Pendant un temps, j'y ai cru : qu'à moitié car je me doutais bien que les sacro-saints bons sentiments finiraient par avoir le dessus, mais je me disais : pourquoi pas, ce qui est déjà plutôt positif puisque cela signifie que pendant un long moment (comprenez une grosse moitié du film), « Esprit de famille » avait su instaurer un certain... mauvais esprit, assez piquant et finalement pas si caricatural, notamment quant à notre promptitude à dire du mal des autres et des « pièces rapportées » en particulier. Malgré une logique très théâtrale par son décor presque unique, les situations et les enjeux, sans être extrêmement originaux, sont suffisamment bien pensés pour que cela fonctionne, avec ce qu'il faut de méchanceté, notamment grâce à des dialogues parfois acérés, pour rendre cette réunion familiale drôle et mordante. L'interprétation n'y est clairement pas étrangère : Sarah Jessica Parker est impeccable, entourée par une savoureuse brochette de « premiers seconds rôles », de la grande Diane Keaton en passant par Delmot Mulroney, Luke Wilson, Claire Danes, Craig T. Nelson, Elizabeth Reaser à l'irrésistible Rachel McAdams. Mais bon, il fallait inexorablement que presque tout rentre dans l'ordre : passe encore
(à peu près) la maladie de la mère et au moins les couples se font et défont de façon un peu moins banale que de coutume (même si ce n'est absolument pas crédible, notamment le duo Mulroney - Danes)
. Moins que l'humour devienne assez lourdaud et que nous revenions dans une logique assez mièvre offrant, certes, quelques jolis moments, mais montrant surtout un récit n'ayant pas voulu aller au bout de ses bonnes (ou mauvaises, selon le point de vue!) intentions. Prévisible, donc, mais au moins un film assez rythmé, loin d'être déplaisant à suivre pour un Noël en bonne compagnie, notamment féminine : frustrant, mais pas déshonorant.