Derniers Avis sur Des monstres attaquent la ville

Inévitable film de monstres des années 50, réalisé par Gordon Douglas et sorti en 1954, le film ne m'a ni plu ni déplu mais plutôt laissé indifférent en fait. En effet, face à la popularité du film, je dois dire que je m'attendais à un peu plus, à la fois au niveau du scénario que je trouve trop "simpliste" mais également du côté spectacle. Alors, évidemment, j'ai bien conscience que nous sommes devant un film des années 50 et qu'il a forcément vieilli face aux standards des films de science-fiction actuels. C'est donc avant tout un film à replacer dans son époque mais par exemple, par rapport à "La Guerre des mondes", j'ai trouvé ici le film moins abouti. C'est ici l'histoire de fourmis géantes qui gagnent peu à peu la ville. Voilà, c'est donc un scénario plutôt classique et qui souffre surtout de la comparaison avec "Godzilla", sorti la même année, qui en envoyait bien plus ! En effet, ici, j'ai trouvé l'histoire un peu sage et surtout prévisible de bout en bout. Rien n'est vraiment surprenant et si les monstres sont très bien réalisés pour l'époque, force est d'admettre qu'aujourd'hui, on s’ennuie un peu face aux nombreux échanges de tirs entre les soldats et les fourmis. Il y avait également quelque-chose d'intéressant à faire dans la partie en ville mais toute l'action se déroule dans les égouts, ce qui est très dommage car on ne sort pas vraiment du schéma de la première partie se déroulant dans le désert. On a également un discours sur la bombe nucléaire ; pendant que beaucoup se précipitent à Las Vegas pour s'extasier devant l'explosion atomique, d'autres s'inquiètent des retombées de cette dernière mais le discours n'est que très peu subtil ; encore une fois, "Godzilla" s'en sort beaucoup mieux dans cet exercice. "Des monstres attaquent la ville" reste donc une référence du genre mais une référence qui a prit un sacré coup de vieux.

A ma connaissance le premier film de bestioles géantes dans un monde post-atomique. Le pendant US des Kaiju japonais débutés la même année avec Godzilla. Du côté du levant des monstres imaginaires ou anciens. Du côté du couchant des bestioles de tous les jours bien réelles mais agrandies. Ici, nous avons donc à faire à de vraies GiAnts. De sympathiques fourmis un petit peu agacées par les humains qui viennent les déranger. Un beau N&B. Des fourmis crédibles à l'écran. Les humains un peu moins mais sympathiques (les deux policiers enquêtant au début). Le film traîne un peu en longueur avec un coup de mou au milieu mais c'est du tout bon pour les fans du genre.

