Le projet Godzilla : final wars a été lancé afin de célébrer les cinquante années de la création du monstre (et de la franchise). Produit de l'explosion d'une bombe atomique, Godzilla est rapidement devenu une icône dans son pays d'origine, le Japon. Du statut de monstre destructeur métaphore de l'arme nucléaire, il est passé à celui d'ami des enfants, avant de revenir à l'esprit original. En tout, si l'on inclue Godzilla : final wars et la version américaine conçue par Roland Emmerich, 28 films sur Godzilla ont été réalisés, sans compter ses apparitions dans des oeuvres parallèles comme le super-sentai Shooting Star Zone, des parodies télé et cinéma, ainsi que de nombreux mangas et comics, des chansons, des livres pour enfants, des cartes et des centaines de types de produits dérivés. Ouf !
Godzilla : final wars est le dernier film de la "saga millenium", soit le troisième segment de l'histoire de la franchise, qui a démarré en 1999-2000 avec Godzilla 2000.
La Toho, célèbre studio de cinéma japonais, voulait produire un film d'une ampleur inégalée afin de moderniser le personnage de "Big G" (surnom affectif de Godzilla). Il fallait également rattraper le flop financier de Godzilla Tokyo S.O.S., la 27e et dernière version (inédite en France) en date du mythe. Plusieurs cinéastes se sont déclarés intéressés pour prendre en main le projet. La société de production confiait d'ordinaire les "Godzilla-films" à des réalisateurs spécialisés dans le kaiju eiga, ou "film de grand monstre", mais cette fois-ci les responsables ont décidé de déroger à la règle. Ainsi, Takashi Miike (Audition, 2002) et Ishii Katsuhito (The Taste of tea, 2005) se sont entre autres portés volontaires. Au final, c'est Ryuhei Kitamura (Versus l'ultime guerrier), dont le nom est indéniablement lié au genre fantastique, qui a emporté le morceau.
Ryuhei Kitamura explique son attachement au monstre : "J'ai fait Godzilla : final wars parce que j'adore Godzilla, je n'ai donc pas voulu faire de grands changements. Je pense néanmoins que la façon d'aborder la série durant les dernières années n'était pas la bonne. C'est tellement enfantin ! Il fallait donc faire quelque chose de différent. Mais cela ne veut pas dire que je voulais changer totalement Godzilla. Il y a des points intéressants, c'est pour cela que j'ai fait référence aux anciens films et c'est aussi pour cela que je n'ai utilisé que très peu les effets numériques."
Kumi Mizuno, qui joue le rôle du commandant Akiko Namikawa, est une ancienne gloire du film fantastique nippon. Affiliée de nombreuses années à la Toho, elle apparut dans Ebirah, Horror of the Deep (1966) et dans The War of the Gargantuas (1967). Elle a également inspiré le personnage de Yoko Tsuno, la bande-dessinée de Roger Leloup...
A ses côtés, on retrouve Akira Takarada : cet acteur désormais octogénaire était présent dans le premier film de la série des Godzilla en 1954, tenant le rôle du fiancé d'Emiko, puis est apparu dans quatre autres épisodes de la série. L'acteur est l'un des rares "survivants" du premier film, ses collègues étant tous décédés ou bien retirés du monde du cinéma (Momoko Kochi, qui jouait alors Emiko, est morte en 1998 après une dernière apparition dans Godzilla vs. Destoroyah)...
Le film montre les exploits de nombreux monstres, dont Kumonga, une araignée géante que Godzilla avait déjà affrontée par le passé (dans Son of Godzilla - Gojira No Musuko). De même, la plupart des péripéties ou des personnages du film étaient présents dans les précédents épisodes de la saga... Le réalisateur va même jusqu'à utiliser des images d'archives tirées de ces derniers.
Dans de nombreux épisodes de la saga, à commencer par le premier, on pouvait constater la présence d'acteurs américains. C'est Raymond Burr (L'homme de fer dans la série du même nom, ou encore le mari assassin dans Fenêtre sur cour) qui ouvrait le bal en 1954. Les acteurs suivants étaient souvent de parfaits inconnus, et c'est également le cas dans Godzilla : final wars.
Pour la première fois dans l'histoire de la saga (exception faite de la version américaine par Roland Emmerich bien entendu), le film a été en partie tourné en décors réels hors des frontières du Japon : d'abord à New York, grâce à Zazou Productions, un groupe média japonais implanté à New York ; ensuite à Sydney, en Australie. Certaines scènes supposées se situer en Arizona ont été en réalité tournées à Broken Hill, en Australie également.
Officiellement, ce Godzilla : final wars est le tout dernier opus de la franchise. Or ce n'est pas la première fois que la Toho affirme mettre le monstre au placard. Surtout que les résultats au box-office sont très bons...