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    Le Roi de cœur
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 202 abonnés 4 190 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 mars 2017
    "Le roi de cœur" est devenu avec le temps le film mystère de Philippe De Broca. Celui dont tout le monde a entendu parler mais que personne n'a vu. Mais il fut surtout en premier son film maudit car celui à qui tout réussissait, subissait son premier gros échec public en France alors qu'il venait avec ce film d'inaugurer sa propre maison de production destinée à financer ses films mais aussi à aider de jeunes talents. Le réalisateur traumatisé par cet échec se réfugiera un temps dans le Midi de la France. Bizarrement aux Etats-Unis, le film deviendra le chouchou des cinémathèques et campus universitaires au point d'acquérir doucement le statut de film culte. Progressivement il a commencé à se dire en France après la mort de De Broca en 2004 que "Le roi de cœur" était sans doute son chef d'œuvre. Mais pas moyen de vérifier cette assertion, aucune diffusion télé ou sortie DVD (disponible seulement aux Etats-Unis où une adaptation en comédie musicale sera même produite) ne voyant le jour. Il faudra attendre une programmation par le Festival Lumière de Lyon en 2016 pour qu'enfin une sortie DVD soit annoncée. L'attente était donc grande, tout à la fois faite de curiosité mais aussi d'inquiétude. Tous ces laudateurs encouragés par l'impossibilité de voir le film n'avaient-ils pas exagéré sa place dans la filmographie foisonnante du trublion du cinéma français des années 60 à 80 ? Assurément ce "Roi de cœur" qui mérite bien son nom peut être placé dans les cinq premiers d'une filmographie riche de 32 longs métrages. A quelle place exactement ? Sans doute un peu en dessous de "L'homme de Rio" (1964) et du "Bossu" (1997) qui allient perfection narrative et visuelle à une accessibilité plus évidente. "Le roi de cœur" dont l'imagerie lorgne du côté de "La kermesse héroïque" (1935) de Jacques Feyder sur une idée de Maurice Bessy développée par De Broca et son fidèle scénariste, Daniel Boulanger, nous propose dans le contexte chahuté de la fin de la Grande Guerre, la joyeuse et tonitruante émancipation d'un village (Senlis en vérité) par les pensionnaires d'un asile d'aliénés abandonnés par les habitants qui ont déserté le village suite à l'annonce d'une bombe devant exploser juste après le retrait des allemands au profit des anglais libérateurs. Un soldat britannique, Charles Plumpick (Alan Bates) est chargé par son commandement de s'introduire dans le village afin de désamorcer la fameuse bombe posée par les allemands. De Broca profite de ce contexte dramatique qu'il ne se gêne pas de parodier, pour jouer tout à la fois d'un suspense de circonstance mais aussi du potentiel comique de la confrontation entre les gens dits "normaux" et les "fous" qui ont pris possession du village. Toute la question posée par De Broca est de savoir si des gens qui se font la guerre peuvent vraiment être qualifiés de normaux. Son cinéma étant centré depuis le début vers la fuite du réel et l'exaltation de la légèreté, on comprend sans mal que De Broca ait profité de sa première expérience de producteur indépendant pour pousser au plus loin son approche de la vie qui n'est en réalité qu'un trompe-la-mort de la part d'un être profondément angoissé. Sous cet angle, Charles Plumpick est peut-être la réincarnation du metteur en scène lui-même qui s'offre là une déambulation parmi ceux qui ont la chance de pouvoir vivre dégagés de toute entrave sociale et morale. Elu "Roi de cœur" par une joyeuse assemblée anarchique composée de toutes les corporations réinventées (prêtre, tenancière et prostituées, coiffeur, pompiers, général en retraite,...), et amoureux de la belle et gracile Geneviève Bujold qui doit devenir sa reine, le soldat britannique peut aisément comparer les deux mondes et se demander dans lequel il sera le plus heureux après avoir vécu cette boucherie que fut la "der des ders". Pour le convaincre ses hôtes improvisés qui ont autrefois été des gens intégrés, lui assènent quelques vérités qui amènent à réfléchir. "N'arrêtez pas de respirer pour vivre vieux, "Tu chasses des chimères, je vais te confier mon secret. Je vis dans l'instant, il n'y a que l'instant qui compte !", "les plus beaux voyages se font par la fenêtre". Toutes ces maximes détournées font aujourd'hui la une des livres et magazines de psychologie, donnant les recettes du bonheur à de braves citoyens broyés par un consumérisme tyrannique. Des fous certes mais tout à fait conscients des limites qui sont les leurs quand ils ne suivent pas Charles lorsqu'il entreprend de les guider hors du village où lorsqu'ils rejoignent leur asile quand les habitants fuyards pointent le bout de leur nez une fois le danger écarté. De Broca qui a toujours su attirer les acteurs à lui a pu composer le casting idéal avec des iconoclastes extravagants comme Pierre Brasseur, Julien Guiomar, Michel Serrault, Jean-Claude Brialy ou Adolfo Celi auxquels se joint une Micheline Presle épatante que la démesure n'a jamais effrayée quand le jeu en valait la chandelle. Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes pour Charles Plumpick qui après avoir rejoint son régiment s'empresse de rejoindre sa bande de joyeux lurons. Sorti en plein dans les Trente Glorieuses alors que la vague de mai 68 n'a pas encore déferlé sur la France, le film sans aucun doute trop lucide sur l'homme social a été jugé trop subversif. Tout comme Marco Ferreri dont le dantesque "Dillinger est mort" sortira trois ans plus tard, on peut imaginer que De Broca n'était pas insensible aux théories du grand philosophe allemand Herbert Marcuse qui dénonçait l'inhumanité du principe de réalité répressif qui selon Freud justifiait la sublimation répressive des désirs. L'impasse dans laquelle est engagée l'humanité impose des changements de paradigme qui rendent désormais "Le roi de cœur" plus accessible. On aurait peut-être pu gagner cinquante ans. De Broca était donc bien un amuseur talentueux mais aussi un être sensitif extrêmement préoccupé par des pensées métaphysiques. Parsemé des quelques scènes très poétiques comme celle où Coquelicot (Geneviève Bujold) rejoint la maison où se trouve Charles sur un fil d'équilibriste, "Le roi de cœur" est sans aucun doute celui de ses films qui lui ressemble le plus.
    Psykedelice
    Psykedelice

