Alita : Battle Angel
Note moyenne
4,1
15563 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
Votre avis sur Alita : Battle Angel ?

1 222 critiques spectateurs

5
417 critiques
4
472 critiques
3
178 critiques
2
84 critiques
1
45 critiques
0
26 critiques
Trier par :
Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
anonyme
Un visiteur
5,0
Publiée le 14 février 2021
Un film à l'ambiance punk qui s'inspire d'un célèbre manga japonais.
Cela faisait longtemps que j'avais pas vu un film mêlant effets spéciaux avec un beau scénario.
Rien à critiquer le film est juste parfait.
Xavier D
Xavier D

67 abonnés 1 079 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 14 février 2021
Je sent bien l'aspect visuel, et le scénario inspiré de Ready Player One de Spielberg et le côté avatar de Cameron pour la technique et sa production et son scénario mais je ne reconnaît pas le cinéma de Robert Rodriguez qui ressemble plus aux réalisateurs précédemment cités. C'est, ceci dit, visuellement splendide, entre prise de vue réel et d'animation. Le personnage de rosa Salazar est totalement craquante, on retrouve Christoph Waltz avec plaisir, Jennifer Connelly, Mahershala Ali et Jeff Fahey.
Gaetan D.
Gaetan D.

8 abonnés 139 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 10 mai 2021
J'ai mis du temps à vraiment rentrer dans l'univers du film mais finalement on y prend goût. J'ai hâte découvrir Zalem dans Alita 2 (si jamais il sort...).
Par contre, le petit ami d'Alita remporte la palme du perso le plus insupportable de ce film, vraiment insupportable...
Et les questions philosophiques sont rapidement mises de côté au profit des scènes d'action plutôt réussies.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 25 janvier 2021
Signé Robert Rodriguez et avec l'implication de James Cameron, Alita ouvre la porte d'une nouvelle saga de SF : dès le départ j'ai été assez séduit par les décors chatoyants et fouillés, signe de l'ambition du projet, qui nous transportent réellement dans un monde futuriste. Un bon point pour l'immersion. L'histoire en elle-même est efficace, avec des scènes d'action plaisantes qui ne trainent pas en longueur, des interprètes charismatiques, et... une fin ouverte qui laisse beaucoup de questions en suspens. A bientôt et au plaisir, Alita !
AMCHI

6 162 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 21 janvier 2021
J'ai du lire les 3 ou 4 premiers tomes de Gunm que j'avais aimé mais je n'ai pas eu l'occasion de lire la suite, je me suis lancé avec quelques hésitations dans cette adaptation car après le décevant Ghost in the Shell, on pouvait craindre une autre version aseptisée d'un manga toutefois même si Robert Rodriguez est un réalisateur parfois inégal, il est capable aussi de faire d'excellents films.
Et Alita : Battle Angel est une très bonne surprise, de suite donc des la première scène j'ai accroché à ce film qui est un divertissement parfaitement calibré.
Niveau effets numériques, ce film est assez impressionnant or le plus remarquable c'est que Rodriguez ne s'est pas laissé envahir par cela, d'autres grosses productions du même genre se reposent trop sur les effets visuels oubliant la mise en scène et l'atmosphère.
Il y a une bonne histoire avec un univers assez passionnant même si l'on sent que tout ne peut pas tenir dans un seul film, d'ailleurs la fin est telle qu'elle annonce une suite (malheureusement le succès n'a pas été au rendez-vous dans les salles américaines) ; j'ai trouvé le récit très entraînant, les personnages attachants même si parfois on a un peu du mal avec cette vision uniquement numérique d'Alita (Rosa Salazar prêtant finalement que sa voix et son corps pour les mouvements).
C'est aussi un film qui assure niveau action, nous proposons d'excellentes séquences de combats, c'est un film rythmé qui n'a aucun coup de mou.
C'est un beau film, captivant et réalisé avec qualité. Quelques maladresses et j'aurais peut-être souhaité un peu plus de noirceur cependant je lui accorde un généreux 8/10 car j'ai passé un très bon moment en le regardant.
anonyme
Un visiteur
2,5
Publiée le 10 janvier 2021
j'ai pas lu le manga, un film commercial avec action, romance et retournements tellement niais poalala. L'enfant est placé au coeur de ce drame, à bon entendeur.
ManoCornuta

