Alita : Battle Angel est à la fois et un emballement et une aussi grande frustration. Robert Rodriguez, à la tête de cette somptueuse grosse cylindré prend ses virages d'une main de maitre à tel point qu'il en garde son le coude et génère encore un peu plus d'estime pour une conduite divine dans le registre. Alors pourquoi ressentir de l'insatisfaction vis à vis d'un tel film ? La réponse est dans ses lignes droites, très larges, sans trop de reliefs et que ce même Rodriguez arpente pied au plancher sans changer de vitesse histoire de bien faire vrombir un moteur en surchauffe !
Dès le départ l'on comprend que le scénario va vite être expédié, montre en main, on plante le décors et on tricote ici et là des raccords pour tout faire tenir. Là-dessus, je n'ai pas forcément de réticences à première vue car j'estime qu'il est possible de relayer l'histoire grâce à d'autres artifices. Mad Max, Drive, Gravity sont des exemples frappants qui manifeste en ce sens. Ici, ce n'est pas vraiment le cas. Le film s'arrête longuement sur le cheminement de ses personnages puis tranches à l'excès avec de grands coups de canifs à l'aide de raccourcis grossier et boursouffler. Résultat des transitions de But en Blanc entre incohérences et brutalité qui abime une compréhension et une adhésion sans contestes.
Du coté du casting, ce n'est pas tout rose non plus. Christoph Waltz, Jennifer Connely et Mahershala Ali servent des prestations, au mieux à minima, au pire standardisé. Ed Skrein et Keean Johnson eux sont complètement hors courses. Seule Rosa Salazar témoigne de cette émotion dont le film cherche à étendre. Elle est quand à elle très touchante.
Après toutes ces critiques négatives, un peu de nuances s'impose. Alita est un film que je pense trop calqué sur une liste de demandes pour le genre et l'époque. Parfois judicieuses, pour d'autres nettement moins ... Toutefois, je ne développerai pas plus là-dessus car pour être franc, je m'en fiche un peu ! Non, pour moi le film pèche car il n'ose pas assez aller à la marge et se cache derrière des dialogues insipides. Hormis son " F*** your Mercy " lors du très gros fight dans le bar, le texte peine un peu. Franchement même ! Alita donne en revanche tout lors de ses scènes d'actions pures et dures et on peu dire que sur ce point Robert Rodriguez viens titiller touts les recoins de son système pour en livrer un excellent divertissement. Mieux encore, le film est très audacieux et très beau.
Alita est de ses Blockbusters que j'aimerai ajouter à la liste des Mortal Engines, Pacific Rim, ou autres Looper et consorts qui embrassent le cadre pour mieux appuyer sur ses petits détails incroyables et venir s'installer dans une trajectoire de cinéma folle et impressionnante. Malheureusement, je reste sur ma faim malgré le plaisir ressentit ...