Eh bien… quand je vois la note moyenne octroyée par les spectateurs (3,3/5), je me demande si on a regardé le même film ! Mais apparemment oui. Il va donc falloir que quelqu’un m’explique en quoi ce long métrage est bon, voire très bon. C’est là que je risque de ne pas me faire que des amis, voire de perdre quelques fidèles lecteurs (sincèrement navré), mais tant pis : j’assume. Parce que j’ai trouvé cette soi-disante comédie non seulement pas drôle pour un sou (pas même de quoi esquisser un sourire, ni un semblant de risette), et même "excessivement énervante", pour reprendre ce qui semble être une expression du plat pays. Le premier bon point réside en la définition donnée sous le titre. "Dikkenek : traduction littérale de gros cou, vantard, grande gueule, monsieur ou madame je sais tout…" Au moins, la traduction a le mérite d’être éloquente et de ne pas mentir sur la marchandise. Le second bon point : le générique de fin. Là, j’ai envie de dire : ENFIN !!! Le synopsis présente le personnage joué par Jean-Luc Couchard comme étant LE dikkenek de ce film. Et en plus, le même synopsis révèle une histoire qui va se situer souvent en-dessous de la ceinture. C’est exactement ça, d'autant plus qu'il résume tout le film. Donc le scénario tient en ces quelques malheureuses lignes. C’est même à se demander s’il y a en un tant il semble avancer sans aucune cohérence au gré des délires pour le moins erratiques. J’ai même eu l’impression de suivre un film à sketches dans lequel on a mis bout à bout plusieurs courts métrages. Les ellipses sont nombreuses, et les transitions sensées relier le tout pour faire une histoire sont absentes. Du coup, le résultat n’a ni queue ni tête, et on en oublie complètement la direction indiquée dès les premières images. Et au cours d’une même scène, on a même des mauvais raccords d’un plan sur l’autre, censé être le même ! Question technique, on repassera. Car ce n’est pas un film à sketches, bien que ce soit fort bien imité quand même. Question casting, qu’est-ce qu’on a ? Eh bien pas grand-chose. L’insupportable Jean-Luc Couchard en bon dikkenek qui se respecte fait du Jean-Luc Couchard ; le mauvais Dominique Pinon ne fait rien d’autre que du Dominique Pinon ; François Damiens est égal à lui-même et fait un bon dikkenek lui aussi ; Florence Foresti, dont c’est sa première expérience cinématographique, aurait mieux fait de se cantonner aux scènes planchéiées de ses one woman shows, sans compter qu’elle fait elle aussi une bonne dikkenek ; Marion Cotillard montre qu’elle est capable du pire ; Jérémie Rénier, pathétique de misogynie et de machisme, fait également un beau dikkenek ; Catherine Jacob, c’est simple, on se demande ce qu’elle fiche là car son personnage ne sert strictement à rien ; enfin, Mélanie Laurent tente bien de faire quelque chose en apportant un peu de sentiments, mais… imposer quoi que ce soit est difficile quand on est seul dans un immense néant. La musique est inexistante, cependant les rares morceaux existants ont été bien choisis. Pour conclure, la critique de TéléCinéObs résume parfaitement mon avis : "un film d'une laideur de compétition et d’un vide abyssal, où l'accent belge est caricaturé (...) et où les personnages rigolent tellement à notre place [de leurs blagues graveleuses et de leur trash attitude] qu'il n'y a absolument aucune raison de les accompagner." Voilà, tout est dit.