305 abonnés 2 925 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 9 janvier 2021
Si la prouesse technique est évidente et la qualité des effets spéciaux au rendez-vous, on a encore une fois affaire à un produit SF dans lequel Hollywood fait mine d'oublier qu'il y a d'autres ingrédients à prendre en compte. La maestria de la mise en scène ne parvient pas toujours à faire oublier un scénario un peu creux et clairement inachevé (un succédané de classiques cyberpunk mâtiné de Rollerball), ainsi que des interprètes trop souvent léthargiques et qui ne font guère passer d'émotion. En revanche, le côté immersif de cet univers est très réussi et permet de faire passer la pilule des 2 heures sans problème.
Ultimevegeta
Ultimevegeta

27 abonnés 96 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 8 août 2021
Franchement excellent ce film. les animations sont géniales et l'histoire est très prenante dommage que la fin nous laisse en suspens pour un Alita "2" mais franchement super. 4/5
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 31 décembre 2020
très bon film de SF! on appréciera les images de synthèse et effets spéciaux très réussis mais aussi l univers dans lequel on plonge pendant les 02h00 du film. La seule déception vient de la fin du film qui nous laisse un peu sur notre faim et laisse entrevoir le début potentiel d une saga en plusieurs opus.
Blockhaus44
Blockhaus44

2 abonnés 35 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 1 janvier 2021
Un film de science-fiction et d'anticipation divertissant et plutôt réussi. Les images de synthèse sont parfaites et le scénario apparaît cohérent. On est loin du manga dont il est adapté mais ça n'enlève rien aux qualités de ce film. A voir.
Buddy_Noone
Buddy_Noone

2 abonnés 89 critiques Suivre son activité

2,5
Publiée le 28 décembre 2020
Alita Battle Angel est bien ce que l'on peut appeller aujourd'hui la plus importante arlésienne cinématographique depuis Mad Max Fury Road.
Vers la fin des années 90, le producteur et scénariste français Jean-Pierre Dionnet, grand amateur de bd (on lui doit la création de la revue Metal Hurlant) et de cinéma asiatique (c'est lui qui s'occupa d'éditer en France les oeuvres de plusieurs cinéastes orientaux dont Takeshi Kitano) ouvre les pages du manga Gunnm de Yukito Kishiro et en tombe immédiatement amoureux. Conscient de l'énorme potentiel cinématographique de l'oeuvre du jeune mangaka, Dionnet contacte alors les ayant-droits pour leur acheter les droits d'adaptation. On lui répond alors que quelqu'un d'autre s'intéresse de près à l'achat des droits de l'oeuvre et qu'ils comptent privilégier cet acheteur. Quand Dionnet leur demande de qui il s'agit, ils lui répondent : James Cameron.

Ce dernier ne tardera pas à s'approprier les droits du manga. Tombé lui aussi amoureux de l'oeuvre de Kishiro dont l'univers et les thèmes abordés se rapprochent pour beaucoup de ses propres marottes (futur noir et dépressif, ascendance de la machine sur l'homme, modèle de femme forte dans un univers ultra-masculinisé), le cinéaste aura alors pour projet d'adapter lui-même le manga à l'écran dès que les avancées en matière d'effets spéciaux le lui permettraient. Son objectif est alors de développer un projet personnel, Avatar, et de s'en servir comme terrain d'expérimentation à des effets spéciaux révolutionnaires que le cinéaste ré-emploierait de manière bien plus aboutie dans son adaptation du manga. Entretemps, le cinéaste-producteur aura recyclé bon nombre d'éléments du manga dans Dark Angel, une série fadasse du début des années 2000, jusqu'à en reprendre une des planches iconiques comme image finale du générique de la série (l'héroïne contemplant la ville du haut d'une tour). Le pillage de l'oeuvre de Kishiro ne date ainsi pas d'hier et Cameron ne cessa par la suite de repousser pendant près de 20 ans son adaptation de Gunnm, au profit du développement d'Avatar dont (comme on le sait) le carton monumental le détourna finalement de son désir de porter lui-même Gunnm à l'écran. Occupé à développer l'histoire et la pré-production des suites de sa saga mastodonte, Cameron se rapprocha alors contre toute attente de Roberto Rodriguez, un réalisateur aux antipodes de son univers, pour lui confier les clefs de l'oeuvre de Kishiro.
Réalisé il y a près de deux ans (mais sorti il y a quelques mois), Alita Battle Angel fut plutôt bien reçu par la critique mais remboursa à peine son budget et les coûts de sa promotion, condamnant ainsi quelque peu l'ambition de Cameron pour développer l'univers de Kishiro à l'écran.

