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    Printemps tardif
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 août 2021
    "Je vous parle des plus beaux films du monde. Je vous parle de ce que je considère comme le paradis perdu du cinéma. A ceux qui le connaissent déjà, aux autres, fortunés, qui vont encore le découvrir, je vous parle du cinéaste Yasujiro Ozu. Si notre siècle donnait encore sa place au sacré, s’il devait s’élever un sanctuaire du cinéma, j’y mettrais pour ma part l’œuvre du metteur en scène japonais Yasujiro Ozu…Les films d’Ozu parlent du long déclin de la famille japonaise, et par-là même, du déclin d’une identité nationale. Ils le font, sans dénoncer ni mépriser le progrès et l’apparition de la culture occidentale ou américaine, mais plutôt en déplorant avec une nostalgie distanciée, la perte qui a eu lieu simultanément. Aussi japonais soient-ils, ces films peuvent prétendre à une compréhension universelle. Vous pouvez y reconnaître toutes les familles de tous les pays du monde ainsi que vos propres parents, vos frères et sœurs et vous-même. Pour moi le cinéma ne fut jamais auparavant et plus jamais depuis si proche de sa propre essence, de sa beauté ultime et de sa détermination même : de donner une image utile et vraie du 20ème siècle". Rien de mieux que de laisser le grand cinéaste allemand Wim Wenders parler de Yasujiro Ozu pour ressentir l'effet que peuvent provoquer les films du cinéaste japonais sur ceux qui ont la chance d'être sensibles à son art. "Printemps tardif" (1949) rejoint la liste des films d'Ozu qui à partir du "Fils unique" (1936) relatent avec cette apparente neutralité distanciée qui lui est propre, l'évolution des rapports au sein de la famille japonaise après la défaite de 1945 qui a vu le Japon accélérer son adaptation au mode de consommation occidental directement favorisé par la présence américaine sur son territoire (le must pour les jeunes filles semble être de trouver un fiancé ressemblant à Gary Cooper). Il s'agit pour Ozu de la première de ses six collaborations avec Setsuko Hara avec laquelle il aura une liaison intime profonde (l'actrice stoppera immédiatement sa carrière à la mort du réalisateur en 1963). Noriko (Setsuko Hara) vit seule avec son père (Chishu Ryu) depuis la mort de sa mère. La jeune femme particulièrement épanouie au sein de cette relation n'envisage pas de suivre la voie traditionnelle qui la destine au mariage. Sous la pression de son entourage, son père qui lui aussi se satisfait d'une situation empreinte d'harmonie, consent à inciter Noriko à se plier à la norme. Avec la délicatesse qui caractérise son cinéma que certains jugeront à coup sûr trop statique, Ozu observe la lente acceptation de Noriko à se résoudre à une vie qu'elle n'a pas choisie, guidée en sourdine par sa tante (Haruko Sugimura) qui intrigue assidument pour que ses visées normatives aboutissent. Le poids des conventions sociales est encore à ce point prégnant dans la société japonaise de l'époque que le refus régulièrement réaffirmé de Noriko s'apparente, la mort en moins, à la longue nuit d'angoisse de la chèvre de Monsieur Seguin. Accompagné par la très signifiante partition musicale de Senji Ito, Ozu avec une économie d'effets remarquable, nous fait ressentir au plus près les états d'âmes de Noriko, passant de la joie insouciante exprimée lors de la magnifique scène de la promenade à vélo avec Suichi Hattori, l'assistant de son père à la plus grande tristesse quand elle découvre celle qu'elle croit être la fiancée de son père lors d'un spectacle nô. Idem pour le jour de son mariage où sans un mot, l'aspect sacrificiel du geste à accomplir ne peut plus être caché malgré le visage impassible de Noriko. "Printemps tardif" doit beaucoup à Setsuko Hara et à Chishu Ryu en parfaite symbiose avec les attentes d'Ozu. Pour cette raison ce film magnifique occupe une place à part au sein de la filmographie somptueuse du maitre.
    Yves G.
    Yves G.

    1 498 abonnés 3 515 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 septembre 2018
    Depuis le 1er août, dans plusieurs salles d'art et d'essai de Paris et de province, la rétrospective Ozu est l'occasion de voir ou de revoir quelques uns des meilleurs films du maître japonais. Leur accumulation produit le même effet que la lecture trop rapprochée des livres de Patrick Modiano : ils s'accumulent et se perdent dans nos souvenirs formant une masse aux contours indistincts.

