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Dex et le cinéma
679 abonnés
186 critiques
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2,5
Publiée le 4 avril 2018
Extérieur nuit/Bâtiment urbain
Un personnage marche d'un pas calme, mais décidé.
Il semble chercher quelque chose, ou peut-être rejoint-il quelqu'un.
Il croise un autre personnage. Il l'abat froidement.
Il poursuit son chemin, de ce même pas calme et décidé l'ayant conduit au meurtre.
Le corps est laissé à l'abandon, gisant dans une mare de sang et d'incompréhension pour le spectateur.
/Le tout sera filmé en Grand Angle/
De subtiles variations sont introduites au fil du moyen-métrage. Parfois il y a plus d'un personnage, parfois cela se passe de jour, parfois en extérieur... Parfois même, comble de l'audace, les différents personnages auront un échange.
Si la démarche d'Alan Clarke avec ce film me laisse bien circonspect, nous pouvons au moins lui reconnaître une chose : il met en évidence l'idée que la répétition d'un même schéma scénaristique conduit nécessairement à la lassitude du spectateur. Si seulement il critiquait là le système de production hollywoodien et son obsession de la suite pour la suite, de la répétition comme unique ambition créative... Mais rien n'est moins sûr.
Le film s'ouvre sur la célèbre expression anglo-saxonne concernant "the elephant in the room", rendant immédiatement compréhensible les enjeux sociaux et politiques chers au réalisateur (le problème de la violence que l'on tente de dissimuler alors même que celle-ci est partout), tout en installant dans l'atmosphère une pointe d'absurdité. L'absurdité de la violence, nous y sommes clairement. Dommage que ce déferlement dénué de tout contexte, et par conséquent d'une gratuité totale, finisse par faire rire plus qu'autre chose.
Je ne pense pas que c'était là son objectif premier...
J’ai voulu voir ce film après avoir vu le film éponyme de Gus Van Sant. Bon le visionnage de ce dernier remonte à des années mais il n’est jamais trop tard. En tout cas une chose est sûre, après 5 minutes de film on voit tout de suite ce qui a inspiré GVS. Alan Clarke réalisait ici son dernier film peu avant son décès et c’est un véritable exercice de style avec ses qualités mais aussi ses limites. Le film est une succession de scènes à peu près similaires dans les faits, avec des meurtres commis sans qu’on ne sache pourquoi et presque sans aucune parole. Et j’ai beaucoup aimé ce procédé car il y a quelque chose de vraiment captivant. A chaque séquence je me demandais qui allait tuer qui, comment ça allait se passer. Et c’est mis en scène de façon admirable avec cette caméra qui suit les personnages en plans-séquences. A côté tu as une photographie graineuse qui renforce le côté un peu glauque d’Elephant.
On a là un film mystérieux avec la violence comme thème vecteur du film, avec toute l’absurdité qui la caractérise. A l’inverse du GVS, Elephant version Clarke est dénué de tout propos social. Nous vivons ici l’expérience de la violence la plus brute, la plus soudaine, la plus inexplicable. Le simple fait de ne rien savoir des motivations des meurtres avec une absence totale de paroles rend le film glacial et percutant. Et quand on entend un peu parler ça ne vient pas perturber l’ambiance du film. Bien au contraire ça renforce encore le côté absurde et mystérieux du spectacle auquel on assiste. La conclusion de chaque séquence est toujours dérangeante. Les personnes ne sont plus que des corps inertes, baignant dans leur propre sang. La vie s'est arrêtée en l'espace de quelques secondes, montrant que nous ne sommes plus rien une fois morts, des petites poussières infimes dans la vaste étendue de ce Monde.
Dans l’ensemble, j’ai vraiment aimé le film mais je le trouve quand même limité à son simple sujet bien que celui-ci soit traité de façon novatrice. Après heureusement qu’il dure 40 minutes car une durée plus longue aurait été superflue. Ce n’est pas le cinéma qui me stimule le plus mais je l’ai trouvé suffisamment intriguant pour me donner envie de plonger dans la filmographie de Clarke. En tout cas c’est une expérience que je ne saurais que conseiller car il y a des idées de cinéma et que l’atmosphère est vraiment troublante et marquante. A voir.
J'ai été troublé par ce film, je dois dire que je ne m'y attendais pas. Ce film est expérimental, parfois un peu brouillon, on ne comprend pas grand chose, mais voire les gens mourir sans savoir pourquoi fait froid dans le dos et c'est ce qui compte
18 meurtres en 37 minutes, filmés en longs plans-séquences austères qui, à force de s'accumuler, ont pour but d'atteindre une forte dimension hypnotique, effet qui fonctionne réellement par instants mais qui ne tient pas sur le durée, la faute à un dispositif volontairement répétitif parfois lassant. Mais l'idée de réaliser une suite de meurtres ne reste pas infructueuse en ce qu'elle dit beaucoup de l'absurdité d'un monde incapable de penser et uniquement régit par un rapport tueur-victime où ceux qui marchent ne le font qu'en espérant rencontrer leur prochaine cible qui tombera sous les coups de feu. Impressionnant de maîtrise formelle, abouti dans son projet conceptuel mais pas dans la réception émotionnelle recherchée, "Elephant" est un brillant exercice de style qui mérite largement le coup d’œil.
