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Plume231
3 906 abonnés
4 639 critiques
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4,0
Publiée le 3 février 2010
Sixième des sept collaborations entre Josef von Sternberg et son actrice fétiche Marlene Dietrich, "L'Impératrice rouge" est sans conteste un des films les plus réussis de ce duo magique. On peut reprocher l'extravagance du réalisateur pour la mise en scène des costumes et surtout des décors (les portes exagérement lourdes, les statues mortuaires), il n'empêche ils sont splendides et inoubliables et puis reprocher à von Sternberg son extravagance c'est comme reprocher à Voltaire son ironie. Si la première partie du film où Catherine (ou plutôt Marlene) est une victime est peu passionnante, ce n'est pas du tout le cas pour la seconde partie, très flamboyante, où enfin elle devient une véritable femme ambitieuse. Elle nous réserve même les meilleurs moments de toute la carrière de von Sternberg et Marlene Dietrich n'a jamais été aussi fascinante. Les cinq dernières minutes où on voit Marlene impératrice grimper à cheval avec toute son armée les marches du palais jusqu'au trône sur les échos de musiques de Wagner et de Tchaïkovsky atteint un moment de sublime rarement vu au cinéma, on ne peut qu'avoir envie de s'exclamer "Ca c'est du cinéma". Un film mémorable.
Le destin de Catherine II de Russie, depuis son départ de Prusse jusqu’à son couronnement. Sternberg développe une grande fresque baroque centrée sur le personnage de Catherine (Marlène Dietrich), en prenant quelque liberté avec l’histoire. Si le récit ne comporte que des péripéties prévisibles, la forme éblouit presque à chaque instant. Le montage distille de savantes superpositions, des contreplongées, de nombreux fondus enchaînés ainsi que de subtils jeux d’éclairage, jouant d’ombre et de lumière. Le décor extravaguant de Saint-Pétersbourg allie icônes et statues grimaçantes, cherchant à symboliser plus qu’à montrer, à la manière de l’expressionnisme allemand. A l’aise aussi bien dans les panoramiques de mouvements de foule (inspirés par « octobre » d’Eisenstein), qu’n filmant les chevauchées ou les banquets, Sternberg abuse d’une partition musicale à base de marches militaires dues à des compositeurs classiques et revisitées, mais cet appui est cohérent avec les exagérations visuelles. Marlène Dietrich campe avec bonheur une Catherine apeurée dans la première partie de l’œuvre, mais n’inspire guère l’autorité que devait avoir la monarque « éclairée » dans la seconde. Sam Jaffe, dans le rôle d’un Pierre III sanguinaire et demeuré est irrésistible. L’ensemble donne de la Russie une image assez détestable, en accord sans doute avec l’antisoviétisme américain de l’époque du tournage. On a donc affaire à un film flamboyant, inspiré ; une production survivra au temps, malgré son scénario peu inventif.
C'est une histoire de vengeance et de prise de pouvoir vue à travers les yeux d'une déesse qui se lassera de sa vie de petite bourgeoise pour entrer de force dans la cour des grands. Sternberg, avec grand génie, subtilise l'ironie d'une situation ou la délicatesse (suivie par la haine, précoce et enflammée) d'un regard en frappant d'un fer rouge de talent les plans qu'il construit avec brio, dont celui de la table, très longue et remplie, garnie de ces victuailles grossissant à vue d'oeil à travers l'angle que tient la caméra. Bien malheureusement, même si le talent donne du plaisir à regarder le travail dans son entier, le temps et certains personnages stéréotypés, en rajoutant un final tellement brusque qu'on a l'impression que le budget était épuisé, font souffrir l'oeuvre brillante d'un auteur qui passera dans le ciel étoilé des stars, filant à toute allure, et ce sans fêlures... Au début, tout au moins.
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3,0
Publiée le 25 juillet 2010
Le film le plus important consacrè à Catherine II est incontestablement "L'impèratrice rouge"! L'intèrêt historique de ce film est sans doute secondaire par rapport à sa valeur artistique et à l'ètonnante crèation qu'y fit Marlène Dietrich! L'oeuvre peut-être considèrèe comme un exemple de cinèma d'auteur: Joseph von Sternberg est responsable de tous les èlèments de son film, aussi bien du scènario (tirè du journal intime de Catherine II) que des dècors, de la musique et, bien entendu, du tournage et du montage! L'auteur retrace la vie de Catherine, depuis sa jeunesse jusqu'à son accès au trône, sans aucune dissimulation ni censure, en èvoquant aussi bien les èvènements "officiels" de la vie de la princesse que ses caprices, ses intrigues, voire même ses bassesses! Catherine II dite la Grande ètait une femme très complexe et même contradictoire! Von Sternberg a voulu montrer sa mètamorphose de princesse en souveraine, sans que Catherine cesse pour autant d'être une femme! Avec audace, le rèalisateur a composè un film baroque, plein de symboles, un ballet de dèsirs et d'ambitions, dans lequel Marlène Dietrich, dèsinvolte, sûre d'elle, interprète ici l'un des rôles les plus provocants de toute sa carrière...
