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Kurosawa
593 abonnés
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2,5
Publiée le 8 août 2013
Pour son 7ème long-métrage, Stanley Kubrick s'attaque au genre de la comédie, en la détournant en satire politique. Mais dès les premières minutes, un problème saute aux yeux, et de ce fait, une question se pose: comment le style très froid du réalisateur de "Shining" va t-il pouvoir s'accorder avec le genre comique ? Un défi de taille, qui n'est relevé qu'à moitié. Le film est en effet sauvé par une interprétation globale de qualité et au triple numéro hallucinant de Peter Sellers, et aussi grâce à une écriture exceptionnelle. Mais l'étirement général des scènes, accompagné par une caméra paresseuse, finit presque par donner un côté glacial qui atténue cet humour satirique. On sourit donc par moments, mais sans jamais exulter. Quant à la critique globale des politiciens, elle est plutôt réussie, mais aurait pu être encore plus forte si les personnages avaient été plus travaillés. Malgré l'audace de tourner ce film en pleine Guerre Froide, le résultat reste pour le moins mitigé.
J'attendais beaucoup de ce fameux "Docteur Folamour" et c'est finalement avec une mine un peu déçue que j'ai achevé ce film pas à la hauteur de ce que j'espérais. En 1964, la guerre froide était l'un des principaux conflits mondiaux. Puant l'intox et la propagande, elle faisait souvent l'objet de censures respectives en fonction de l'idéologie des uns et des autres. C'est avec courage que le grand Stanley Kubrick releva l'un des plus beaux défis qui puissent exister, à savoir celui de la liberté d'expression. Effectivement, en orchestrant une comédie, le cinéaste s'est permis d'employer un ton extrêmement critique à l'ironie féroce, son film étant clairement une très violente satire pointant du doigt le ridicule de la politique gouvernant à cette époque. La paranoïa est traitée avec une rare subversion et ce constat décalé peut encore servir de métaphore à l'heure actuelle. Vous l'aurez compris, ce jeu de massacre était et est toujours novateur, puissant dans son propos. De plus, l'humour est sans cesse présent, rythmant plusieurs scènes au point qu'il semble carrément en déterminer la progression. Les personnages présentés sont un portrait au vitriol des comportements crétins refusant le dialogue, ayant peur de l'inconnu et dérivant parfois vers des courants pas si démocratiques que ça. Peter Sellers et George C. Scott apportent toute leur fantaisie, donnent une véritable épaisseur à leurs rôles pour mieux critiquer les comportements hypocrites et indésirables. Cependant, Kubrick a ici mis en scène une oeuvre bien trop bavarde, s'enlisant dans d'interminables dialogues. Son talent visuel ne transparaît pas, il peine même à donner du relief à des séquences monotones malgré des choix de plans cohérents. Ceux-si sombrent toutefois dans la répétitivité et ont tendance à lasser. Le travail sur le son est quasi-absent, l'espace mal utilisé... On a connu le génie mieux inspiré, heureusement qu'il disposait d'une base d'écriture solide. Le reste est trop lourd.
Stanley Kubrick a su saisir l'air du temps en tournant en 1963 une farce militaire sur l'imminence d'une guerre atomique entre les Américains et les Russes.La situation est à peine exagérée,avec des généraux déséquilibrés à qui l'on confère les pleins pouvoirs,des pilotes bêtement obéissants et un Pentagone dépassé par les évènements.L'équilibre entre la rigueur du scénario et le burlesque des situations est des plus précaires,d'autant qu'originellement il devait s'agit d'un thriller glaçant.Au lieu de cela,une gigantesque parabole de la guerre froide,qui a dévoilé au grand jour l'absurdité d'un conflit nucléaire,alors que la population mondiale se réfugiait à ce moment-là dans le déni.Une oeuvre en phase avec son époque,délivrée dans un très épuré noir et blanc."Docteur Folamour" n'a cependant pas réussi à s'attirer mes faveurs,en dépit de son statut culte.L'humour y est quand même très particulier,et les personnages lassent,à force d'être caricaturés.Passé l'effet de la critique sous l'angle humoristique,point de réelle réflexion.Cela n'enlève rien aux nombreux numéros d'acteurs,comme ceux de Sterling Hayden en général irratrapable,George C.Scott en redneck macho et martial,et surtout Peter Sellers en triple représenation(officier britannique,président des E.U,et savant fou allemand).Pas du goût de tout le monde.