Cinéaste relativement méconnu, Gordon Douglas (1907-1993) est l’archétype du bon artisan de la grande période des studios à Hollywood. Né à New York, il commence comme enfant-acteur dans des films muets dirigés par Maurice Costello. Il arrive à Hollywood adolescent pour entrer dans les studios de Hal Roach où il occupe plusieurs fonctions avant d’aborder en 1935 la réalisation de courts métrages. En 1939, il réalise son premier film avec « Zenobia », une comédie où Harry Langdon remplace Stan Laurel auprès d’Oliver Hardy. Passant par la RKO, la Columbia, la Warner puis la Fox, il n’arrêtera plus de tourner jusqu’en 1977 avec près de 80 films à son actif dont les meilleurs seront des westerns, quelques films noirs ou policiers. Notamment une trilogie plutôt réussie avec Frank Sinatra dans le rôle du détective Tony Rome à la fin des années 60. Gordon Douglas, très modeste et joyeusement ironique, était assez critique sur son travail, expliquant qu’il avait eu à nourrir une grande famille. Reste tout de même au cœur de sa filmographie foisonnante un chef d’œuvre de la science-fiction, représentatif de la grande période paranoïaque des Etats-Unis au moment où l’anticommunisme battait son plein. Avec « Them ! » sorti sur les écrans en 1954, Gordon Douglas démontre que l’auto-dénigrement qu’il pratiquait volontiers avec humour, était en grande partie injustifié. Initialement le film devait être réalisé en couleurs et en relief. Les essais engagés par la Warner ne s’avérant pas concluants, il fut décidé d’en rester au bon vieux noir et blanc spoiler: . Ne subsiste aujourd’hui que le titre « THEM ! » de couleur rouge sur fond bleu en relief. Gordon Douglas joue avec dextérité la carte du suspense, ayant compris tout le bénéfice qu’il pouvait tirer d’une apparition tardive des fourmis géantes, conséquence des essais nucléaires pratiqués par l’armée yankee neuf ans plus tôt dans les plaines désertiques du Nouveau-Mexique
. Orchestrant parfaitement son affaire, il commence par intriguer le spectateur avec la découverte d’une enfant errant hagarde en plein désert (plan saisissant). Les autorités locales sont décontenancées devant les ravages constatés sur une caravane et une boutique comme soufflées de l’intérieur. L’arrivée sur place d’un agent du FBI (James Arness) donne de l’importance à l’affaire tout comme que celle du docteur Medford (inénarrable Edmund Gwenn), un célèbre scientifique spécialiste des insectes, commence à sérieusement affoler les flics locaux (James Whitmore, Sean McClory ). Heureusement le docteur Medford n’a pas oublié d’emmener dans ses bagages sa fille interprétée par la très accorte Joan Weldon. L’agent du FBI retrouve donc très vite le sourire, ne quittant pas d’une semelle l’assistante de son père pendant toute l’aventure qui va quand même consister à sauver le monde ! On le voit, Gordon Douglas comme un poisson dans l’eau ou plutôt comme une fourmi dans un bol de sucre, va cocher une à une toutes les cases, alternant suspense, clins d’œil comiques et scènes épiques avec le plus grand bonheur. Les effets spéciaux certes rudimentaires deviennent pour le coup accessoires voire convaincants. Ajoutant en sus une réflexion plutôt juste pour l’époque sur le manque de prudence de l’homme face au progrès scientifique, on peut affirmer que Gordon Douglas était loin d’être un simple tâcheron. Peut-être avec un peu plus d’ambition et aussi plus de chance, sa carrière aurait pu prendre une autre dimension pour lui faire atteindre la réputation qui entoure désormais la filmographie longtemps sous-estimée de réalisateurs comme Richard Fleischer ou Robert Wise.

Un des films de monstre emblématique de la période guerre froide et peur du nucléaire des années 50.

Ici, ce sont donc des fourmis de 2,5 mètres (avant de voir arriver les dinosaures revenus du fond de la Terre ou encore les araignées et j'en pense), et on peut dire que cette mode du film de monstres est une version US du keiju eiga japonais (qui commence à la même époque avec le "Godzilla" d'Ishiro Hondâ). Là, c'est ce bon vieux Gordon Douglas qui s'y colle, en bon vieux routier de la série B qu'il était. Avec le fidèle James Whitmore et James Arness (futur star télé au long de 655 épisodes de "Gunsmoke") mais aussi la légende Edmund Gwenn ou bien la star de la chanson devenue un temps actrice Joan Weldon, voilà donc un divertissement somme toute sympathique, pas trop neuneu et c'est un exploit au vu du sujet, qui exploite intelligemment les capacités des bêbêtes qui partent à la conquête des USA. Efficace, plutôt bien joué, avec des effets spéciaux assez impressionnants. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com

Des Monstres Attaquent est un classique d'horreur qui a bien vieilli.
Aujourd'hui, il est à la frontière entre le classique et la parodie de film.
Les fourmis sont plutôt intimidantes même si les effets spéciaux / costumes ont prix un sérieux coup de vieux (le film a 75 ans).
Les décors de fourmillière sont très réussis pour l'époque.
Une atmosphère très Guerre Froide est palpable (omniprésence des militaires dans l'intrigue, titre en anglais – Them – très anxiogènes, le couvre-feu, les sirènes, la menace atomique …). Le film a le charme des films SF des années 50.
En revanche, c'est loin d'être passionant. L'histoire est assez ennuyeuse et ça avance très lentement (malgré une durée de film assez courte).
Ça peut s'apprécier avec du second degré ; sinon ce n'est pas le film le plus mémorable du genre.

