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Patjob
34 abonnés
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3,5
Publiée le 3 septembre 2020
A partir d'un excellent scénario tiré du roman de René Belletto "Sur la terre comme au ciel", Michel Deville a réalisé un film très habile. Sa façon de filmer plonge immédiatement le spectateur dans une ambiance inquiétante, et les personnages qui apparaissent successivement portent tous, par leurs propos ou leurs comportements, un coté mystérieux ou décalé, qui déstabilisent ce professeur de musique normal et frileux (il porte son imperméable quasiment en permanence). Dans l'interprétation de ces personnages, Anémone mérite une mention spéciale dans la création d'ambiguïté et d'étrangeté. Le style du cinéaste donne aussi beaucoup de rythme au film, en particulier par l'utilisation des répliques qui font le lien entre deux scènes, en concluant la première et ouvrant la suivante. Il résulte de tout cela un très bon polar Français, original, enlevé et prenant de bout en bout.
Quatre ans après « Eaux Profondes » tiré d’un roman de Patricia Highsmith, Michel Deville replonge dans l’univers du thriller érotique. Encore plus cette fois-ci, l’atmosphère l’emporte sur une intrigue servant avant tout la mise en relief des ressorts psychologiques des personnages et dont il ne faut pas attendre une vraisemblance parfaite. David professeur de guitare bohème à la croisée des chemins mais aussi très imprudemment curieux se laisse progressivement prendre dans une nasse où il rencontrera une bourgeoise à la recherche d’émoi érotique, son époux complice inquiétant de ses foucades corporelles, sa fille à la nymphomanie assumée, son étrange voisine adepte du voyeurisme et aussi un tueur à gages suicidaire devenu curieusement son protecteur. Le mélange est un peu confus et baroque mais suffisamment envoûtant pour que les petites frustrations nées des manques du scénario soient acceptées par le spectateur, surtout s’il est sensible à la petite musique de Deville qui se révèle une fois de plus un orfèvre de précision dans sa mise en scène, nousc réservant quelques jolies fantaisies dans la transition des scènes. La froideur de la photographie, le ton un peu monocorde des dialogues pourront en rebuter certains plus exigeants sur la mise en exergue du suspense, mais personne de bonne foi ne pourra dénier à Deville la minutieuse maitrise de son sujet. Les acteurs sont bien sûrs parfaitement dans le tempo car l’on sait que Deville choisit religieusement son casting afin que ce qu’il a en tête soit fidèlement retranscris sur l’écran. Une mention toutefois à Anémone que Deville a eu le premier l’audace de sortir de ses rôles de fofolles qui rythmaient ses apparitions en compagnie de la troupe du Splendid et dont le réalisateur met en avant avec délicatesse l’étrange beauté . Un des plaisirs que procure le film au-delà de son aspect formel très séduisant est de pouvoir se mettre dans la peau de David pour se demander à quel moment notre propre instinct de survie nous aurait intimé l’ordre de mettre en veille la curiosité un peu malsaine qui parfois tous nous habite . A la vue de ce nouvel exercice de style parfaitement réussi, il est simplement dommage que Michel Deville hormis « Toutes peines confondues » en 1992 n’ait pas creusé davantage ce sillon qui semblait pouvoir le mener très loin dans l’exploration d’un genre pas si souvent mis à l’honneur par le cinéma français.
Le nouveau professeur de guitare de Viviane devient très vite l’amant de sa mère. Il est secouru lors d’une étrange agression par un homme qui dit être un tueur à gages ; une cassette montrant les ébats des amants leur est envoyée… Sur un scénario bien construit, et qui cultive la perversité et l’ambigüité, Deville réalise un polar plus axé sur l’étude du rapport entre les personnages que sur l’action. Le film vaut par son ambiance, assez semblable à celle du film « eaux profondes » sorti quatre ans auparavant, avec la même coloration d’humour noir. Les dialogues sont souvent savoureux, la mise en scène légère. Hormis le héros, tous les personnages sont troubles, tous manigancent, tous manipulent. Le suivi de leurs errements a quelque chose de fascinant, d’autant qu’ils ne se livrent pas vraiment, et que tout n’est pas éclairé. Les acteurs sont excellents, et se coulent à merveille dans leurs rôles. Le personnage du tueur, remarquablement joué par Richard Bohringer, est le plus attachant, parce qu’en quête de devenir et d’amitié. On peut reprocher au film d’en faire trop, de cultiver l’invraisemblable, mais au vu de l’approche choisie, cela importe peu. Deville est un cinéaste que l’on pourrait qualifier d’intellectuel, ou d’esthète, et qui a su beaucoup se renouveler. La veine créative qu’il exploite ici est originale et lui convient parfaitement.