    25 abonnés 37 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 novembre 2023
    Le message du film est très beau. Les personnages sont touchants et hétéroclite. Un peu de douceur et de poésie dans un monde de fou.
    Loïck G.
    Loïck G.

    341 abonnés 1 677 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 janvier 2017
    Un flop à sa sortie en 1966, un succès dans la foulée aux USA, la méprise a suscité bien des commentaires sur un film qui aujourd’hui apparaît bonifié par ses rides et son histoire. Loufoque à priori quand tous ces pensionnaires d’un asile d’aliénés prennent la poudre d’escampette pour redonner vie à un village déserté devant l’arrivée des troupes allemandes qui à la fin de la première guerre détruise tout ce qu’ils peuvent avant de battre en retraite. C’est presque sur le ton de la galéjade que Philippe de Broca, léger et désinvolte rapporte des faits véridiques pour en faire une parodie d’un quotidien pas très reluisant. Les plus fous ne sont bien évidemment pas ceux que l’on imagine, et on se plait à suivre cette fête ininterrompue sur la place de l’église où Tati et Mocky auraient pu se rencontrer. L’affiche est magnifique de célébrités confirmées ou en devenir dont Michel Serrault en folle Figaro qui précédait l’événement. A l’image de ce réalisateur qui ne se contente pas d’amuser et d’instruire les foules. Il joue de l’œil et de la caméra, brocarde ici et là, le sabre et le goupillon. Julien Guiomar en Monseigneur Marguerite. Irrésistible ! Avis bonus Le point de vue du directeur de la photo, des comédiens et de Mme de Broca… C’est très intéressant d’autant que dans le premier chapitre, plusieurs vidéos du tournage donnent un excellent aperçu des coulisses de ce film.
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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    voici un film méconnu de De Brocca absolument estraordinaire. La poéasie, la finesse ,la dérision et le talent des acteurs ,pleins de bonne humeur,nous font rever. Il faut redécouvrir cette oeuvre qui ne se démodera jamais par son sujet. Moralité ,les plus fous ne sont pas ceux que nous croyons.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 juillet 2014
    Quel dommage qu'un tel film soit passé inaperçu ! Il en fleurit tant d'instants poétiques, de réflexions métaphysiques... C'est avec le coeur léger et l'oeil humide qu'on le savoure.
    Newstrum
    Newstrum