Dix-septième film (et huitième parlant) de Josef Von Sternberg, « The Scarlet Empress » nous emmène en Russie au XVIIIème siècle suivre une jeune princesse prussienne qui deviendra peu à peu Catherine II, l’impératrice de toutes les Russies. Il confie le rôle-titre à Marlene Dietrich pour leur sixième collaboration.
Directement adapté du journal de Catherine II, Von Sternberg nous emmène dans une Russie reconstitué avec ambitions, moyens et extravagances, que ce soit au niveau des décors, des costumes ou perruques. Il use à merveille du noir et blanc et des éclairages. Il rend passionnant le portrait de cette femme, d’abord jeune chez ses parents, puis marié par ses derniers à l’héritier du trône russe sans l’avoir vu et qui est nommé par les écriteaux « l’abruti de sang royal » (ce qui n’est pas exagéré !). Elle sera d’abord sous l’emprise de sa belle-mère qui lui annonce qu’elle a été désigné pour « donner un héritier mâle » puis peu à peu s’adaptera à cet environnement, deviendra de plus en plus ambigu, ambitieuse, prête à tout pour arriver à ses fins et impitoyable. Ce portrait bénéficie d’une grande composition de Marlene Dietrich qui ne le rend que plus fascinant. Von Sternberg utilise la musique de la meilleur des manières, souvent adéquat à l’image et nous offre plusieurs scènes marquantes et/ou magnifiques à l’image de ce mariage sans dialogue avec des plans sur les visages où il met en avant les gestes, regards et mimiques des personnages ou encore cette scène finale.
Emmené par une grande Marlene Dietrich, c’est un portrait fascinant et esthétiquement superbe que nous livre Josef Von Sternberg.
Le récit d’émancipation féminine de Catherine II de Russie, d'innocente ingénue à perfide impératrice, terni par quelques lourdeurs narratives mais servi par une mise en scène baroque et fastueuse, et incarné par la divine Marlene.
Délire baroque dont les cartons exacerbent le côté caricatural par un portrait péjoratif des Russes et profondément ridicule d'un tsar effrayant par sa folle bêtise, cette relecture de l'accession au pouvoir de Catherine II s'appuie sur l'espièglerie, la rouerie, l'hédonisme, d'une héroïne qui réussit une transition psychologique habilement exposée, de la romanesque jeune fille naïve à la puissante impératrice manipulatrice. Tout au service de Marlène Dietrich la dynamique réalisation use d'ironie voire de sarcasme afin d'illustrer les coulisses de la cour, l'exubérance d'un règne inique et l'absurde dédain envers le sexe dit faible. Outrancier, atypique, convainquant!
Josef von Sternberg et Marlene Dietrich ont tourné six films ensemble, celui-ci est l'un des plus réputés. Aimant beaucoup Marlene Dietrich, j'ai voulu le voir. Bon, en effet, c'est un bon film. Josef von Sternberg dresse ici un portrait de femme, certes sans grande originalité, mais intéressant. Le film est peut-être trop bloqué dans une dynamique femme naïve, puis femme blessée, et enfin femme impitoyable. C'est une sorte de trilogie qu'il déroule de façon parfois un peu trop mécanique, un peu implacable et manquant peut-être quelques moments de subilité, mais en même temps pour condenser la vie de cette impératrice en 1h30, il fallait le faire de façon assez boosté dirons-nous. Heureusement, Josef von Sternberg se rattrape côté mise en scène, justement, où il nous fait sentir cette ambigueté dans son personnage à tout instant, notamment par son utilisation de la couleur. Intéressant.
La narration permet de rentrer dans le bain de ce film historique immédiatement : on suivra l’arrivée au pouvoir de la future Catherine II de Russie. Tout commence par l’enfance de celle-ci (esquissée), mais surtout par l’arrivée d’un envoyé de la Reine de Russie qui vient la chercher pour se marier avec un héritier du trône de Russie : Pierre, qui, lorsqu’elle le rencontre, est loin de coller à l’idéal masculin qu’elle avait en tête. Il s’agit d’une partie importante de l’histoire de la Russie, ce qui rend ce film intéressant. Les images sont également très belles, je pense notamment à des plans dans les bois, avec des effets d’ombres et de lumière qui sont très esthétiques. Je regrette simplement la fin, un peu rapide : spoiler: le plan de Catherine pour accéder au pouvoir à la place de son époux n’est pas assez détaillé et arrive un peu vite . De plus, après vérification, cela ne colle pas à la stricte vérité historique, ce que je trouve dommage. Cela semble d’autant plus rapide que dans le reste du film, on s’attarde à certains moments (préparatifs du mariage par exemple), ce qui est une bonne chose car cela permet de s’imprégner de l’histoire, des caractères des protagonistes. J’ai donc trouvé dommage que la fin arrive si vite, en ce moment clé pour l’histoire de la Russie.
