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🎬 RENGER 📼
7 201 abonnés
7 512 critiques
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2,0
Publiée le 15 octobre 2010
La Fièvre des échecs (1925) est un court métrage d'origine russe de vingt minutes. L'intrigue principale se déroule durant un tournoi international d'échecs. On y fait la rencontre d'un jeune joueur, complètement obsédé par le jeu. Il en devient tellement obnubilé qu'il se coupe du monde extérieur et va petit à petit sombrer dans la dépendance névrotique. Une comédie burlesque qui amusera quiconque s'intéresse à l'univers des échecs.
De l'excellent burlesque. La passion nationale russe, le jeu d'échecs, est mis en scène comme une addiction ; les passions addictives créent des comportements inadaptés et répétitifs, et des obsessions. Cela donne de parfaits ressorts comiques. En même temps que les ingrédients de l'enfer dans la réalité...
Avec ce court-métrage, Pudovkin chercher à retranscrire l'obsession des russes pour les échecs, tout en mettant en scène un humour burlesque.
La première intention fonctionne à merveille, le motif du damier se répétant de façon suffocante : des vêtements du personnage, en passant par le sol, jusqu'aux objets qui ornent les murs. Si l'esthétique est au service de ce sentiment, c'est bien le montage qui le traduit. Tout d'abord en accumulant les champs-contrechamps au sein desquels les participants changent constamment, mais aussi par certaines audaces de montage, à l'image de cette séquence inversée durant laquelle le personnage semble comme aspirer par son obsession. "La Fièvre des échecs" du titre est ainsi contagieuse, et se trouve partout autour du héros, ce qui donne lieu à de nombreuses petites scènes comiques.
Et c'est sûrement là la faiblesse de ce court-métrage : le burlesque. Certaines scènes fonctionnent par leur effet de répétition, comme celle des chats, mais sont trop rares au milieu de cet enchainement de situations paresseuses et convenues qui parviennent tout juste à décrocher un sourire. Reste la romance, d'une simplicité évidente mais tout de même touchante dans son acceptation des névroses de l'être aimé.
Il est décevant que "La Fièvre des échecs" ne soit pas aussi inventif dans son montage, et son rapport à l'obsession, que dans sa volonté burlesque. Un court-métrage formellement passionnant, voir touchant, qui reste limité par son humour paresseux.
14 minutes de pur délire nous montrant un type dévoré par la passion des échecs (avec la participation du champion du monde de l'époque, Capablanca). Comme quoi on peut faire court et excellent.