Et là j'ai envie de dire, tant mieux pour les fans de Gunnm et tant pis pour les amateurs d'Alita. A l'annonce de l'adaptation promise par Cameron à l'époque, le fan du cinéaste et de l'oeuvre de Kishiro pouvait se plaire à imaginer une oeuvre de SF noire et adulte, visuellement spectaculaire et sensiblement désespérée, fidèle au manga et très proche de la noirceur qui irriguait alors les deux premiers Terminator et Aliens. En 2019, la SF de Cameron n'est clairement plus la même. Depuis Avatar, le cinéaste s'enlise dans une recherche de perfectionnement visuel au point de lui sacrifier l'originalité de ses scénarios. Avatar n'en était qu'une de ses résultantes, le spectacle était alors phénoménal mais nivelé par le bas par une intrigue qui ne faisait que recycler des thèmes et des passages entiers de la littérature de science-fiction (Le Cycle de Mars), de films (La Forêt d'émeraude, Le Retour du Jedi, Princesse Mononoké, Pocahontas), de la japanim (Patlabor) et qui pillait littéralement l'univers imaginé par Cailleteau et Vatine dans leur bande-dessinée Aquablue (le nombre d'éléments "empruntés" est tel que l'on peut aisément parler de copier-coller-voler) et des planches entières du Arzach de Moebius. Loin du coup de génie créatif, l'exploit était alors surtout de proposer un spectacle inédit, dû à ses effets spéciaux révolutionnaires et des trouvailles visuelles que le scénario justifiait intelligemment par son script.

Alita Battle Angel pose un problème différent, en cela qu'il s'agit de l'adaptation (officielle cette fois) d'un univers amplement développé sur plus de deux décennies par son créateur, Yukito Kishiro. Quelque-chose que Cameron ne peut se targuer d'avoir "imaginé". D'où le désintérêt progressif du cinéaste pour une oeuvre dont il préféra finalement déléguer la réalisation et la co-écriture.
Aujourd'hui, il faut bien se dire que si le film a séduit la critique et les spectateurs, c'est grâce au concept de son univers futuriste mécanisé, son histoire d'amour tragique et la force d'une héroïne qui évolue de gamine innocente à une guerrière impitoyable. Bref ce qui a tant ravi le public, c'est ce que Kishiro a inventé et que Cameron et Laeta Kalogridis ont simplement repris pour écrire leur scénario (ils ont d'ailleurs surtout pompé le scénario de l'OAV sorti en 94 jusqu'à lui en reprendre des scènes entières ainsi que le personnage de Chiren, absent du manga). Soucieux d'intégrer le plus d'éléments du manga dans un film de deux heures, Cameron mixe les trois premiers arcs du matériau d'origine et imagine pas mal de raccourcis (la découverte de l'armure du Berserker, la confrontation avec Grewishka, la qualification au Motorball) pour élaborer son script. Le gros problème étant que le cinéaste-scénariste ne s'est pas simplement contenté de reprendre à son compte ce que Kishiro avait déjà écrit, il a en partie trahi l'essence de l'oeuvre originale en édulcorant son univers, en le privant de toute la noirceur contextuelle qui faisait sa singularité et en refusant toute sa violence graphique et thématique pour s'assurer une plus large audience. Ce qui est complètement stupide : on ne peut prétendre adapter une oeuvre aussi noire et violente que Gunnm sans être prêt à en retranscrire une grande part de la noirceur à l'écran. Priver une telle adaptation de la violence qui parcourait l'oeuvre de Kishiro c'est un peu comme adapter le Berserk de Miura en le réduisant à un banal PG-13. La violence graphique de l'oeuvre originale servait d'électro-choc, c'était un tremplin émotionnel autant à son héroïne qu'au lecteur pour figurer la déshumanisation galopante de son univers. Voir Makaku (ici changé en Grewishka, vulgaire pantin de Nova) scalper un individu en plein milieu de la foule pour se repaître de son cerveau était une image aussi joyeusement gore que justifiée car traduisant toute la dangerosité d'un monde sans foi ni loi où toute vie ne tenait plus qu'à un fil. Ici, les producteurs ont voulu éviter la moindre effusion de sang en réduisant la violence à de banals hors-champs qui traduisent toute la frilosité de cette adaptation.