Pour moi, ce film est une déception. Il s'agit peut-être même du moins bon film de Stanley Kubrick ( si l'on excepte Fear and Desire, que je n'ai pas vu mais que le cinéaste qualifiait de navet prétentieux...). Docteur Folamour est le long métrage le plus caricatural et le moins nuancé du maître. Peter Sellers, dans un triple rôle de composition, excelle en Mandrake, sauve les meubles en président des Etats-Unis et s'effondre en paraplégique proprement grotesque. Le film est très bavard et inégal, bien qu'il parte d'un idée originale : montrer la guerre du point de vue des stratèges et des dirigeants ( et non du point de vue des soldats, chose plus courante ). Une scène demeure excellente : celle du distributeur de Coca-Cola, métaphore du capitalisme remis en question par le personnage de Mandrake. L'ensemble est tout à fait honorable, malgré un style burlesque pas toujours assumé ( seul George C. Scott va jusqu'au bout de son interprétation comique, et ce avec talent...). Docteur Folamour n'en demeure pas moins un bon film...Mais un mauvais Kubrick ( on a connu le cinéaste plus efficace, surtout quand il pérorait moins...).
J'ai bien aimé ce film, mais je m'attendais à mieux. Disons que Kubrick soulève des thèmes intéressants en montrant la guerre froide de cette façon : l'idiotie de cette guerre, mais également les dangers énormes que cela faisait courir à la planète. Un simple général américain pouvait provoquer la fin du monde ! Le problème, c'est qu'il manque quelque chose dans le film. Globalement certains passages sont assez longs, et le film a eu du mal à me captiver pendant les 1h30. Il est vrai que c'était original de faire jouer au même acteur trois rôles différents, et que les différentes touches d'humour du film sont assez sympas, dans un film qui aborde des sujets lourds. Au final, j'ai bien aimé le film, mais sans plus.
Un film amusant qui se joue de la paranoïa américaine au moment de la guerre froide. Des personnages totalement délirants, des situations on ne peut plus improbables, mais le film reste trop rigoureux dans sa présentation à tel point que l'histoire en devient réaliste et l'envie d'en rire diminue. Ce film mène donc une réflexion très intéressante sur la guerre froide, en essayant de la tourner en dérision pour mieux faire passer le film, en tout cas on note un manque d'engagement regrettable dans la veine comique ou alors l'échec d'une gageure burlesque : faire rire de la bombe atomique et de sujets aussi graves que ceux traités dans ce film. Cette oeuvre reste donc coincée entre réalisme, réflexion et comédie...dommage. Cependant il acquiert aujourd'hui une dimension didactique sur la guerre froide qui le crédite d'un intérêt supplémentaire. Un film qu'il est intéressant de voir mais ne vous attendez pas à un chef-d'oeuvre.
Farçe grinçante en noir et blanc sur la guerre et la dissuasion atomique.S.Kubrick arrive à nous faire sourire sur un sujet pourtant sérieux.Il tourne en dérision l'appareil militaire et la paranoia des U.S.A en s'en moquant ouvertement.Peter Sellers y excelle encore une fois en interpretant 3 rôles:le président,un militaire et le savant fou allemand père de la bombe et qui lutte contre son bras qui par auto-réflexe fait le salut nazi.Moment savoureux!Comédie égayante.
