ça commençait très bien, puis j'ai trouvé que le rythme ne tenait pas, si les acteurs étaient très bons, autant le début m'a passionné, autant la fin un peu moins. ça reste un bon film, très vrai, pur, du Pialat en somme.
les scenes de repas filmées par pialat sont criantes de vérité, un film touchant et autobiographique sur l'adultere. Guy Marchand en cocu est admirable.
Évidemment, pour apprécier Pialat, il faut un minimum de culture tant toute son œuvre est référencée... Mais même sans culture, on peut avoir suffisamment de bon goût et d’intelligence pour apprécier la beauté, non ? Pas évident, me dites-vous ? C’est vrai ! Alors, laissez hurler les loups qui préfèrent les débilités populaires, et retournez voir et revoir les chefs d’œuvre de Pialat. Loulou en est un, un vrai.
Un film involontairement comique sinon catastrophique, de + on peut certes condamner la lenteur d'une oeuvre pour sa lenteur - à tort ou à raison - , mais en ce cas bien précis aucune attache réelle n'est, en effet, présente; si ce n'est des moeurs tout à fait normaux pour leur époque: Le pire de Pialat !
Une fois encore, Maurice Pialat prouve que le cinéma dit "social" ne rime pas forcément avec ennui. Et pour cause, depuis longtemps, Pialat a su comprendre que le sel de la vie appartient aussi aux gens de peu d'importance et que la lutte pour la vie appartient le plus souvent aux plus pauvres, comme avant lui l'écrivit Steinbeck à travers ses "Raisins de la colère". Ce "Loulou" vaut ainsi par cette rage de vivre qui traverse tous ses personnages brillament interprétés, avec une fois encore, un Depardieu parfait dans un rôle de loubard au grand coeur. Magnifique.
S'il est une tare que condamne le critique improvisé de nos jours, c'est la lenteur. Honnie soit la lenteur! Ainsi le dernier film de Kubrick était nul parce que jugé trop lent et l'immonde dernier opus de Hulk supérieur au premier qui souffrait de lenteur. Quand Pialat rencontre Depardieu, il prend son temps, tout son temps, le temps d'être dans l'instant sans s'encombrer du reste (et des speedés du gland). Tant mieux! Le scénario est éthéré au possible, linéaire, intimiste tout comme le jeu des 3 acteurs (formidable et instense)en repli. Point fort du film : Pialat ne filme pas Depardieu, il le peint. Un singulier poème!
Un excellent film français. On se laisse porter par ces acteurs brillants, au fil de "morceaux de vie" qui font, mis bout à bout, un très bon moment de cinéma.