinée d'une jeune parisienne résignée attendant le bonheur. Entre les amies et les copains sympas et malgré sa bonne humeur, "le bonheur n'est pas gai" mais la recherche du bonheur est aussi du bonheur, et la dernière scène dans le café où elle cherche du sens à sa vie aurait pu être salutaire.
C'est très intéressant de voir ou revoir des films pas mal d'années après et alors qu'on connait la suite de la carrière et de la vie du réalisateur. Vivre sa vie a un coté très ambigu qui colle manifestement parfaitement à l'ambiguité de Godard lui-même. On sent qu'il ne parle pas de prostitution par hasard mais que c'est un sujet qui le concerne. Il fait comme si la prostitution était un métier léger, amusant, pas fatigant mais par petites touches et dans la scène finale il montre bien qu'il n'est pas dupe de son discours. Faire jouer à sa femme le rôle d'une prostituée d'abord indépendante puis maquée n'est pas non plus anodin. D'ailleurs le couple en subira les conséquences. On n'est que un an après Une femme est une femme mais le ton est très différent, beaucoup plus grave, sans légèreté, même dans les dialogues. C'est un film attachant, où la forme et les nombreuses références apportent beaucoup au propos. Malgré le temps qui a passé on ne ressent pas de coté démodé voire périmé. Et Karina est comme toujours superbement belle et intemporelle.
Un très bon film de Godard de sa première période, après À bout de souffle et avant Pierrot le fou. Anna Karina, fascinante et lumineuse, est la figure centrale, presque unique, de cette étude au microscope de la condition féminine à travers une petite employée d’un magasin de disques qui décide de se prostituer pour pouvoir payer son loyer. De ce point initial, les événements vont s’enchaîner en douze tableaux jusqu’à sa fin tragique. La caméra suit avec amour et même avec passion le visage de l’héroïne, lui donnant parfois des airs de Madone ! On reconnaît là le goût de la provocation ainsi que l’anti cléricalisme de Godard qui, dans ce portrait de femme, renoue avec un genre qu’il affectionne et qu’il avait déjà abordé avec Une femme est une femme… Il y reviendra régulièrement. Techniquement, c’est un cinéma de virtuose avec des recherches incessantes sur les cadrages, le montage, la lumière et les sons. Les acteurs sont dirigés au millimètre, leurs dialogues étant parfois à la limite du compréhensible, ce qui accentue l’impression de perplexité et de confusion devant ce monde en marge.
Je ne suis pas fan du cinéma de Godard que je trouve assez difficile d'accès, beaucoup plus orienté sur les idées qu'il veut transmettre que sur son scénario. La mise en scène est-elle aussi assez difficile à aborder, celle ci se veut expérimentale et difficilement compréhensible mais propose en contrepartie de superbes plans, dans leur construction et les mouvements de caméra. J'avais eu beaucoup de mal avec Le Mépris et A Bout de Souffle, mais le fait est que j'ai trouvé Vivre sa Vie plutôt réussi. La mise en scène est comme toujours assez particulière, mais une fois qu'on s'y habitue, on se laisse entraîner par le parcours de cette jeune femme incarnée par une Anna Karina très juste et charismatique. Niveau scénario, c'est encore très minimaliste, mais j'ai bien aimé le découpage en chapitres, en 1h23, j'ai eu l'impression d'avoir fait un bout de chemin avec elle et j'ai particulièrement apprécié la scène du dialogue avec le vieil homme dans le bar, à propos du langage. C'est finalement un film très philosophique, sur le rapport aux autres, le choix, la responsabilité de ses actes. Il est le premier film que j'apprécie réellement de Godard, et j'espère qu'il ne sera pas qu'une exception. A voir !
Nana, à qui il manque 2000 francs pour payer son loyer, tombe peu à peu dans la prostitution. En 12 tableaux, Godard livre une fresque sociologique tout en simplicité voire même tout en austerité. Pour lui, la prostitution n'est rien de moins que le reflet de la société dans son ensemble. Ainsi, les règles de travail d'une prostituée et leur énoncé par Raoul, le mac, ne peuvent pas ne pas rappeler la forme d'un réglement intérieur d'entreprise. Parralelement à cela se développe un regard plus personnel sur Nana (superbe Anna Karina). La mise en scène, en particulier le montage et la photographie, tend toute entière à sublimer Anna Karina et à la rendre encore plus belle qu'elle n'est. Godard filme amoureusement celle qui est à l'époque sa femme, mais le fait sans effet de style et sans paillettes. C'est une prostituée mais elle est belle, naturelle, elle pense (se faisant même la porte parole des réflexions de Godard sur la parole et le langage que l'on retrouvent dans Pierrot le fou en particulier). En résumé, elle est comme tout le monde et pourrait "Vivre sa vie" sans la fatalité de la prostitution ordinaire de la société de consommation. Un grand film.
Magnifique portrait de femme, hommage de Godard à sa muse, Anna Karina, superbe, c'est aussi un témoignage sur le début des années 60. Un des films les plus narratifs de son auteur et un hommage réussi à Falconetti. Cependant, même si ce n'a pas beaucoup d'importance ici, la fin est un peu expédiée...
Même si ce film ne m'a pas touché outre mesure, il reste magnifique dans sa forme et sa narration. Composé de douze tableaux, Vivre Sa Vie permet à Anna Karina d'exploiter son talent avec charme et pudeur. C'est une oeuvre profonde, relativement statique mais efficace. Si l'on considère le film de Jean-Luc Godard d'un point de vue purement photogénique, c'est bel et bien un exploit : beauté de ce visage d'ange déchu, gros plan sur une main fouillant dans une poche de manteau ( l'influence de Robert Bresson se fait sentir )...et cette scène cruciale dans laquelle Nana regarde La Passion de Jeanne D'Arc, film agissant comme le pendant de son personnage ( en effet, Renée Falconetti et Anna Karina pleurent au même moment ). Un très bon Godard, plutôt différent de ce qu'il faisait parmi ces films des années 1960 ( le cinéaste s'est essayé à pratiquement tous les genres à cette époque : le polar avec A Bout de Souffle, le road-movie avec Pierrot le Fou, le film de guerre avec Les Carabiniers...). Vivre Sa Vie s'inscrit plus dans la veine du drame social. A voir par tous les cinéphiles.
un des meilleurs Godard, il y aborde un thème qu'il lui est cher: la prostitution comme explication des rapports sociaux. Le film laisse une large place à l'émotion grâce à une ANNA KARINA exceptionnellement juste et à la dureté de la vie à laquelle elle est confrontée, et pourtant elle le dit elle même, elle veut rester originale et différente des autres. Quelques scènes sont très dures (quand elle veut rentrer dans son appartement, la fin). Un Godard qui est très abordable sauf peut être la longue discussion philosophique. Le film se suit à un très bon rythme, du en partie grâce à la forme originale de traiter le sujet en 12 parties.