    Il faut dire que Ozu - comme Modiano - ne nous aide guère. Ses films aux titres interchangeables sans lien avec leur contenu ("Printemps tardif", "Eté précoce", "Fin d'automne"...) sont joués avec la même troupe d'acteurs fidèles (Chishū Ryū dans le rôle du père, Setsuko Hara dans celui de la fille, Haruko Sugimura dans celui de la tante...) et explorent indéfiniment les mêmes sujets, comme autant de variations autour d'un même thème.

    Avec "Voyage à Tokyo", "Printemps tardif" est souvent présenté comme le chef d’œuvre d'Ozu. À raison. Car tous les éléments du cinéma du maître y sont poussés à un point de perfection jamais égalé.

    On a beaucoup parlé de son art de la mise en scène. Chaque plan, filmé à ras de tatami - Ozu s'était fait construire des pieds spéciaux pour pouvoir abaisser sa caméra au ras du sol - est soigneusement construit. Les arrières plans ne sont jamais rectilignes, mais offrent toujours de savantes lignes de fuite. Si les dialogues ne sont jamais ennuyeux, c'est parce que la façon de les filmer est originale : les champs-contrechamps les filment face caméra - alors que l'usage est de décaler la caméra de l'axe du regard des personnages. Assis sur un tatami, les personnages sont filmés de trois quarts dos. Étonnamment, ces postures artificielles donne une miraculeuse impression de naturel.

    Voilà pour la forme. Mais c'est le fond du cinéma d'Ozu qui bouleverse. Quoi de plus simple, de plus ténu que le sujet de "Printemps tardif" ? Un veuf vieillissant et aimant une fille unique qui tarde à se marier moins par manque de prétendants - elle est belle comme le jour - que par attachement à son père. Sublime sacrifice : le père feindra de se remarier pour convaincre sa fille de le quitter pour prendre époux. Le traitement n'est jamais languissant ; l'histoire nous surprend qui emprunte des voies qu'on n'attendait pas.

    Un chef d’œuvre... qu'Ozu répètera onze ans plus tard dans "Fin d'automne" en en modifiant légèrement le sujet. Ce n'est plus d'un veuf qu'il s'agit mais d'une veuve (interprétée cette fois ci par Setsuko Hara qui jouait le rôle de la fille dans "Printemps tardif") qui viendra lentement à bout des réticences de sa fille avec la complicité de trois amis de son défunt époux. Le ton est plus léger que dans "Printemps tardif", presque bouffon quand Ozu se moque des fausses espérances de l'un des amis qui espèrent épouser la mère. "Printemps tardif" se concluait par une scène d'anthologie : seul chez lui, sa fille mariée, Chishū Ryū pèle une pomme et sent s'abattre sur lui le poids de la solitude. On attendait Ozu et Setsko Hara au tournant onze ans plus tard. Qu'allaient ils inventer pour surpasser cette scène indépassable, pour lui être fidèle sans la singer ? Le résultat est d'une simplicité désarmante. Du grand art...
    Jrk N
    Jrk N

