Le film d'Aldrich fut taxé de racisme à sa sortie, cette étiquette n'est pas forcément fallacieuse, mais pas totalement juste non plus. L'image que le film donne des indiens n'est pas très reluisante en effet, il peut même être vu comme une réponse au « Soldat bleu » de Ralph Nelson, qui mettait en parallèle le massacre des indiens avec celui du village de My Lai, perpétré par les américains au Vietnam. Ici la cruauté des apache peut être vu comme identique à celle pratiqué par les Vietcong. Fort heureusement Aldrich nuance son propos grâce à deux beaux personnages plus ambigus, l'éclaireur joué par Burt Lancaster, fataliste et désabusé, et son ami indien Kenitay, il prend soin aussi d'évoquer les conditions de vie déplorables des apaches parqués dans les réserves, bref son film n'a rien de démagogique et ne choisis pas de camp en particulier. Côté mise en scène le cinéaste y va fort sur la violence pour le plus grand plaisir des amateurs de cinéma d'exploitation, il est même très gore pour l'époque. La première irruption de cette violence est là pour casser la mythologie du western, un jeune soldat censé sauver la veuve et l'orphelin commence par tuer la veuve afin de lui épargner les sévices des indiens, il finit éventré avant d'avoir put sauver l'orphelin. On est clairement dans une approche nihiliste, loin du mythe et de la légende chère à John Ford. Cette optique est d'ailleurs développer tout le long du film, la violence répondant à la violence dans un cercle sans fin, les soldats blancs reproduisant à leurs tour les cruautés des apaches. Au final « Fureur apache » est plus une version pessimiste de « Bronco apache » que Aldrich tourna 20 ans plus tôt.