Autant j'ai pu adorer "Made in Britain", "Scum" ou encore "The Firm", tous signés Alan Clarke, mais lorsque l'on m'annonce que son chef d'oeuvre se situe dans ce moyen métrage, faut dire que ça m'en fait baver d'avance. Se déroulant en Irlande du Nord, "Elephant" suit 18 tueurs, pour autant de meurtres. Expérimental, le film montre ces meurtres de manière crue sans qu'il n'y ait de raisons. "No reason!", gueulerait un Quentin Dupieux tout droit sorti de "Rubber". Sauf qu'ici, sous prétexte d'une expérimentation cinématographique, ce "no reason" nuit grandement au film. Produit par Danny Boyle (monsieur "Trainspotting" et "Sunshine") et ayant inspiré Gus Van Sant pour son excellent film éponyme, "Elephant" m'a fortement déçu. Déçu de voir ces meurtres s'exécuter en plusieurs plans séquence. Pour autant, les idées étaient là. Aucune musique, aucun dialogue, une réalisation léchée, "Elephant" est, sur le côté technique, formidable. Mais le manque d'enjeu et d'histoire m'ont laissé sur ma faim. Peut-être suis-je passé à côté du film, étant donné le nombre de critiques favorables pour cet essai, mais je n'ai absolument pas accroché à ce Alan Clarke, bien décevant comparé aux autres œuvres du réalisateur.
Alan Clarke filme avec brio l'absurdité et l'inéluctabilité de la mort dans ce moyen-métrage puissant. Installant dans chaque scène une énorme tension, il représente chaque meurtre avec réalisme et sans effet. On suit à chaque fois un personnage sans savoir s'il est la proie ou le prédateur, et la caméra va même parfois jusqu'à nous faire croire qu'elle est en train d'en suivre un alors que les deux chemins ne font que se croiser et qu'elle-même se dirige simplement vers un autre personnage. Le point de vue est en effet l'élément maître du film : c'est grâce à lui et aux doutes qu'il provoque chez le spectateur que la tension est si présente. La scène sur le terrain de football est d'ailleurs un modèle du genre. Quant aux décors, ils sont choisis avec goût et dessinent un portrait de l'Irlande du Nord au moyen de couloirs poisseux, de parkings perdus ou de grands halls déserts. Il y a une sorte de pessimisme dans ce choix, comme si la région n'était plus qu'une zone morte et immobile. On constate d'ailleurs que les criminels ne cherchent jamais à se cacher ou à être discrets : ils semblent gouverner cette jungle en dépit de tout. L'immobilité est aussi une facette importante dans cette œuvre, puisque les plans fixes sur les cadavres s'opposent à la vivacité des plans-séquences qui composent souvent les traques. Cette immobilité, qui fait de chaque âme un morceau de chair, paraît être la définition même de la mort. Il faudra cependant attendre la fin pour assister à la scène la plus terrifiante, la plus choquante, la plus aboutie : jamais je ne l'ai oubliée depuis que j'ai vu cet extrait pour la première fois, et je ne pense pas que le traumatisme s’atténuera avec le temps...
Moyen métrage pour le moins expérimental, Alan Clarke ne m'a pas convaincu sur ce coup. Il y a tout un ensemble de symboles muets que j'ai relevés mais qui ne m'ont guère touché : chaque assassinat est réalisé d'une manière brutale et méthodique pour montrer l'absence d'humanité. Aspect renforcé par la totale absence de mise en scène : tout n'est détermination froide. Je crois que c'est ce travail minimaliste qui m'a le plus déplu : à vouloir faire trop minimaliste, on tue tout sentiment cinématographique. En plus c'était chiant, de voir des contrats exécutés à la chaîne. Je ne sais pas si Clarke voulait qu'on ressente l'horreur de meurtres à la chaîne comme une industrie (je suppose durant la période d'activisme violent de l'IRA), mais j'ai vraiment l'impression de m'être emmerdé. Le concept est excellent mais le résultat final est décevant.
Alan Clarke a réalisé Elephant produit pour la BBC de l'Irlande du Nord en 1988. Tourné à Belfast, Elephant décrit une série de 18 meurtres. Aucune explication n'est donnée au spectateur sur les mobiles des meurtres qui sont commis durant les 38 minutes du film. Les seuls protagonistes sont les meurtriers et les victimes et quelques personnages qui sont parfois montrés avec ces derniers mais qui s'échappent après le meurtre. Le film se concentre sur la violence, les meurtres perpétués dans l'anonymat le plus total et dans les lieux ordinaires comme dans une piscine publique, un parking, un entrepot, une station essence...Les assassins surprennent leurs victimes sur leurs lieux de travail ou pendant qu'ils sont en train d'accomplir les tâches du quotidien. De même que les assassins et les victimes sont généralement habillés de manière très ordinaire, portant des jeans, des pull-overs, des manteaux, des tenues de travail ou survêtements. La violence est donc banalisée, les travellings (repris par Gus Van Sant dans son Elephant) font naitre un sentiment de malaise car très longs. Le cycle de violence recommence après chaque meurtre. Alan Clarke à la manière de Gus Van Sant (mais encore plus radicalement) fait des constats, ne donne aucune explication politique, sociale ou économique. Le cycle de la violence est donc incessant (le dernier meurtre en est que plus flagrant).La violence est donc transformée en un vécu ordinaire où la distinction entre meurtriers et victimes est impossible à faire tant ils se ressemblent. Il est important de signaler que Elephant évoque la guerre en Irlande du Nord, la violence incompréhensible et inexplicable. Etonnant.