L'univers de Gunnm lui-même ne se trouve pas vraiment dans le film et il ne faudra guère plus de 5 min au fan du manga pour s'en rendre compte. Passé la sempiternelle découverte de Gally par Ido dans la décharge, l'éveil de l'héroïne et sa découverte du monde futuriste qui l'entoure en dit assez long aux fans pour comprendre que Rodriguez n'a aucunement l'envie de rendre justice au manga. Situé en Amérique du Sud, l'Iron City du film n'a plus grand chose à voir avec la Kuzutetsu des terres apocalyptiques de Gunnm, les gens s'y promènent visiblement heureux, beaucoup de couples marchent main dans la main, des enfants font du roller sous un soleil radieux : la ville, colorée et animée, ressemble plus à la Seattle post-crise de la série Dark Angel et n'a rien à voir avec l'enfer urbain oppressant du manga, hanté par les derniers représentants d'une humanité suffocante qui se dilue dans la machine. Dès l'exposition du film, le spectateur remarquera d'ailleurs à travers le regard de son héroïne nombre de personnages augmentés affublés de prothèses, de bras et de jambes cybernétiques sans que jamais le scénario ne justifie cette pandémie de greffe cybernétique (aucun personnage n'a l'air de souffrir de la perte de ses membres, on ignore d'ailleurs pourquoi autant de gens sont "augmentés").

Ce refus de noirceur et l'embellissement hors-propos de cet univers futuriste finit inévitablement par contredire sa principale métaphore : le monde des déshérités enviant celui inatteignable des nantis (une métaphore reprise à Metropolis de Fritz Lang et que Neil Blomkamp s'était facilement réapproprié pour son Elysium).
En confrontant les citoyens désespérés de Kuzutetsu à un idéal de vie rêvée symbolisée par la ville flottante de Zalem, Kishiro avait à coeur de propulser ses personnages dans une quête identitaire qui les emmenait à découvrir que l'utopie n'était en rien meilleure que la ville déshumanisée dont ils se sentaient prisonniers. Dans Alita, le propos n'est plus possible : en quoi les citoyens d'une Iron City rayonnante voudraient s'échapper vers Zalem ? C'est le rêve d'Hugo lui-même qui perd de sa logique et par là même toute l'histoire d'amour au centre du film.
Ainsi, là où Yugo se servait quelque peu de Gally pour pouvoir atteindre son rêve et semblait accorder moins d'importance à la jeune femme qu'à son projet de gagner la cité de Zalem, Hugo lui, tombe instantanément amoureux d'Alita et leur histoire d'amour prend très vite l'allure d'une idylle romanesque à la sauce bit-lit, plus proche de la niaiserie pré-pubère d'un Twilight que du chassé-croisé amoureux au centre du second acte du manga de Kishiro. Zalem elle-même perd de son intérêt, et il n'est jamais vraiment question de penser au monde rêvé ou aux gens qui s'y trouvent.