    41 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 septembre 2019
    Parmi les 54 films d'Ozu, Printemps tardi (1949) est plus simple d'interprétation et peut-être plus accessible. Ce chef d'oeuvre est d'ailleurs beaucoup passé les dernières années à Paris et à Londres.
    Le thème est en simple : juste après guerre, une jeune fille de 24 ne veut pas quitter son père pour se marier, un professeur de philosophie allemande de 56 ans, ce qui est âgé alors, récemment veuf. Pour la convaincre il lui fait croire avec la complicité de sa belle-sœur qu'il va se remarier et que sa fille n'aura plus à s'occuper de lui (son riz, ses repas, son linge etc.).
    C'est l’illustration du fait qu'Ozu aborde des thèmes très différents dans le champ qui est le sien : la famille japonaise avant et après guerre. Les films d'Ozu sont donc très variés, contrairement à ce qu'a prétendu la critique pendant des années (Donald Richie, Gilles Deleuze, Godard etc). Seulement, Ozu a adopté très tôt un style particulier en plan fixe identiques dans les maisons, la caméra en légère contre plongée, mâtinés de long travelling quand les personnages se déplacent à l'extérieur et ponctué, pour séparer les chapitres, de plans de la nature et/ou de "plans vides de personnages" qui sont en fait des natures mortes, signifiant le bonheur dans la simplicité.
    Dans ce films quatre séquences remarquables dans un ensemble d'une grande perfection sensible, ces séquences signifie la simplicité du bonheur :
    - La cérémonie du thé qui ouvre le film.
    - La promenade à bicyclette à la plage de l'héroïne avec un élève de son père, séduisant mais qui va se marier avec une des camarades de classes de la jeune fille. Une scène d'une grande beauté qui fait penser à Monika de Bergman (1954). Juste un petit détail sur cette superbe plage, soudain une publicité Coca Cola (même s'il n'y a pas de critique explicite de l'occupation, la note est là).
    - Le spectacle de nô (superbe) où le père salue sa prétendue fiancée, spectacle que semble beaucoup apprécié par le père : né en 1890, donc il a été jeune professeur dans le Japon de l'ère expansionniste où les deux cultures traditionnelle et occidentale, coexistaient, voire s'opposaient.
    - La visite de Kyoto avec le père, où la jeune fille accepte de chercher le bonheur avec son futur mari, dernier voyage de la fille et du père où celui-ci, avec un ami, renoue avec les valeurs zens ; il n'y a de bonheur que dans la simplicité et dans l'acceptation du changement (le mariage en est un).
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    600 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 novembre 2013
    Peut -être ,même probablement un cinéphile japonais mettrait 5 étoiles mais en ce qui me concerne c’est impossible, je suis trop éloigné de ce pays et de ce film là. Pour moi, il n’a rien d’exceptionnel, sa mise en scène classique, totalement dénuée d’effets artistiques ou émotionnels ne m’inspire que du respect mais pas d’affection. En plus le sujet me navre, tous ces mariages ratés, toutes ces traditions que l’on suit sans savoir vraiment pourquoi, toutes ces femmes soumises et ce mensonge inacceptable lorsqu'il engage une vie entière d'une autre personne. L’absence d’action extérieure au fil conducteur poussée à ce point, la peur du changement, le manque de courage devant un avenir inconnu, tout cela ne me convient pas. Certes, le dépouillement total de Ozu est un exercice de style méritoire mais nous ne sommes pas dans un livre, ne pas voir le futur mari de Nokiro c’est quand même se priver d’un personnage important d’autant qu’on peut espérer qu’il est mieux que son père, ce vieux bonhomme égoïste.L'oeuvre de Ozu doit faire un tout mais tout voir est au dessus de ma curiosité et de mon courage.
    stans007
    stans007

    25 abonnés 1 323 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 août 2021
    Mise en scène précise et délicate pour décrire la difficile séparation d’un père et de sa fille aimante (interprétée par Setsuko Hara, l’égérie du maître, un peu âgée pour le rôle). Une plongée à relents expressionnistes dans le Japon d’après-guerre, ses conventions et ses coutumes (incluant un extrait de drame nô), en conflit avec l’influence américaine. Musique prégnante, parfois mièvre.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 avril 2008
    Les films d'Ozu son d'une beauté inédite et singulière. Et c'est bien ce "Printemps tardif" qui est mon préféré.
    L'acuité d'observation y est d'une rare intelligence, les cadres sont admirablement serrés et les comédiens épousent remarquablement le côté dramatique de cette histoire magnifique.

