En langue grecque, le terme "Apocalypto" signifie "nouveau départ".
A la fin de l'année 2005, la mise en ligne de la première bande-annonce d'Apocalypto a réservé une sacrée surprise aux plus attentifs des internautes. En visionnant le teaser trailer image par image et en s'arrêtant précisément à 1 minutes et 46 secondes, peu avant l'éclipse, c'est un certain... Mel Gibson qui apparaît, barbu, hilare et vêtu d'une simple chemise, aux côtés de ses comédiens mayas ! Une apparition hilarante visible à l'adresse suivante (sur le teaser trailer) : http://www.apple.com/trailers/touchstone/apocalypto/
La sortie américaine d'Apocalypto a dû être repoussée de quatre mois, d'août 2006 à décembre 2006, en raison des pluies diluviennes qui se sont abattues sur le tournage.
Le tournage d'Apocalypto s'est intégralement déroulé au Mexique, dans une épaisse forêt aux abords de Catemaco, portant le surnom de "La Jungla". L'équipe logeait dans une vaste plantation de cannes à sucre, à quarante-cinq minutes de Veracruz où ils ont pu reconstituer tout une métropole maya. Des ouvriers du pays ont notamment participé au projet, ce qui a contribué à relancer l'essor économique de la région.
Mel Gibson a engagé des acteurs non professionnels pour donner le plus d'authenticité possible à son film. Le casting s'est déroulé du Mexique jusqu'en Amérique centrale.
L'interprète principal de Patte de Jaguar se nomme Rudy Youngblood. Mel Gibson l'a choisi pour ses qualités physique et son talent de chanteur. Seul Rudy n'a jamais joué dans un autre film, au contraire des autres comédiens, qui ont au moins fait une apparition dans un long métrage.
Pour le rôle du vieux sage, l'équipe du film a recruté un vrai conteur maya d'un petit village de Yucatan appelé Espiridion Acosta Cache pour renforcer l'authenticité du film.
Après sa très controversée Passion du Christ (2004), interprétée en araméen, l'Américain Mel Gibson dévoile avec Apocalypto un nouveau long métrage atypique dont les dialogues sont cette fois-ci écrits et déclamés dans un dialecte maya : le Yucatèque. Pour bien apprendre sa prononciation et son intonation, chaque acteur s'est vu confié un lecteur MP3 pour se mettre le langage en tête, et des spécialistes étaient présents sur le tournage pour apporter des corrections éventuelles.
En plus d'apprendre le langage Maya Yucatèque, les acteurs devaient aussi porter de fausses dents. Le challenge était donc de s'immerger au maximum dans une culture quasiment inconnue tout en paraissant crédible.
Derrière la simple histoire d'un homme qui est prêt à tout sacrifier pour sauver son monde, Mel Gibson cherche à toucher les émotions les plus profondes du spectateur: " Mon désir était de tourner un film d'action et d'aventure trépidant qui ne laisse aucun répit ", se rappelle Mel Gibson. " Je cherchais à concevoir un moyen de raconter l'essentiel de l'histoire visuellement, pour toucher les spectateurs au plus profond d'eux-mêmes, viscéralement et émotionnellement ".
Le comédien Raoul Trujillo, interprète de Zéro Loup, explique que son personnage n'est pas fondamentalement méchant, il représente "le côté obscur du héros" et aide justement mieux le personnage à se dépasser et à se réaliser: " Il le guide dans toutes les étapes nécessaires à son développement pour qu'il puisse devenir un homme et représenter un espoir pour l'humanité et les générations futures ".
Pour le réalisateur, le véritable ennemi du film n'est pas Zero Loup, l'indien qui poursuit le héros, mais la peur elle-même: "Le méchant principal du film n'est pas une personne, c'est le concept même de la peur. Et pour pouvoir se dépasser, le héros doit apprendre à surmonter ses propres peurs... comme nous tous!"
Pour filmer les paysages uniques du monde maya, Mel Gibson a fait appel à Dean Semler, déjà oscarisé pour sa magnifique photographie de Danse avec les loups. Afin de bien capter tous les grands mouvements du film, Dean Semler a utilisé le tout nouveau procédé de la Caméra haute définition Genesis de Panavision: " Cet équipement a donné des résultats extraordinaires dans les scènes de poursuite en nous permettant d'obtenir des images que nous n'aurions pas pu capter avec d'autres caméras. Tout est là, on s'y sent réellement ". En plus de résister aux conditions extrêmes de la jungle comme la pluie intense ou la chaleur cuisante, la caméra Genesis exploite au maximum la lumière naturelle, comme dans la très belle scène du feu de camp où les flammes vacillantes éclairent une multitude de détails.
Mel Gibson a aussi fait appel à un ancien collaborateur pour reconstituer le monde maya d'Apocalypto: Tom Sanders, déjà habitué des épopées sur Braveheart, Il faut sauver le soldat Ryan et Dracula. Face au manque de données historiques sur le mode de vie des villages pauvres mayas, il a dû concevoir par lui-même le village de Patte de Jaguar de façon réaliste. Il a donc construit des huttes en forme de nids, pour contraster avec la verticalité des colonnes de la riche cité maya. Il voulait aussi profiter de la matière de ces huttes en bois pour permettre de voir à travers les branches le massacre du village. En arrivant sur le lieu du tournage, le Dr Hansen, principal consultant du film, s'est écrié : "Le passé a été ramené à la vie avec un réalisme rare !"
Pour bien s'imprégner de la culture Maya, Mel Gibson et la scénariste Farhad Safinia ont fait beaucoup de recherches auprès du Dr Richard Hansen, archéologue et expert en culture Maya. " Il se trouve que les archéologues et les anthropologues pensent que la civilisation maya s'est heurtée à des problèmes incroyablement similaires à ceux de notre époque, à savoir la généralisation des dégradations environnementales, d'une consommation excessive et de la corruption politique ", remarque Farhad Safinia. " Si une société ne tire pas les leçons de son histoire, elle se condamne à la revivre ", renchérit le Dr Hansen.