Cameron trouvera alors la parade en personnifiant Zalem par un personnage issu du manga qui servira ici de principal antagoniste, concentrant presque à lui-seul tous les enjeux du film et d'une possible suite (voir ce dernier geste que l'héroïne lui adresse dans la scène finale). Personnage iconique et fascinant, sorte de savant fou aussi drôle que terrifiant, Desty Nova devient ici le big bad guy en chef, une sorte de grand maître de Zalem qu'il faut à tout prix faire tomber de son piédestal. Le scénario ne fera qu'annoncer le personnage tout au long du film tout en le cantonnant à la périphérie des événements. Cameron aura d'ailleurs la bonne idée d'en faire un personnage omniscient en lui permettant de s'emparer temporairement des corps de ses sbires pour lui donner la parole et il se servira surtout de Vector (personnage mineur du manga, incarné ici par Mahershala Ali) pour le représenter. Une manière comme une autre de rendre justice au machiavélisme du Nova du manga, tout en suggérant son génie et son immortalité (il dira d'ailleurs à l'héroïne par le biais d'un de ses pantins : "Vois-tu, le seul moyen pour moi d'apprécier mon immortalité est de voir les autres mourir"). Le choix judicieux d'Edward Norton dans le rôle, et le mystère autour de sa personne, justifient d'ailleurs à eux-seuls l'attente d'une suite.
Pour en rester à la distribution, Rodriguez s'appuie ici sur un casting solide composé d'acteurs plus ou moins connus, beaucoup s'étant ici prêtés au jeu de la motion capture (Jackie Earl Haley, Casper Van Dien et Michelle Rodriguez), avec la quasi-inconnue Rosa Salazar dans le rôle-titre. Le travail de la jeune actrice sur le personnage tout en motion capture ainsi que le chara-design élaboré par les magiciens de Wetta (le corps de Berserker, les grands yeux comme caractéristique des guerrières martiennes) restitue plutôt bien l'ambivalence inhérente à l'héroïne du manga, même si l'on peut regretter son aspect "uncanny valley". A ses côtés, Christoph Waltz encaisse son chèque en composant un Ido plus paternaliste et moins ambigu que dans le manga, Jennifer Connelly illumine l'écran de ses apparitions, et Ed Skrein compose un Zappan assez fidèle au cynisme revanchard du personnage original.

Outre sa distribution, une autre des qualité du film sont ses quelques scènes d'action dont sa (courte) séquence de Motorball, sur laquelle une bonne partie de la promotion du film était basée. Impressionnante et superbement chorégraphiée, elle sert ici surtout de principal morceau de bravoure du film. Peu familier de la SF à grand spectacle, Rodriguez réussit à imposer une dynamique visuelle, certainement dictée par son illustre producteur, sans toutefois chercher à retranscrire la cruauté des planches originales. Occupé à diluer les trois premiers arcs du manga dans son script (le combat contre Makaku, la rencontre avec Yugo et le championnat de Motorball), Cameron s'empresse d'intégrer à l'intrigue cette compétition de sport futuriste, sorte de rollerball en plus violent, mais le fait quelque peu au forcing, au détriment de la cohérence des relations entre ses personnages (voir la facilité qu'a Ido d'accepter qu'Alita se lance dans la compétition). Le Motorball prépare ici la critique d'une manipulation politique des masses que le film ne fera qu'effleurer au profit du spectaculaire, réservant l'essentiel de la compétition et la confrontation avec le champion Jashugan (que l'on entrevoit ici sous les traits de Jai Courtney) à un second opus hypothétique.

Côté réalisation, beaucoup ont cru voir dans certaines séquences l'empreinte de James Cameron, en minimisant facilement l'apport de Rodriguez dans le processus de direction du film. Personnellement, je n'ai retrouvé l'influence de Cameron que dans quelques scènes à effets spéciaux renvoyant à son travail sur Avatar et dans l'exposition doucereuse du film, renvoyant à Dark Angel. L'essentiel de la réalisation porte indubitablement la signature de Rodriguez, ce dernier s'amusant même à s'auto-citer à de multiples reprises, notamment dans l'exposition du film (l'ambiance régnant dans les rues d'Iron City), dans la poursuite sur les toits (renvoyant à un passage de Sin City 2) ou encore dans la séquence du Kansas Bar où il reprend un travelling entier de From dusk till dawn pour explorer l'endroit, l'aménagement du décor à l'intérieur du Kansas évoquant d'ailleurs ouvertement celui du Titty Twister.
Il faudra aussi reconnaître au réalisateur d'avoir su respecter quelques planches de l'oeuvre originale et ce même si la scénographie colle parfois un peu trop au travail de l'animateur Hiroshi Fukutomi sur l'OAV de 94. Des plans entiers du film reprennent ainsi ceux de l'anime et traduisent au choix, soit un voeu de fidélité du réalisateur mexicain (qui avait fait la même chose sur ses deux Sin City), soit le pillage formel pur et simple d'une oeuvre et d'un anime movie que beaucoup de spectateurs ne connaissent pas.