    Une oeuvre importante.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 188 abonnés 5 194 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2020
    On navigue toujours entre tristesse, renoncement au bonheur et joie d'être ensemble. Mais comment être heureusx ensemble quand on refuse le bonheur sous le prétexte d'un autre.
    Il y a cette belle tristesse et ce bonheur malgré tout à conquérir.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 952 abonnés 12 478 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2016
    Dans le genre limpide et dèpouillè, c'est rèellement beau et l'on passe 1h48 fort apaisante grâce à la mise en scène de Yasujirô Ozu et à cette position très basse de la camèra! Plus souriante que jamais, Setsuko Hara trouve ici l'un de ses meilleurs rôles! spoiler: Elle y joue Noriko qui a pris l'habitude de s'occuper de son père, incarnè de façon admirable par Chishû Ryû! Certes, il est parfois très exigeant mais si elle quitte la maison, son père se sentira perdu! Noriko est la seule à savoir ce qu'il veut! Pourtant la vie de ce père aimant tire à sa fin et celle de sa fille ne fait que commencer! Une nouvelle vie commencera pour Noriko, une vie que Satake (le Gary Cooper selon Ozu) devront construire ensemble! Ce sera un monde diffèrent du vieil homme! La vie humaine et l'histoire sont ainsi! Le mariage n'est pas le bonheur automatique et il ne faut pas espèrer trouver le bonheur sitôt mariès! N'attendez pas le bonheur comme Setsuko Hara, construisez le vous-même dixit Chishū Ryū! Se marier n'est pas le bonheur, c'est crèer une vie nouvelle ensemble qui amène le bonheur! Ça peut prendre du temps mais le bonheur vient avec l'effort!
    Si tout le 7ème art avait cette qualitè, on serait tenter de dire que le cinèma japonais est le plus beau qui soit! Deux moments inoubliables sont à tenir dans ce très beau « printemps tardif » : la scène romantique du vèlo sur la plage et la scène bouleversante de la pomme èpluchèe où chaque seconde prend son importance...
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 mai 2018
    "Printemps tardif" est un film qui ruse pour proposer en deux temps une réflexion sur la vision du mariage selon deux générations et l'amour inconditionnel entre un père et sa fille. La première partie raconte comment une jeune femme refuse de se marier en se proclamant libre, donc moderne, tout en mettant en scène, de façon malgré tout redondante, l'attitude ambiguë d'un père qui reste bienveillant mais qui ne peut s'empêcher de rappeler la nécessité d'être en couple. Ce discours sur le conflit générationnel, s'il est à prendre au premier degré, reste toutefois pour les personnages une manière de masquer l'amour qu'ils se portent mutuellement. Ce que le dernier mouvement du film raconte, à l'aide d'un montage doté d'une étonnante fluidité (en comparaison avec celui de la première heure, plus approximatif), c'est la crainte pour cette femme de laisser son père seul et, pour ce dernier, la conscience d'être voué à la solitude – étape préparant à la mort – et permettre à sa fille de vivre sa vie. L'histoire de cet obligatoire déchirement n'est pas nouvelle mais elle procure, à travers la mise en scène faussement délicate d'Ozu, dont les gros plans scrutent avec une acuité rare les expressions de visages ravagés, une émotion insoupçonnée au regard de la mise en place du film.
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2017
    Tourné au crépuscule des années 1940, Printemps Tardif permet à Ozu de se pencher sur le destin d'une famille pour notamment y étudier les rapports entre un père et sa fille, où cette dernière ne veut pas laisser son père seul et se marier.

    Si je ne connais pas encore bien le cinéma d'Ozu, je suis à nouveau subjugué par sa façon de capter la vie, les destins, les sentiments ou encore les dilemmes imposés, sachant dresser de riches portraits humains. Ici, il se concentre sur les relations que vont avoir une fille et son père, où ce dernier souhaite la voir marier, quitte à lui mentir, alors que celle-ci ne souhaite pas le laisser seul. Ozu, bénéficiant d'une grande qualité d'écriture, capte avec brio les relations entre ces deux personnages, ainsi que leurs évolutions et dilemmes.

    Effectivement, ces tableaux de personnages sont aussi riches que passionnants, où il arrive à en faire ressortir la complexité et surtout l'émotion. On trouve aussi une certaine mélancolie dans l'ambiance qu'Ozu met en place, il nous immerge doucement dans son oeuvre, sachant prendre son temps pour étoffer les personnages et enjeux, et surtout pour nous y intéresser et en faire ressortir diverses sensations. La force du film, au delà de la chronique familiale qu'il aborde, se trouve dans la vision du Japon d'Ozu, s'attachant à l'aspect traditionnel de son pays tout en mettant en avant l'influence occidentale, que ce soit dans les rues ou les références, et il met en avant cet aspect-là avec intelligence et finesse.

    L'oeuvre bénéficie aussi, et surtout, du talent du cinéaste japonais, sachant mener son récit avec brio et nous immerger au cœur de cette relation père-fille, dans un contexte passionnant qu'il filme brillamment, et avec émotion. Surtout qu'il suffit parfois d'un simple regard ou geste pour exprimer une sensation forte, et on en a le parfait exemple avec Printemps Tardif, tandis qu'il n'hésite pas, tout en sobriété, à s'intéresser à la vie, au mariage ou encore à la famille avec brio, bien aidée par de brillants comédiens. Effectivement, Chishu Ryu, le père qui veut voir sa fille mariée, est remarquable alors que la rayonnante Setsuko Hara lui donne parfaitement bien la réplique.

