Une belle leçon de civisme,d'engagement politique. Un beau portrait de femme aussi. "Norma Rae"(1979),film scandaleusement méconnu ou simplement oublié,traite pourtant du sujet majeur du syndicalisme. Dans une petite fabrique de textile de Caroline du Nord,les ouvriers sont surexploités,mal payés,mal considérés. Un délégué syndical juif en provenance de New York va tenter de les sortir de leur apathie généralisée. Seule une femme le suivra dans ce combat... Cette femme,c'est Norma Rae,la trentaine,2 enfants en bas étage,un mari mort dans une bagarre,des amants hargneux à la pelle,un père étouffant. Mais comment dissocier Norma Rae de Sally Field? L'actrice est bouleversante ici,avec un tempérament de battante,mais aussi une grande vulnérabilité. Comme son personnage,elle ne veut pas que survivre dans ce trou perdu. Elle veut vivre. En défendant avec ardeur tous ces ouvriers,en tombant amoureux du délégué tout en faisant que leur relation reste platonique,Norma se redécouvre femme. Un message puissant et optimiste. Le film en lui-même,mis en boîte avec sérieux par le régulier Martin Ritt,à pris des rides,et pâtit d'un rythme drôlement irrégulier. On peut aussi aisément deviner les événements à l'avance. Ce qui n'empêche pas la scène des machines arrêtées à la découverte du mot UNION,d'être toujours aussi poignante.