Dans le sillon du juge sans robe : les secrets du tournage

Avant de s'intéresser à la justice, la documentariste Mika Gianotti a fait le portrait de la communauté chinoise-whenzou de Paris (Famille Zhang, Paris, France), et a suivi des familles modestes lors de leurs premières vacances (Premières vacances, la parenthèse).

Mika Gianotti parle des deux protagonistes de son film : "J'ai filmé ici ce qui m'est proche, cette partie du réel que l'on croit toucher et voir mieux. Le monde mi-clos du petit tribunal d'instance de mon quartier est l'une de ces proximités-là. J'ai cherché longtemps ce lieu et surtout ces personnages. Puis je les ai rencontrés. Ce fut le coup de foudre, séparément et ensemble dans leur complicité. Madeleine Pelletier, l'ex-"Dame de fer de la lutte anti-drogue", devenue conciliatrice, et Marie Françoise Lebon-Blanchard, juge de paix. Elles sont magnifiques et vraies. La jubilation de les filmer a dépassé mes espérances. Marie-Françoise la juge, nous offre son humanité sans complaisance et Madeleine la conciliatrice nous séduit par son humour et sa profonde connaissace de l'âme humaine."

"Je suis une passionnée (obsédée !) des questions que pose la justice-garante-des-libertés et de la liberté tout court. Je crois que le fonctionnement de l'institution judiciaire draîne tout ce que la société à voir ou à cacher. Je suis fascinée par ce métier de magistrat où l'on ne peut être que juge et partie, car derrière ces deux facettes, il y a avant tout un être humain. Si l'on se donne le temps d'écouter et d'échanger véritablement, alors une relation humaine s'instaure, comme cela semble possible dans ce tribunal du XIVe arrondissement de Paris. J'ai filmé ce lieu et des situations qui permettent de dire : "Si c'était partout comme ça, le monde se vivrait mieux." J'ai filmé ici ce qui m'est proche, cette partie du réel que l'on croit toucher et voir mieux. Le monde mi-clos du petit tribunal d'instance de mon quartier est l'une de ces proximités-là."