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tomPSGcinema
749 abonnés
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3,5
Publiée le 14 septembre 2012
Dotés d’une très belle histoire d’amour, ce film noir se distingue aussi par une superbe et touchante interprétation de Farley Granger et Cathy O’Donnell, ainsi que d’une mise en scène particulièrement inventive si l’on prend en compte que ce long métrage est le premier de Nicholas Ray. Une série B qui se révèle donc être une excellente réussite jusqu’à son ultime et émouvante scène finale.
Premier film et déjà tout le lyrisme désespéré, le goût pour les rejetés de la Société, un rythme rapide et un souci de réalisme bien caractéristiques du futur réalisateur de "La Fureur de la vivre". Bon le scénar n'est peut-être pas d'une originalité folle et je ne révelerais pas un super-spoiler de la mort qui déchire sa race si je disais qu'à la fin le personnage de Farley Granger se fait buter par la police. Non, en fait la force du film est dans le fait qu'intelligemment Nicholas Ray se concentre surtout sur les relations qui lient les deux personnages principaux et qui donnent lieu à des scènes intimistes touchantes qui doivent beaucoup aussi aux talents de Farley Granger et de Cathy O'Donnell dont l'alchimie fonctionne parfaitement. Premier film et une des meilleures oeuvres de son réalisateur.
Film satisfaisant. Belle réflexion sur la justice, sur la possibilité de se racheter mais également la complexité du pardon. Sans éblouir spécialement, Nicholas Ray réalise ici un film envoutant, intéressant et montrant déjà quelques aperçus de son talent de metteur en scène.
C'est grâce à John Houseman un de ses amis passé producteur à la RKO sous la direction de Dore Shary que Nicholas Ray peut démarrer sa carrière de cinéaste tourmenté mais aussi unanimement reconnu au fil des décennies qui passent. Il faut dire que "Les amants de la nuit" projet de commande qu'il adapte d'un roman d'Edward Anderson, constitue une réussite assez rare pour un premier film. Nicholas Ray ancien professeur d'art dramatique est très sensible à la jeunesse et à ses difficultés à s'intégrer dans le monde des adultes suite aux traumatismes souvent imposés par ces derniers. Il en fera la thématique essentielle de son œuvre. Il la met donc en exergue de la plus évidente des manières dans son premier film. Keechie (Cathy O'Donnell) et Bowie (Farley Granger) sont exposés dès le générique face caméra en train de tendrement s'embrasser, donnant l'image parfaite d'un bonheur juvénile quand la phrase suivante défile sur l'écran : "Ce garçon et cette fille sont étrangers au monde où nous vivons. Voici leur histoire". Alors comme inquiets par un mauvais présage, leurs regards s'assombrissent et laissent la place à un plan aérien suivant une voiture en fuite à travers la campagne du Missouri. La réalité les arrache brutalement à notre regard pour nous plonger dans la cavale de trois fuyards qui se sont échappés d'un pénitencier. Bowie est l'un d'eux. Toute la grammaire du cinéma de Nicholas Ray est quasiment annoncée avant que son premier film ne soit commencé. L'incapacité du bonheur et de la félicité à se faire un chemin dans le monde violent qu'a construit l'homme depuis qu'il vit en société alimenteront un cinéma âpre et sans fioriture . C'est peu de temps après dans la planque dans laquelle se réfugient les fuyards que les deux amants de la nuit vont se trouver. Un seul regard va suffire à unir ces deux âmes en quête d'une identité qui leur a été volée par leurs parents respectifs . C'est ensemble et par l'amour qu'ils vont tenter de braver l'adversité pour se construire un destin. Mais leur route sera semée d'embûches, tous ceux qu'ils rencontrent étant depuis longtemps pervertis par la dureté de leur parcours terrestre et n'ayant plus que l'argent comme seul leitmotiv et maigre espoir auquel se raccrocher. Les amants de la nuit devenus maudits ne verront jamais le jour, c'était écrit d'avance. La révolte qui coule dans les veines de Nicholas Ray se déverse à plein dans ce premier film et elle ne cessera d'irriguer chacun de ceux qui suivront, lui posant souvent des problèmes avec la critique et les patrons des studios qui ne supportaient pas son exigence de vérité jugée comme contreproductive dans une industrie visant avant tout au divertissement. En peu de temps finalement, vingt ans de carrière et guère plus de films, Ray se sera consumé comme beaucoup des personnages qui habitent ses films. Magnifique directeur d'acteurs il tire le meilleur des deux débutants que sont Farley Granger et Cathy O'Donnell qui trouvent là le rôle qui les fera passer à la postérité. Jamais sans doute un premier film n'aura autant été prémonitoire de l'œuvre à venir de son réalisateur. Juste à la suite, Humphrey Bogart produira "Les ruelles du malheur", impressionné par "Les amants de la nuit" sorti trois ans après son achèvement suite au remplacement de Dore Shary à la tête de la RKO par l'imprévisible Howard Hugues qui posait ainsi à la première du statut de réalisateur maudit de Nicholas Ray frère d'armes de Sam Peckinpah.
C’est un film noir, désespéré. Après un début tonitruant, l’histoire, devient anecdotique. Ce qui intéresse Ray c’est la vulnérabilité de ce couple d'amoureux innocents face à la cruauté des hommes et l’exaltation de la jeunesse opposée à un monde nocturne angoissant où la violence, tant psychologique que physique est omniprésente et où tous les personnages semblent se détruire.