    Avec Printemps Tardif, Ozu propose une oeuvre aussi forte qu'attachante, où il capte l'humain, la vie et ses dilemmes ou encore l'évolution du Japon avec finesse et surtout émotion, bénéficiant aussi d'excellents comédiens.
    Plume231
    Plume231

    3 932 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 novembre 2012
    Considéré comme le premier film mature d'un immense cinéaste, celui-ci y utilisait un canevas, brassant nombre de ses thèmes de prédilection, qu'il reprendra quasiment à l'identique dans sa dernière œuvre "Le Goût du saké" et dans mon Ozu préféré après "Voyage à Tokyo" "Fin d'automne" (où Setsuko Hara jouera aussi mais cette fois le rôle de la mère qui veut que sa fille se marie !!!). Ses deux acteurs fétiches sont présents dans les rôles principaux, l'inaltérable Chishu Ryu qui joue le père qui a envie que sa fille tombe dans les bras de l'hymen et la très charismatique et rayonnante Setsuko Hara en fille qui a autant envie de connaître les joies du mariage que d'aller se faire pendre. La lenteur captivante habituelle du réalisateur fonctionne parfaitement et nous donne quelques instants magiques, comme ce travelling absolument magnifique sur le visage de l'actrice en train de faire de la bicyclette. Dans "Printemps tardif", Yasujiro Ozu nous montre véritablement pour la première fois la persistance des traditions de son pays malgré un bond dans la modernisation, dû en grande partie à l'Occupation américaine (Coca Cola, Gary Cooper,...!!!) dans l'immédiat Après-guerre, avec toute la subtilité qui fait la force de son cinéma.
    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 avril 2024
    Le récit pudique et délicat d’une relation fusionnelle entre un père et sa fille, mise à mal par les conventions sociales qui pressent celle-ci à se marier, interprétée par la lumineuse Setsuko Hara et son sourire rayonnant. 3,25
    JoeyTai
    JoeyTai

    20 abonnés 445 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 novembre 2024
    Voilà un film délicat, très bien interprété et qui prend son temps. Un peu trop d’ailleurs, c’est le principal point négatif pour moi. Vingt bonnes minutes auraient pu être supprimées en raccourcissant certains scènes, par exemple la pièce de théâtre Nô qui s’éternise. Un homme veuf vit avec sa fille de 27 ans. Un amour filial très fort les unit, ce qui inquiète les proches de la jeune femme, qui ne semble pas du tout pressée de prendre son envol. Un prétendant est finalement trouvé, mais la résistance passive de la fille ne fait que croître… C’est un film sensible sur l’attachement familial, sur la difficulté de quitter le foyer – et de voir un membre le quitter – donnant lieu à des scènes déchirantes. La mise en scène dépouillée du réalisateur accentue la pureté des sentiments ressentis par les personnages.
    Agnes L.
    Agnes L.

    173 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 décembre 2023
    Film assez nostalgique sur la difficulté pour une fille de quitter son père veuf et, pour le père, de perdre la compagnie de sa fille. La tante va jouer l'entremetteuse afin de pousser sa nièce à accepter un beau parti. Avec beaucoup de sensibilité et toujours dans la retenue chez les japonais, Ozu, met en scène les réticences d'une jeune fille qui se sent coupable de laisser son père vivre seul et redoute ce qui l'attend dans le mariage. Celui-ci va essayer de lui expliquer comment se construit un bonheur conjugal, ce qu'elle doit faire pour y parvenir. C'est, bien sûr, tout en nuances psychologiques et très progressif comme développement, donc à déconseiller à ceux qui aiment avant tout le rythme et l'action.
    soulman
    soulman

    92 abonnés 1 227 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 novembre 2023
    Une mise en route assez lente puis un face à face entre un père et sa fille, magistralement interprétés par Chishû Ryû et Setsuko Hara, qui restituent une palette de sentiments aussi infinie que subtile. Comme toujours chez Ozu, le non-dit tient un rôle important dans les échanges, jusqu'à la verbalisation d'un projet qui ne sera pas tenu, modifiant à jamais l’équilibre des deux personnages. On reste sur le ton de la comédie jusqu'aux derniers plans, suggérant la mélancolie du père, qui se prépare à vivre ses dernières années dans la solitude.
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