Plusieurs meurtres étranges ont lieu dans le désert du Nouveau-Mexique. L'enquête penche pour la présence de fourmis géantes issues des essais nucléaires. En voilà un film culte, tourné en pleine guerre froide (la métaphore communiste est limpide) et qui inaugure la longue série des films d'animaux mutants. Les effets spéciaux sont remarquables pour l'époque, évidemment ils ont vieilli, et la mise en scène est brillante, avec une lente montée dans l'angoisse. Une référence dans le fantastique.

"Them" est un grand film, sûrement l'un des plus grands que j'ai pu voir jusqu'ici dans le sous-genre des films d'invasion de monstre. Je m'attendais à une petite série b sans prétention, loin de me douter sur quelle réussite je tomberais. Balaise, solide et instruit sur son sujet ( contrairement à un certain Village des Damnés), "Des monstres attaquent la ville" s'avère être un excellent divertissement, doublé sur une parabole traumatique par rapport au nucléaire, et qui n'est pas sans rappeler par bien des aspects "Godzilla", le chef-d'oeuvre de Ishirô Honda. Bien écrit s'il en est, le scénario est aussi convaincant que propice à de sacrées situations d'action; spectaculaire, couillu et saisissant, le résultat final m'a marqué au plus haut point; nombre de scènes restent encore en ma mémoire, alors que je peine parfois à me rappeler l'intégralité d'un film. Vu une fois, et je le connais déjà presque par coeur. Si ça c'est pas balaise.
"Them!" est un grand film dans le sens où il apporte réellement quelque chose à son genre de prédilection, la science-fiction, ainsi qu'au cinéma en règle générale; je veux parler ici du message même de l'oeuvre, prônant l'arrêt d'un nucléaire tellement destructeur qu'il en vient jusqu'à modifier la nature qu'il touche. L'action de l'homme, ses inventions sont donc cancérigènes pour notre monde; car si la Terre doit mourir, ce sera par la faute de l'homme, son mal dominant. Le message, profondément bien évoqué, est appuyé par une justesse du propos qui manque à nombre d'autres métrages du genre. Armée d'une rigueur scientifique de tous les instants, l'oeuvre nous explique le déroulée de la société fourmilière, toute cette organisation titanesque pour de petites bêtes pas même plus grosses que le plus petit ongle de la plus petite des femmes. L'on sent d'ailleurs un intérêt certain pour le sujet traité, une certaine fascination pour ces créatures organisée à la perfection, sans que rien ne soit laissée au hasard. C'est aussi la nature que mettent ici en avant les artistes en charge du projet; car si les fourmis sont ainsi, c'est que la nature leur en a fourni la possibilité. Et si l'homme s'attaque à elle, s'il les extermine, il devient le tueur de son monde; c'est même lui qui a causé leur taille gigantesque, ainsi que leurs attaques ( involontairement, certes ); l'homme se retourne donc contre l'homme, la création contre le créateur, création qu'il devra exterminer s'il veut continuer à vivre sur cette Terre. Une autre variation du thème de Frankenstein, en somme. Il faut en plus ajouter à cela une terrible parabole sur les conséquences de la guerre froide dans notre monde moderne, cause principale, par la course à l'armement, de différentes catastrophes nucléaires. Et si le message pourra paraître aujourd'hui quelque peu éculé, il n'en demeure pas révolutionnaire pour l'époque; sans être le premier à l'avoir abordé, "Them!" est sûrement le film à l'avoir le mieux approfondi. Et tout ce qui gravite autour de l'oeuvre, ses évidentes qualités plastiques, avec ses fourmis géantes qui ressemblent à des peluches menaçantes, mais tout de même assez bien foutues pour amener un côté spectaculaire à l'oeuvre; tous ses acteurs engagés et investis; cette mise en scène qui ne laisse rien au hasard, pas même sa bande-son de très forte qualité; ainsi que sa conclusion pessimiste et avant-gardiste, vision du début de la fin d'un monde capitaliste où les pires excès se mêlent aux meilleurs profits; oui, tout ce qui se trouve dans ce chef-d'oeuvre permet à son message de passer de la manière la plus crédible qui soit, de la meilleure manière possible : par un rappel brut de la nature de l'homme et des conséquences que ses actions insensées pourraient entraîner dans le futur s'il décidait d'agir encore comme cela, irrémédiablement, jusqu'à la fin des temps. L'homme entraîne la mort de l'homme, ne laissant dans son sillage que souillure et destruction.