Film suranné qui démarre plutôt bien, nous embarquant directement dans un récit d'aventures impliquant trois marginaux en quête de fortune. Les enjeux dramatiques sont rapidement installés pour mieux faire preuve d'efficacité. Puis le film devient affreusement ennuyant, accumulant les poncifs mélodramatiques les plus lourds et les plus éculés. Il y a bien certaines jolies idées de mise en scène, Nicholas Ray ayant construit son film dans la concision de ses informations et dans une utilisation ingénieuse de la bande-son... Malgré tout Les Amants de la Nuit n'évite pas la maladresse des registres, enchaînant les séquences romantiques dans un style d'une platitude regrettable : champ - contrechamp des moments dialogués, plans de demi-ensemble évoquant le pire du théâtre filmé, musique sirupeuse et convenue... Le film alterne l'intrigue sentimentale et l'épopée criminelle avec un indéniable équilibre mais il ne surprend que trop rarement, comme si tout ce petit morceau de cinéma n'existait que pour lui-même, figé, immanent. Bref on décroche assez vite du récit des Amants de la Nuit, malgré sa flamboyance originale et son alléchante introduction. Nicholas Ray a fait bien mieux par la suite, notamment avec le chef d'oeuvre La Fureur de Vivre, véritable ode à la jeunesse rebelle d'une Amérique en pleine mutation.
Ce polar très sombre (ou histoire d'amour très pessimiste) vaut essentiellement pour le couple formé par Farley Granger et Cathy O'Donnell vraiment touchant mais le scénario est vraiment plat. L'histoire n'a rien de transcendante.
Pas mal, mais sans plus. Le film se défend pourtant bien, mais il présente juste une histoire pas vraiment intéressante. Pourtant le couple est mignon et attachant, on croit en leur amour impossible et on veut qu'ils s'en sortent. Une telle histoire a besoin d'un élément qui sort du lot pour avoir un certain intérêt. Et c'est cet élément qui manque... Il manque une bonne fin aussi...
Premier film du génial Nicolas Ray... On devine déjà son travail sur les scènes d'intimités. Sa mise en scène est déjàa bien établie et joue parfaitement avec le NB. Les jeunes acteurs jouent parfaitement. Le scénario n'est pas des plus original mais Ray évite les écueils en nous invitant dau sein du jeune couple. Un très grand film.
Stupéfiant pour un premier film, le talent de l'artiste à l’état brut,Ray filme comme un peintre romantique remplirait sa toile et tout cela en noir et blanc.C'est pas croyable, c'est de l'art cinématographique à l’état pur, cent pour cent centré sur un seul thème et quel thème: l'amour. L'amour a l’état le plus romantique qui soit ,celui qui ne s’embarrasse de rien malgré un contexte d'une noirceur extrême. Ce poème tragique de la nuit éclaire deux innocents que la société n'a pas su protéger. Ils sont cernés par des sauvages...Plus pervers que Mattie c'est difficile, plus bête et méchant que Chickamaw c'est difficilement possible, les autres ne valant guère mieux. Ray a su diriger deux superbes comédiens de 22 ans qui lui ont bien rendu, le couple Bowie et Keechie est inoubliable. A voir et à revoir tellement il se dégage de ce chef d'oeuvre une émotion artistique provenant exclusivement de la mise et scène et qui de ce fait n’appartient qu'au cinéma.
Voir ce film par hasard après Bronco Apache et Bonnie and Clyde est éclairant. Des histoires de couples proscrits en cavale, de morts masculines et de paternité annoncées. La vieille histoire de fuites d’Europe et de nouvelle vie se reproduit sur le continent américain. Sauf que le mythe prend un aspect affreusement ironique quand il est donné à voir un jeune américain condamné à mort par détermination familiale, sociale… l’horreur de la crise des années trente. C’est superbe, une histoire tragique contée sans pathos inutile, un sens de la mise en scène, de l’image animée formidable.
Premier film (ou presque) du réalisateur de Johnny Guitar et de La fureur de vivre, ce film noir, tout en conservant les éléments du genre, s'en démarque, dans le bon sens. On est ici assez loin du film de gangster, à mi-chemin avec les films sociaux qui vont suivre à vrai dire. Ray n'en rajoute pas dans la noirceur, offrant plus de variété à ses personnages, le film n'étant pas noyé dans le désespoir tout du long. En fait, Ray s'intéresse plus à la tentative de réinsersion par tous les moyens de Bowie (l'amour, et ce mariage grotesque, en particulier), à qui on n'offre ni seconde chance ni pardon, le seul moyen étant juridique, donc financier, pour pouvoir "vivre" à nouveau. Le film est bien foutu à tous les niveaux, mise en scène, fluidité du scénario, interprétation... On ne peut qu'apprécier l'absence de caricature des personnages et de leur relation (on est loin du prototype Bogart), donnant de la crédibilité et de l'authenticité à l'ensemble.
Le road-movie est un peu pour le cinéma ce qu ‘est la saga familiale pour la littérature ou l’album concept pour la musique, un genre établi la plupart du temps rasoir. Une fois les protagonistes jetés sur la route tout devient symbolique et les rencontres ou les incidents de parcours sont des éléments faciles à introduire et auront de toute façon une valeur initiatique ou cathartique. Pas d’exception ici même si l’on peut reconnaître à Nicholas Ray un naturalisme bien maîtrisé pour un premier film avec un parti pris systématique de gros plans des personnages alternés avec des prises de vues chaotiques surplombantes de voitures toujours en fuite.
Deux mots, deux prénoms : Bowie, Keechie.Une belle histoire d'amour à la bonnie and clyde, qui finit évidemment d'une manière tragique.On reste quand même touché par le style de Nicholas Ray qui ne nous montre que des gestes de cette amour, une montre, une lettre.