Lady vengeance est la troisième volet d'une "trilogie de la vengeance" initié par Park Chan-wook en 2002 avec Sympathy for Mr. Vengeance et poursuivit en 2004 avec Old boy.
La première du film a eu lieu en Corée le 18 juillet 2005. Il a ensuite prit le box-office d'assaut. Trois semaines plus tard, le film a rapporté plus de 20 500 000 $ et a été vu par près de 4 millions de spectateurs, ce qui en fait le plus grand démarrage de l'année en Corée. Le film se classe aujourd'hui parmi les plus succès de l'histoire du cinéma coréen.
Dans les premiers films de Park Chan-wook, la structure était simple : "deux hommes, une femme", le personnage féminin passant inévitablement au second plan. C'est contre ça que le réalisateur a voulu se révolter. Après Old boy, il expliquait : "Je m'en fais une promesse : dans mon film suivant, le personnage principal serait une femme". Lady vengeance était née.
Lee Yeong-ae est une des plus grandes et des plus populaires actrices coréennes. Célèbre dans toute l'Asie grâce à diverses séries télé comme "Jewel in the Palace" ou à des films comme "One fine spring day", l'ange de la vengeance retrouve Park Chan-wook (après une collaboration dans Joint security area) pour un rôle détruisant totalement son image lisse de femme douce et chaleureuse. Elle incarne le faux-démon violent avide de vengeance, personnage principal de Lady vengeance.
L'acteur culte coréen, star vengeresse de Old boy, retrouve Park Chan-wook pour le troisième volet de cette trilogie... mais du côté des ennemis. Il interprête le rôle d'un professeur d'école, sadique kidnappeur qui sera traqué par la fameuse Lady Vengeance.
Bien que le film reparte bredouille des principales récompenses de la 62ème Mostra de Venise, Lady vengeance obtient de nombreux prix "collatéraux" à la compétition officielle : Meilleur film "nouvelles tendances", Lionceau d'Or et Prix "cinéma du futur" en forment le début de liste. Le film part favori pour les équivalents des Césars coréens.
Chaque volet de la "trilogie de la vengeance" de Park Chan-wook a voyagé aux quatres (ou trois) coins de l'Europe, participant toujours à divers festivals. Sympathy for Mr. Vengeance fut présenté à Berlin en 2002, Old boy repartit de Cannes avec le Grand prix du Festival sous le bras et Lady vengeance faisait partie de la sélection officielle de la 62ème Mostra de Venise.
Entre Tsui Hark, Quentin Tarantino et Abel Ferrara, il y a Park Chan-wook. Diplômé de philosophie, il pense la violence comme processus rédempteur et offre une vraie analyse et méthode de leur rapport. Théorie sur la juste vengeance dans Sympathy for Mr. Vengeance (qui a le droit à la vengeance ?), sur la vengeance conditionnée dans Old boy (le mal doit-il engendrer la vengeance ?) dans Lady vengeance, il offre une vision pessimiste sur la rédemption, inaccessible pour son personnage : Lady Vengeance "comprend son erreur (...) elle réalise que la violence n'a aucune vertu rédemptrice". Et d'un coup Park revient à la source du mal, la pulsion de violence : est-elle vraiment créée par le désir de vengeance ? N'est-ce peut-être pas l'inverse ?