Bon film d'épouvante des années 50. L'histoire est prenante et le cinéaste réussit à mettre en place son ambiance angoissante. Petit bémol: dès que les monstres apparaissent visibles à l'écran, le charme se brise. "Them" a effectivement pris un coup de vieux et je persiste à dire qu'il aurait été plus efficace si les fourmis géantes furent suggérés. Dommage, le début de ce long métrage promettait beaucoup. Le résultat demeure plus que correct.

Un excellent film d'épouvante des années 50 qui réunit toutes les ficelles du genre avec talent, une critique intéressante quoique un peu simpliste du danger nucléaire, une mise en scène travaillée et sans poncifs inutiles, du rythme et un suspense vraiment prenant. Dans son style, un très bon divertissement.

Un film de monstres made in 50's, où l'armée affronte une colonie de fourmis géantes, nées d'une mutation causée par des essais nucléaires. "Them!" a certes pas mal vieilli au niveau des effets spéciaux, avec des costumes d'insectes grossiers pour les standards actuels. Mais c'est surtout le jeu d'acteur qui est un peu ridicule vu d'aujourd'hui, avec des personnages qui gardent en permanence leur calme, et assènent un jargon scientifique kitsch avec le plus grand sérieux. Malgré ces éléments, le film demeure un divertissement très appréciable. Il débute par une enquête intrigante, pour se boucler en film catastrophe prenant. Par conséquent, les scènes d'action, bien construites pour l'époque, montent crescendo, et offrent de bons moments. On notera tout de même que le fond est un peu contradictoire, dénonçant l'utilisation de la bombe atomique d'un côté pour presque glorifier l'efficacité de l'armée US de l'autre... Une curiosité à voir.

On passe vraiment un très bon moment devant Them! On se s’ennuie pas, humour, action, petite touche de second degrés sont au rendez vous. Malgré l’aspect assez décalé de la représentation des "fourmis géantes" (du moins d'un point de vu actuel), on se laisse facilement prendre au jeu, on s'y attache.
Un film à regarder sans prise de tête et toujours avec ouverture d'esprit !

Une production honorable des années 50. L'atmosphère est particulièrement bien travaillée au début (silence du désert, virevoltants chassés par le vent, cris soudains...). Mais, une fois la chasse aux monstres lancée, le charme n'opère plus et le film bascule dans la série B.

Un assez bon film à l'ancienne, des effets spéciaux excellents pour le temps et une bonne histoire.

Du suspense et de l'action à gogo, des acteurs phénoménaux un scénario intransigeant. Bref, que du bon dans ce THEM qui a, il faut le dire, tout inventé dans le cinéma du genre. Les connaisseurs y reconnaîtront un nombre incalculable de scènes ou de plans repris depuis.
Si on ajoute à cela le sérieux avec lequel est traité le film et le rôle fou de chef d'orchestre apocalyptique tenu par le professeur spécialistes des fourmis, on obtient un oeuvre à voir et à revoir !