Film de science-fiction ambitieux, écrit et réalisé par James Cameron, Avatar n'est hélas que de la poudre aux yeux. L'histoire se déroule en 2154 sur Pandora, une des lunes du système stellaire le plus proche de la terre, et nous fait suivre Jake Sully, un ancien marine paraplégique envoyé avec d'autres, à la rencontre des Na'vi, le peuple habitant cet endroit, grâce à un système leur donnant la même apparence que ces habitants, dans le but de gagner leur confiance afin que les terriens y pillent leur richesse. Seulement, les militaires encadrants ces recherches, jugeant l'attente trop longue, vont employer l'usage de la force, obligeant Jake à devoir choisir son camp. Ce scénario a le mérite de nous immerger immédiatement dans cette aventure en nous expliquant de façon limpide les enjeux, cependant, on se rend vite compte de ses limites. En effet, l'intrigue est extrêmement convenue, aussi bien au niveau de ses thématiques que dans ses scènes d'actions. Résultat, les près de trois heures de film se font grandement ressentir tant c'est redondant et peu profond. De plus, le message écologique est trop moralisateur, tout comme le côté manichéen n'offrant aucune subtilité, ni nuance dans son propos. De surcroit, on ressent beaucoup trop le mélange des nombreuses inspirations qui font que l'ensemble manque clairement de personnalité. Pour ne rien arranger, les personnages sont beaucoup trop caricaturaux et peu appréciables pour qu'on s'attache à eux, ce qui fait qu'il est difficile d'avoir de l'empathie pour ces rôles interprétés par des acteurs dont les prestations peinent à convaincre entre Sam Worthington, Sigourney Weaver, Stephen Lang ou encore Michelle Rodriguez. Seule Zoe Saldaña joue un protagoniste appréciable. Avec de tels individus, difficile de procurer de l'émotion, surtout avec des répliques aussi peu inspirées, voir carrément pitoyables. Même le langage des Na'vi est sous exploité. Si la forme n'est pas une grande réussite, le long-métrage se rattrape sur sa forme qui est clairement sa plus grande force grâce à sa technique, même si tout n'est pas parfait. La réalisation de James Cameron possède de l'ampleur, mais sa mise en scène manque cruellement de créativité. Heureusement, l'univers crée est remarquable, bien que la richesse de ce monde soit gâchée par son discours. Cependant, Pandora nous gratifie d'une faune diversifiée et d'une flore luxuriante, embellies par une belle palette de couleurs éclatantes. Seule ombre à ce tableau, l'aspect des Na'vi n'est pas totalement convaincant. Reste que le visuel est globalement saisissant. Ces images sont accompagnées par une b.o. signée James Horner, dont les compositions s'accordent bien à l'action, mais dont les notes sont loin d'êtres mémorables, en plus de manquer d'un thème identifiable et iconique. Ce voyage dépaysant se conclut sur une fin sans surprise, venant mettre un terme à Avatar, qui s'avère être du grand spectacle peu divertissant à cause de ses nombreuses lacunes scénaristiques, et son esthétique sous forme d'artifice ne suffit pas à cacher la faiblesse de son récit insipide.