Bashing : les secrets du tournage

Bashing a été présenté en compétition officielle lors du 58ème Festival de Cannes, qui s'est tenu en 2005.

Masahiro Kobayashi n'est pas un étranger à Cannes : il a précedemment présenté deux films dans la seléction Un Certain Regard (La Route des petits voyous en 1999 et L'homme qui marchait sur la neige en 2001) et son long-métrage Film Noir a été montré aux festivaliers en 2000 dans une sélection parallèle.

Bashing signifie harcelèment en japonais. Le film s'intéresse en effet aux harcèlements dont sont victimes les otages japonais quand ils rentrent dans leur pays. Masahiro Kobayashi n'a cependant pas voulu faire un film politique : il ne donne aucun élément de localisation sur l'endroit où son héroine a été prise en otage et ne cite aucun nom de personne du gouvernement japonais ayant suscité cette haine. "Il s'agissait de décrire les sentiments qui peuvent naître dans le coeur de cette jeune femme qui ne comprend pas pourquoi elle est l'objet de tant de haine", déclare t-il. "Et au-delà de son cas, je parle du problème des minorités. Il y a une tendance au Japon à être très méchant vis-à-vis des faibles. C'est ce que je remets en question : j'ai l'impression que la société japonaise est un peu malade et cherche à se venger de l'insatisfaction du monde moderne sur les gens les plus faibles".

Bien que l'origine du harcèlement des victimes de prise d'otage ne soit pas déterminée, Masahiro Kobayashi émet une hypothèse : "c'est peut-être dû au fait que le Premier Ministre japonais Junichiro Koizumi a adopté une position très claire et très négative en rejetant la responsabilité sur les otages. C'est leur faute, a-t-il expliqué. Et les médias japonais conservateurs lui ont emboîté le pas, sans émettre de doutes. Et la population a suivi le mouvement, sans poser de question. Peut-être est-ce une explication ?".

Cependant, le réalisateur relativise cette théorie : "C'est très difficile de dire pourquoi la société japonaise a réagi comme cela. Je sais que beaucoup de Japonais vont avoir des interprétations différentes. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé de faire une fiction et non un documentaire".

Pour son long métrage, Masahiro Kobayashi s'est inspiré de la vie d'une jeune volontaire japonaise, Nahoko Takato, prise en otage en Irak et rejettée à son retour par la société de son pays. Cependant, le réalisateur n'a pas voulu faire un documentaire, mais bien une oeuvre de fiction, c'est pour cela qu'il précise qu'il s'est inspiré de l'histoire de la jeune fille, mais non de sa vie, et que tous les élements du scénario sont purement fictionnels.

Bashing marque la troisième collaboration entre le réalisateur Masahiro Kobayashi et l'actrice Fusako Urabe. Le cinéaste a décidé de lui donner le rôle principal de ce film après l'avoir dirigée à deux reprises, dans L'homme qui marchait sur la neige en 2001 et dans Flic en 2005. "Je trouve qu'elle dégage une force intérieure unique", confie t-il à propos de son actrice. "J'ai toujours voulu écrire un rôle pour elle. Elle était disponible, elle était parfaite pour ce projet".