On en revient donc au principal problème d'Alita Battle Angel : la comparaison inévitable avec la qualité du manga qui l'a inspiré. Contrairement au Watchmen de Snyder qui transposait fidèlement l'oeuvre originale en en magnifiant la narration défragmentée par le langage cinématographique, Alita lui ne décolle jamais de son statut d'adaptation ingrate, relevée par une performance technique remarquable mais handicapée par l'ambition contradictoire d'un cinéaste-producteur visiblement peu impliqué. Si le scénario du film mixe et adapte dans les grandes lignes le manga de Kishiro et ne peut être attaqué pour les sacrifices inhérents au procédé d'adaptation (qui nécessite forcément un travail de sape), il en reste fortement critiquable en cela qu'il dénature surtout toute l'essence visionnaire du manga en en refusant la noirceur contextuelle et la cruauté du propos.
Très loin de la claque longtemps attendue, on se retrouve donc avec un sympathique divertissement, à l'ambition essentiellement visuelle, et qui à peine sorti commence déjà à se perdre dans les limbes mainstream du tout-venant hollywoodien. Un gâchis exceptionnel que l'on ne peut que déplorer au regard du chef d'oeuvre qui l'a inspiré.
Bernardo Branko
Bernardo Branko

1 critique Suivre son activité

3,0
Publiée le 25 décembre 2020
Film qu'appréciera plus particulièrement un public très jeune, a voir pour les décors très futuristes
Dx M.
Dx M.

70 abonnés 807 critiques Suivre son activité

4,5
Publiée le 25 décembre 2020
Ce film est génial... je viens de le découvrir par hasard en cherchant un SF divertissant... les FX et les scènes d action sont au top... le scénario est classique - un peu gnangnan par moment - mais ça passe... le côté cyberpunk et la promotion du transhumanisme est omniprésent... bref je espère qu'il va y avoir une suite...
François D
François D

1 abonné 10 critiques Suivre son activité

1,5
Publiée le 20 décembre 2020
Mauvais film. Monde dystopique et déprimant à souhait, dans lequel errent sans foi ni loi des humains semi cyborgs, des extraterrestres et monstres en tous genres, qui se font des guerres entre clans et chasseurs de primes. Le film n'a aucun sens précis, il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, le scénario est mal écrit, et les scènes s'enchaînent sans grande cohérence. L'histoire qui intrigue cependant les spectateurs n'évolue pas, et n'apporte aucune réponse, le film s'ouvrant sur de nombreux mystères déjà présents au début. Bref, si vous regardez ce flop, vous en saurez à peu près autant à la dixième qu'à la dernière minute.
Jerem69tt
Jerem69tt

114 abonnés 1 700 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 6 décembre 2020
Un très bon film de SF légèrement classique sur le début mais qui trouve un bon rythme derrière et dont le sujet principal reste un sujet de société et de classe social bien au-delà de la SF et des cyborgs (thématique principal du film). C’est entrainant, rythmé avec de l’action et des effets spéciaux d’excellentes qualités ; le sujet est intéressant, bien qu’attendu, et les personnages bien attachant. Le final est aussi intéressant, en spoiler: ne se contentant pas du simple happy end, mais en nuançant la chose entre le positif et le moins bon en ouvrant la porte à une suite. En ne s’y attendant pas, c’est une surprise qui fait plaisir, tout en laissant un petit gout de (bonne) frustration de ne pas avoir vu le méchant descendu de son trône
. Bref de bonne qualité.
Les meilleurs films de tous les temps
  • Meilleurs films
  • Meilleurs films selon la presse