Elephant d'Alan Clarke est un petit chef d'oeuvre de 37 minutes qui relate 18 assassinats d'une extrème violence sans justification, sans dialogue (ou presque) et sans musique. Quasiment inconnu du grand public, ce film expérimental révélé par Gaspar Noé en 2003 lors de l'Etrange Festival et disponible sur le DVD de Elephant de Gus Van Sant vaut vraiment le détour à partir du moment que l'on aime les experiences nouvelles et originales (Chaque séquence est construite de la même façon: un homme marche, un meurtre violent, un plan fixe sur le cadavre). Avec ce film, Alan Clarke m'a vraiment donné envie d'en savoir plus sur son travail et je vais tout faire pour trouver d'autres de ses films. Sans doute un grand artiste malheureusement disparu...
Ce court métrage se joue en 3 temps: Une ouverture; directe, cru et violente qui nous met en stupeur et en incomprehension totale. Puis vient la tension quand on comprend dramatiquement l'enjeu sinistre du film, qui n'ira pas plus loin que de nous montrer des hommes tués et d'autres se faire tuer, ni plus ni moins... Et enfin quand justement cette voie terrible nous est acquise, nous spectateur incapables de faire autre chose que d'observer, on subit des images qui font froids dans le dos !
La réalisation fait d'enchainement de plans séquences est à l'image totale du film: froide et crue... mais non nulle totalement, la réussite est là, et puis c'est quand on commence tout juste par se dire que ça fait long que ça s'arrête.
18 séquences. 18 meurtres. Une caméra...Telle est la façon dont peut être résumé le téléfilm d'Alan Clarke, téléfilm ayant été la principale source d'inspiration formelle du Elephant de Gus Van Sant. Le réalisateur s'imposa en 1989 comme un plasticien radical et rigoureux avec ce moyen métrage hypnotique, brutal et froid. Rien n'est expliqué, ni même réellement raconté: c'est une vision différente du cinéma, celle de la description constante et passionnante ( si, si...). Clarke ( l'homonyme d'un autre cinéaste, le sulfureux Larry...) filme ses personnages anonymes d'une manière quasiment désincarné, et pour le moins surprenante. Son film aurait pu s'intituler Conte de la Folie Ordinaire car, en l'occurence, la violence est totalement banalisée: pas d'effets spectaculaires, seulement de longs travellings enfermant les meurtriers dans un cadre anodin et d'intenses plans fixes sur les cadavres par la suite. Une prouesse technique, qui prouve que l'on peut faire un film brillant à partir d'un concept très simple. La forme l'emporte sur le fond...et c'est tant mieux.
Je n'ai pas trop compris la signification de ce court. On a affaire à beaucoup de meurtres, en Irlande du nord, et ils n'ont aucun lien entre eux (enfin si dans certains on retrouve les mêmes acteurs qui jouent victimes et bourreaux). Ça devient ennuyant et c'est plus de la violence gratuite que de démontrer quoi que ce soit. Peut-être que je me trompe, peut-être que je ne connais le contexte de l'époque, et si oui, veuillez m'excuser :)
"Elephant" c'est 18 meurtres. C'est tout. Et pourtant ce film fait vraiment preuve de virtuosité ! Il s'agit du film qui a inspiré Gus Van Sant pour son film éponyme, et on y retrouve en effet beaucoup d'éléments similaires. La majeure partie de ce moyen-métrage est filmée en plans-séquence, sans dialogues ni musique, on ne voit strictement rien d'autres que 18 meurtres, effectués sans raison apparente. C'est un travail tres intéressant, la violence, du fait qu'elle soit directe et apparemment injustifiée, est tres forte, et elle est présentée avec beaucoup de calme... Le personnage marche, il tue sa victime, il s'en va, et on observe alors ce corps a qui ont a oté la vie. Et ce 18 fois de suite. Ca pourrait être tres ennuyeux, mais c'est fascinant.
Elephant est une oeuvre totalement à part, la dernière du réalisateur Alan Clarke avant sa mort, et elle n'est pas des moindres puisque le film se résume à une succession de meurtres, le motif n'est pas connu, il n'y a aucune parole, aucune musique... le but étant de montrer la violence à l'état pure, mais de démontrer aussi que la violence n'est qu'absurde et stupide... Ce qui renforce le propos d'Elephant c'est cette caméra qui suit parfaitement le chemin des tueurs et cette "photographie graineuse" (je reprends l'expression d'un membre d'Allociné, parfaitement approprié) qui appuie encore plus le propos.