Sur le mode d’un road-movie tragi-comique, KILOMETRE ZERO nous emmène sur une route semée d’embûches, au gré de situations dont l’absurdité relève des rapports conflictuels arabo-kurdes. La richesse du scénario réside justement dans sa faculté de se montrer tour à tour grave, léger, touchant, amusant, rendant ainsi les personnages et le film vraiment très attachants. Il apparaît alors évident que le réalisateur Hiner Saleem est attaché à ses terres d’origine, qu’il filme avec fierté et admiration, sans pour autant user de d’une mise en scène contemplative. Un film mineur de la sélection officielle du Festival De Cannes 2005, mais oeuvre belle et originale à découvrir.
un road movie qui permet de voir les choses sous un autre angle avec une dose de dérision non negligeable en plus, dommage que le scénario ne tienne pas toutes ses promesses. Le film s'éteint peu à peu.
Un film intelligent et courageux contenu de ce qu'il raconte, de la manière dont il le raconte et du tournage pour le moins chaotique. La photographie est belle, elle met bien en valeur les décors arides d'Irak, très cinématographiques mais pas assez exploités, les acteurs sont aussi très convaincants. Mais le rythme du film est mou la faute à une histoire mal structurée, la partie road-movie est incroyablement sous-exploité, la relation entre l'Irakien et le Kurde est inintéressante et ne va nul part. Le réalisateur essaye parfois d'en faire trop dans l'humour et ça tombe à plat. Un film avec un gros potentiel en partie gâché par un manque d'inspiration et de rigueur dans l'écriture. En l'état, on a juste assez de matériel pour faire un bon court-métrage.
Comme dit l'adage, le rire c'est la politesse du désespoir, et Kilomètre zéro en est un bel exemple, mélant avec talent et inspiration comédie et description de la situation dramatique au Kurdistan durant la guerre Iran-Irak à la fin des années 80. Le film est constament inventif et souvent juste dans sa façon de lier ensemble un humour décalé et un message plus profond et sérieux, sans qu'aucun des deux aspects n'affaiblisse l'autre. Le réalisateur témoigne d'un véritable sens du burlesque dans sa capacité à faire occuper l'espace à ses personnages et à sa manière de les faire entrer ou sortir du cadre, à son sens du timing aussi. Si beaucoup de séquences sont en elles mêmes cocasses, elles portent souvent un sens profond. On peut citer le passage où le soldat kurde et le chauffeur de taxi irakien, qui se tirent la gueule depuis le début de leur périple, décident de mettre à plat leurs différents et ne trouvent rien à se dire. Ou encore le running gag de la statue de Saddam qui l'air de rien symbolise l'omniprésence du dictateur et de la menace que lui et son régime représentent. De manière générale, Saleem parvient à traduire son message simplement par l'image et sa mise en scène. Pas besoin d'imposer au spectateur un grand discours sur la monstruosité et l'absurdité de la guerre en générale, et de celle-ci en particulier, il lui suffit juste de filmer l'image incongrue d'une colonne de taxis avec des cerceuils sur le toit pour faire passer son idée. Dommage que le cinéaste s'embarrasse de certaines séquences qui fonctionnent moins bien ou qui sont superflues, comme l'introduction et la conclusion sous la grisaille parisienne, qui n'apportent rien.
C’est un film lent et contemplatif comme l’est souvent le cinéma oriental. C’est peut-être le reproche que beaucoup lui feront. Il n’y a ici aucune volonté de faire quelque chose de commercial, autrement dit un road-movie à l’occidental (pourtant le sujet s’y serait formidablement prêté). Le film n’est pas drôle, et tel n’est pas le but. Ceux qui voulaient y voir une comédie ne peuvent être que déçus. Ce qui ressort comme cocasse n’est rien d’autre que l’absurdité bien réelle de l’ancien régime irakien. Du manichéisme, je n’en vois pas beaucoup. On montre surtout l’incapacité des arabes et des kurdes à communiquer. Ils se haïssent, sans réellement se détester, et ils ne savent pas pourquoi. Certes, les officiers irakiens sont les méchants, mais la réalité était-elle autre ? Et techniquement parlant, que dire ? C’est bien joué, les paysages sont magnifiques, l’image est de belle qualité, et les plans sont très travaillés (je trouve que les faux raccords apportent beaucoup). Donc un film sobre, très personnel, très stylisé, qui mérite d’être vu.
Une oeuvre décevante à cause - d'un scénario pas exploité - une immense lenteur - des redites - la caricature des bons kurdes et des méchants arabes.
Le plus: - deux ou trois scènes vraiment comiques. - le rappel que Saddam Hussein était un dictateur qui faisait bombarder les civils de son pays. - le rappel que l'entrée d'armées occidentales à Bagdad a été saluée comme une libération par plus d'un irakien.
Je crois que le film est juste raté : sujet plutôt intéressant - on y allait pour le dacalage du point de vue du metteur en scène sur un sujet pas facile - image souvent bien, mais quel ennui! Sensation d'un montage pas maîtrisé, ou peut-être d'un récit mal écrit. Et ça ne prend jamais, on regarde sa montre. Le parti pris parfois caucasse semble mal assumé, on ne sait pas si les situations sont drôles, ou très caustiques, ou juste en forme de dérision critique. Où veut-il en venir? Du coup je ne sais plus si on attend le prochain.