Il doit exister à mon avis 5000 films méritant 5 étoiles sur les centaines de milliers sortis durant les cent dernières années...Ce n’est pas beaucoup . Celui ci en fait partie par son originalité, sa force et pour le couple Dietrich/Von Sternberg dont les équivalents sont rarissimes. Il ne faut voir dans cette oeuvre que le coté artistique, il y aurait trop à dire sur la vérité historique. En quelques mots, il se décompose nettement en deux parties: l’apprentissage de Catherine de15 ans jusqu’à sa maternité 10 ans plus tard puis le temps de la conquête du pouvoir à 33 ans . ‘’ L'impératrice rouge’’ doit tout à Marlène même si trois autres acteurs en ressortent aussi (John Lodge pourtant non professionnel, Sam Jaffe et Louise Dresser), elle est tout a fait fascinante surtout lors de la première partie, complètement égarée parmi les décors monstrueux qui l’entourent. Ce contraste entre son intimité et tout le coté baroque des lieux est magnifiquement mis en scène en jouant sur les ombres et la lumière des robes. La séquence qui conduit Catherine, par l'escalier dérobé, de la chambre d’Elisabeth aux bras d’une sentinelle est une des plus romantiques que j’ai pu voir, c’est cela la marque des grands cinéastes. L’humour n’est pas absent de ce film mais il est particulier, il est dérangeant. Sternberg a vraiment réalisé ici une oeuvre totalement personnelle qui a déconcerté le public de 1934 mais qui a su ravir les cinéphiles qui ne sont dérouté par aucun thème lorsque la mise en scène est à la hauteur des ambitions du réalisateur.
Au delà d'une maitrise esthétique incontestable, donnant au film une incroyable valeur picturale, Sternberg n'en oublie pas l'essentiel : émouvoir. Chaque plan est d'une grandiosité apparente, chaque scène est d'une beauté extraordinaire... On retrouve bien là ses prouesses de "L'ange Bleu" par exemple. Un grand classique à ne pas manquer avec, en prime, une petite leçon d'histoire.
Une mise en scène baroque qui tient du génie, certaines scènes sont tout simplement anthologiques comme la messe de mariage et le final époustouflant avecspoiler: la cavalerie escaladant les escaliers du palais impérial constituant l'une des plus belles scènes de l'histoire du cinéma. La distribution est étincelante avec une Marlène sublime dans le rôle de Catherine II qui joue avec ses yeux et un étonnant Sam Jaffe dans celui de Pierre II. Un chef d'œuvre du cinéma ponctué par la musique de Tchaïkovski
Ce film qui retrace de manière romancée une partie de la vie de l'impératrice Catherine Il de Russie – il se concentre surtout sur l'arrivée depuis son Allemagne natale et ses intrigues spoiler: pour prendre le pouvoir au dépend de son mari dégénéré , le tsar Pierre III – est largement porté par une Marlene Dietrich absolument somptueuse. La progression de son jeu d'actrice, depuis la jeune fille naïve et un peu dépassée jusqu'àspoiler: l'organisation de son coup d'état , est remarquable. La mise en scène, qui s'appuie sur des décors sombres et baroques, est superbe.
Faire un film sur la Russie des Tsars permet à Sternberg de se lâcher dans le côté exubérance baroque de sa mise en scène tout en étant cohérent artistiquement avec son sujet. Tous les plans du film foisonnent de multiples petites choses, de figurants, d'éléments de décor, de jeux sur l'éclairage et donnent une mise en scène qui déborde d'une richesse quasi-inépuisable de détails faisant le bonheur du spectateur. Le cinéaste se sert du destin de cette jeune femme qui deviendra bientôt Catherine II de Russie pour dresser le portrait d'une femme forte et indépendante qui forge son caractère par les épreuves qu'elle traverse. L'écriture, la mise en scène et le montage donnent à Cette Impératrice rouge un rythme effréné et enivrant. Le réalisateur construit un écrin exceptionnel dans le but principal de mettre en valeur sa muse Marlene Dietrich qui est éblouissante de bout en bout.