D’un côté, on pointera un scénario ultra-classique, prévisible, presque cliché voire carrément ennuyeux s’il n’y avait un abord kafkaïen à travers le Château, matérialisée par la plateforme éthérée de Zalem. D’un autre, on relèvera les décors et l’ambiance futuristes post-apocalyptiques, la réalisation mélangeant à la perfection, jusqu’au vertige, images de synthèse et prises de vue réelles, ainsi que l’interprétation, la capture de mouvements de Rosa Salazar, la bonne bouille de Christoph Waltz (qui n’est pas sans rappeler son rôle dans le Zero Theorem de Gilliam) et le déhanché classy de Jennifer Connelly.
Bref, on est dans un film d’action SF qui tient toutes ses promesses sans, pour autant, révolutionner le genre. En tant que film, il s’agit d’une réussite, en tant qu’oeuvre, peut-être un peu moins. Mais en vrai, on s’en fiche : la maîtrise de l’esthétique de la violence et du combat est l’ADN de Rodriguez et cette Alita coche toutes les cases, un vrai grand spectacle largement supérieur à tous les films de super-héros qui inondent les écrans depuis trop longtemps.
Il y a enfin un plus indéniable : pour boosté aux ficelles virilistes qu’il soit, ce film transcende complètement les genres sans qu’on s’en aperçoive, preuve, s’il en fallait, que c’est possible. Alita est en effet l’hybride réussie entre Black Widow, Rambo, Terminator, Wonder Woman et bien d’autres personnages badass. Personnellement, j’ai pris une claque.