    50 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 janvier 2017
    Une parenthèse (dés)enchantée en temps de guerre, servie par une distribution extraordinaire, les belles couleurs de Pierre Lhomme et la musique de Georges Delerue, et surtout la fantaisie de De Broca. Un film merveilleux, le plus beau de son auteur. A ne pas rater. Voir ma critique sur mon site :
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 190 abonnés 5 203 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 février 2017
    Il fallait oser pour réaliser une bouffonnerie aussi énorme. À côté de ce film la "partie" avec P. Sellars c'est une lecture d'Homère....
    Farfelu, déjanté et quand même franchement grotesque. Mais à outrance. Totalement dans les excès. Malgré cela l'histoire tient la route!!! C'est un comble!!!!
    Eselce
    Eselce

    1 421 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 janvier 2016
    C'est basé sur un scénario à fort potentiel. Une ville désertée que des pensionnaires d'un asile d'aliénés va envahir. Mais la comédie tourne vite au gros bazar sans queue ni tête et surtout sans être drôle :( Une anarchie qui est trop contrôlée. De l'improvisation pour les acteurs aurait sans doute donner un meilleur résultat. Potentiel sous exploité et loin d'être amusant, tout y est sans surprise alors qu'il y avait matière à faire du n'importe quoi "amusant". Je l'ai trouvé loin d'être drôle malgré une excellente idée et une époque qui se prête à la folie. J'espère voir un remake un de ces jours car il y a vraiment de quoi réaliser un grand cru !
    Estonius
    Estonius

    3 489 abonnés 5 453 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 août 2024
    Bienvenue chez les fous ! Une farce colorée et sautillante dans laquelle les fous reconstruisent le monde avec son coiffeur, son bordel, son évêque et son roi, tout cela au son d’une fanfare endiablée. L’inventivité est de tous les instants. Le risque était de ne pas tenir la distance et effectivement il y a une petite baisse de régime au deux tiers du film pour ensuite bien repartir. Si Michel Serrault en fait peut-être un peu trop, les prestations de Geneviève Bujold et de Micheline Presle sont éblouissantes.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    600 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 octobre 2017
    Je ne suis pas un inconditionnel de ce genre de fables mais je dois dire ici qu’elle est particulièrement réussie, tant dans sa forme que dans ses idées. L’idée de base qui consiste à opposer ceux qui font la guerre et ceux qui sont fous est tout bonnement géniale, celle de livrer un village entier aux malades de l’asile psychiatrique n’en est qu’une conséquence qui tire le spectacle vers une farce colossale. Le premier mort du début surprend dans ce contexte mais le final viendra tout justifier. Les acteurs s’en donnent à cœur joie et nous avec ; ce qui, en plein essor de la ‘’nouvelle vague ‘’ est sacrement réconfortant, il y a de la place pour tous dans le cinéma du moment que les films sont ‘’bons’’. Les gags sont savoureux, des danses écossaises au coup de masse du lansquenet sur la tête du colombophile rien n’est à jeter. Les mimiques et les attitudes des uns et des autres sont un régal pour les yeux, les dialogues malgré quelques pensées philosophiques passant au second plan. Un grand film français intemporel qui je crois n’a guère été apprécié à sa sortie. Pourquoi ? En avance sur son temps !
    Caine78
    Caine78

