Bien filmé, bien joué, belle BO, mais archi-manichéen. Le bon frère d’un côté, le mauvais frère de l’autre, et tout ça emballé dans une morale bien conservatrice et bien amerloque : tout ce qui compte c’est la famille, c’est l’épouse et les lardons, c’est ça la vraie vie, c’est ça le grand secret du bonheur. Le bon frère, évidemment, c’est celui qui a compris ça. Et pour que le message rentre bien dans la tête du spectateur aussi, Sean Penn clôt son histoire avec une citation de Tagore sur le bonheur de faire des mouflets. Le mauvais frère, lui, ne se satisfait pas de cette romance pour ménagère de banlieue. Du coup il pète les plombs, casse la gueule à tout le monde, fait une grosse bêtise que je ne vais pas révéler, en gros il prend la route de l’enfer. Il n’avait qu’à pas chercher midi à quatorze heures. Bref, c’est un peu lourdingue, tout ça. Et surtout, on attend d’un artiste qu’il mette en scène les ambiguïtés de la vie, pas qu’il nous explique le bien et le mal tels que prêchés par la droite américaine. Heureusement, Sean Pen se rattrapera dans ses films suivants.