Dans le contexte de l'époque on pouvait certainement crier au chef d'oeuvre mais en 2008 le film n'a plus l'effet "bombe" qu'il avait a l'époque. Bien sûr le film est bien réalisé, les acteurs jouent bien et la narration est bien menée mais il y a quand mêmes certaines longueurs au niveau des dialogues. Je pense que le film prend tout son sens dans les 20 dernieres minutes avec l'apparition du Dr Strangelove super drôle et burlesque ainsi que la scène culte du Pilote/Cowboy sur le missile que même avant d'avoir vu le film on connait l'image. Donc voilà c'est un bon film certes, mais c'est pas un film intemporel.
Grosse déception pour ce Kubrick pourtant cultissime. A l'instar d'un "Les Sentiers de la gloire", "Docteur Folamour" est une charge contre l' armée et les politiciens dans le contexte de la guerre froide et de la menace nucléaire (thèmes centraux de l'époque). Cependant, on ne retrouve pas la subtilité du film de 1957, ne serait-ce dans son approche cynique et satirique. Mais ce qui gène le plus sont ces nombreuses longueurs liées à des dialogues rébarbatifs et ennuyeux. L'intention y est mais pas l'inspiration. En revanche, certaines scènes se démarquent et l'on y découvre les éclats de génie du célèbre cinéaste. Il en est de même pour la superbe prestation de Peter Sellers qui incarne pas moins de trois rôles différents. Avec "Docteur Folamour", Kubrick ne passe pas à côté de son sujet mais de son art.
Pas entièrement convaincu par cette septième réalisation de Stanley Kubrick, considérée aujourd'hui comme un très grand film antimilitariste. Pourtant, il comporte bien son lot d'éléments intéressants et en premier lieu son goût très prononcé pour l'absurde et l'exagération volontaire des situations qui ont su faire mouche dans l'exercice de dénonciation des absurdités de la guerre, l'un des exercice de prédilection du réalisateur. Après la Première Guerre Mondiale avec « Les sentiers de la gloire » et avant le Viet-Nam avec « Full Metal Jacket », Kubrick s'attaque à la Guerre Froide sous l'angle, cette fois, de la farce. Sauf qu'à force d'en rajouter des couches dans la caricature, l'ensemble finit pas manquer de finesse et arrive à lasser passé un certain temps. Certains dialogues sont vraiment très bons mais quelques phases très bavardes pour pas grand chose nuisent particulièrement à l'attention. Et puis l'unité de lieu n'est pas toujours très claire, on se demande parfois où se situe l'action, les transitions n'étant pas des plus travaillées. La triple interprétation de Peter Sellers reste solide même si le fameux Docteur Folamour est un personnage finalement assez sous-exploité. En bref, sur le fond c'est bon, sur la forme c'est assez particulier et pas toujours pleinement convaincant. Peut-être suis-je passé à côté de ce film...ou peut-être que Kubrick n'était finalement pas fait pour la comédie.
Pourtant dans la bibliothèque des classiques, Docteur Folamour est un film qui a extrêmement vieilli. Certaines scènes devaient être magiques pour l'époque (je pense notamment au docteur folamour qui ne peut empêcher son bras de faire le salut faciste) mais ont eu du mal à me faire esquisser un sourire.
J'en suis réduite à dire que sa force est qu'il ne fait pas dans la longueur (1h30, ça passe largement) et les prouesses de Peter Sellers qui joue 2 ou 3 rôles différents (remarquable !), alors que je suis persuadée qu'il y a trente ans il y en avait tellement à dire.
Film à l'humour grinçant. Le scénario est plutôt bien pensé et certaines scènes sont franchement hilarantes ("Dimitri, je suis aussi navré que vous !" ou "Vous aurez des comptes à rendre à la société coca cola."). Je regrette que la satire n'aie pas été plus présente et, parfois, mieux construite : par exemple, je n'ai pas du tout été séduit par la symbolique du docteur Folamour. Cela dit, ce film est très audacieux pour l'époque ... dans le contexte historique de la guerre froide. Je n'ai pas eu d'enthousiasme, en ce qui me concerne ; mais j'ai passé un très bon moment.