    6 809 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 octobre 2010
    Si il nous est un peu difficile de rentrer un peu dans ce film, au ton très curieux, il faut reconnaitre qu'une fois que c'est fait, l'ensemble se fait tout de même très agréable. Il se dégage beaucoup de charme de ce film de Philippe De Broca, qui signe ici l'un de ses meilleurs films, drôle et décalé. De plus, le film se fait une jolie réflexion sur la vie et parfois la mort, et on sera étonné de la justesse des dialogues en général; Car ce film est un hymne à la joie de vivre, filmé avec sincérité et sensibilité par un cinéaste souvent inégal. Bref, une jolie fable, légère et touchante, porté par des comédiens inspirés, notamment Pierre Brassuer, Geneviève Bujold, qui est ici touchante au possible, mais aussi Jean-Claude Brialy et Michel Serrault, qui nous ont quittés il y a peu. Sensible et profondément humain.
    fabrice d.
    fabrice d.

    26 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 juin 2022
    Je n'ai guère été enchanté par ce film.
    J'ai trouvé cette comédie tellement loufoque et burlesque que je n'ai pas su rentrer dedans.
    C'est apparemment un film classique, devenu au cours du temps, un film à voir.
    Et malgré la présence d'une affiche alléchante, cette comédie au second degré ne m'a pas séduit.
    A revoir peut-être dans quelques années.
    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    40 abonnés 2 490 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 janvier 2024
    En 1918, dans un village déserté par ses habitants et par l'occupant allemand, une communauté d'aliénés échappée de son asile investit les rues et les maisons. Le soldat anglais Plumpick, chargé de désamorcer une bombe est proclamé le Roi (de coeur) de cette population de gentils cinglés.
    Philippe de Broca met en place un petit monde insolite qui détermine l'incontestable originalié du film et ses péripéties loufoques. De telle façon qu'à la tourmente de la guerre alentour, la place du village oppose sa gaité et ses jeux, ses couleurs et ses extravagances. spoiler: Et, à la fin du film, Alan Bates, dans le rôle du soldat Plumpick incrédule et eberlué, aura à choisir entre la violence du monde extérieur, la folie ordinaire des hommes, et ce singulier cocon de plaisirs simples et enfantins.

    Cependant, la douce folie des personnages, confinant parfois à la poésie, ne nous atteint pas vraiment. Sans doute la faiblesse du scénario ne permet pas aux comédiens, réunis en un brillant casting, de parfaits numéros d'acteurs (qu'on jugera au contraire anodins et inaboutis), excepté peut-être celui de Michel Serrault dans un second rôle déjà fameux de "folle". On se souviendra davantage du "principe" de la comédie que des prestations individuelles sommaires de Pierre Brasseur en général Géranium, de Julien Guiomar en évêque improvisé ou de Micheline Presle en maquerelle, quelques uns des fous qui se appropriés le village.
    Cocobusiness
    Cocobusiness

    13 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 mars 2007
    Un casting formidable pour un film intemporel qui n’a pas pris une ride, en 40 ans ! Œuvre d’une grande poésie, à la fois légère et lourde d’un sens profond. Fin 1918, une petite ville franchouillarde est désertée par ses habitants. Les « fous » de l’asile du coin s’échappent et reconstruisent à leur manière la vie sociale du lieu. L’envoyé anglais, n’en croit pas ses yeux. Que dit son cœur ? C’est du Prévert, lyrique et fantastique. Un bijou.
    AMCHI
    AMCHI

    5 924 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 août 2017
    Une idée originale pour un film plutôt décevant malgré sa belle histoire, le film a une ambiance très gaie et il comporte de belles scènes mais le problème c'est que les acteurs ont plus l'air de s'amuser que nous, ce qui fait qu'on s'ennuie un peu.
    Un film intéressant dans la filmographie de Philippe de Broca mais certainement pas son plus réussi.
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