H. Hawks a touché à tous les genres, et cela veut dire aussi le péplum. Voici donc son essai dans le genre, un énorme échec à sa sortie qui le poussera loin des plateaux (4 ans, avant de revenir pour signer "Rio Bravo"), et cela, alors même qu'il venait de signer un contrat record avec la Warner. Pour autant, le film est-il un sombre nanar, débordant et croulant sous sa propre opulence. Si effectivement, le brave Hawks s'est fendu d'un gros dépassement de budget et que certains plans comptent plus de 12 000 figurants, il alterne grandiloquence et moments plus intimes. Narrant la construction titanesque de la pyramide de Kheops, destinée à ensevelir le pharaon et son immense trésor, il raconte aussi les éternelles luttes de pouvoir, complots de couloir et autres trahisons perpétrées par de jolies femmes avides. Le début est donc hyper impressionnant, avec des images fortes, grandioses, resplendissantes. La critique du pouvoir et de la folie de cet homme est acide, tandis que certaines répliques font mouches. L'autre partie du film est plus lente, plus clichée, avec l'éternelle jeune maîtresse qui veut le pouvoir, à n'importe quel prix. Certains personnages sont alors évacués, les situations prévisibles s’enchaînent, même si la mise en scène de Hawks est parfois habile. Reste que la scène d'action entre les deux amants de la princesse est incroyablement molle, que les couleurs sont parfois ternes, que le maquillage de J. Collins est parfois ridicule (peinte de manière plus sombre au niveau du visage) et que si ça reste assez divertissant et pertinent, c'est un Hawks un peu plus faible qu'à l'accoutumée. A noter que si le grand W. Faulkner est crédité au générique comme scénariste (permettant encore aujourd'hui au film d'être cité parfois comme un classique), sa contribution est très minime au final. Les dialogues sont toutefois brillants et la reconstitution, fastueuse, vaut le coup d'oeil. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com