13 699 abonnés
12 420 critiques
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3,5
Publiée le 18 juin 2021
Dèsirs et manipulations! Christophe Malavoy, pris dans les filets de relations amoureuses entre Nicole Garcia et la jeune Anaïs Jeanneret! Rien n'est laissè au hasard dans cette adaptation brillante de Belletto : Un O rayè sur un traversin, une VHS de "Johnny Guitar", des figues èclatèes...et un globe très convoitè! Mais que dire des personnages, tous ambigus à souhait, de la voisine curieuse (Anèmone) au mystèrieux et dèsemparè tueur à gages (Richard Bohringer [...] Un marivaudage sulfureux et parfaitement maitrisè par Michel Deville qui reçut - à juste titre, pour son montage et son travail d'ajustement des images et des cadres - le Cèsar du meilleur rèalisateur 1986, coiffant au poteau Agnès Varda ("Sans toit ni loi") et Coline Serreau ("Trois hommes et un couffin"), grandes favorites cette annèe là! Dèjà un classique, voyeur et captivant à la fois, sur une remarquable bande son (Brahms, Granados, Schubert)...
PERIL EN LA DEMEURE fut à sa sortie un grand succès populaire et critique, sûrement l'un des sommets de la carrière de Michel Deville. Avec les années, ce film qui autrefois me séduisit a perdu une partie de sa force. Faute à la mise en scène à l'élégance à la fois chic et maniérée d'un réalisateur qui, finalement (à voir ses dernières oeuvres), fut sans doute surestimé. Pourtant ce quintet (à cordes) pervers, interpreté à la perfection par Nicole Garcia (irrésistible de grâce), Christophe Malavoy (érotisé à l'extrême), Anémone (surprenante), Richard Bohringer et Piccoli, ne manque pas de singularité. Hélas les affreteries d'un style un rien trop voyant nuisent au propos et déservent une intrigue assez banale : trop d'effets de caméra, de joliesses, de "marabout d'ficelle" dans les dialogues. Ce qui au départ séduit finit par lasser. Michel Deville, aujourd'hui assez oublié, ne réussit jamais aussi bien que quand il sert une histoire forte et originale (LE MOUTON ENRAGE, RAPHAEL OU LE DEBAUCHE). Là, on est dans la demi réussite.
Cette adaptation d’un roman de René Belletto, Sur la terre comme au ciel, est à la fois amusante et inquiétante, légère et dramatique. Tout oscille dans ce petit jeu narratif, troublant et énigmatique. Érotisme un brin menaçant, manipulations diverses. Jeux de mots déroutants, humour absurde. Les dialogues, la mise en scène et le montage (qui joue avec fantaisie sur les raccords et les ellipses) sont enlevés. Ça virevolte de manière toujours inattendue, ça cultive l’ambiguïté. Christophe Malavoy et Nicole Garcia, dans les rôles principaux, sont très bien. Michel Piccoli est à l’aise dans du sur-mesure, le regard sombre et le sourire carnassier. Mais on retient surtout les performances étonnantes de Richard Bohringer et d’Anémone dans des rôles secondaires très originaux, bien servis par les textes les plus piquants.
L'intrigue n'a ni queue ni tête, mais guère plus que dans de nombreux films policiers remarquables. Il ya beaucoup de sensualité et d'érotisme et ce qui est drôle c'est qu'elle vient surtout de Nicole Garcia, réputée intello qui joue là un rôle étonnement lascif (pour la mauvaise cause d'ailleurs). Malavoy incarne l'innocent, ce qui lui va très bien et Anémone la méchante, ce qui lui va très bien aussi. Piccoli est dans son habit inquiétant habituel mais Bohringer m'ennuie comme d'habitude avec ses airs entendus de déterré décalé. Deville introduit une petite coquetterie amusante : les personnages commencent une scène dans un lieu et finissent leur réplique dans un autre, souvent dans un costume différent, commençant ainsi une autre scène presque sans qu'on s'en aperçoive. Virtuosité sans objet mais rigolote. Bien accueilli en 1984, le film n'est pas le meilleur de Deville mais l'une de ses bonnes réalisations.
En 1985, Michel Deville signe un film policier avec une galerie de personnages dont le comportement exagérément ambigu décrédibilise le scénario. Un professeur de musique (Christophe Malavoy) est engagé par un couple bourgeois (Nicole Garcia et Michel Piccoli) pour donner des cours à leur fille. De fil en aiguille, il se retrouve pris en étau par la manipulation des uns et des autres. L’intrigue de ce thriller reste néanmoins confuse et peu vraisemblable. Bref, un long métrage où l’atmosphère glauque est compensée par une touche de sensualité.
Péril en la demeure est un film bon, dans l'ensemble ! Effectivement mis à part Nicole Garcia que je trouve complètement à côté de la plaque et absolument pas crédible en femme fatale, tous les autres acteurs, notamment Anémone (d)étonnent ! Le scénario est plutot originale et la perversité et la manipulation parfaitement retranscrites. En revanche, certins points restent très flous même après le dénouement et c'est dommage !
Sans commentaires ! C'est daté, c'est creux, c'est mou et franchement le dénouement est bidon ! Les acteurs sont mauvais en plus et moi j'ai passé une soirée épouvantable ! J'en attendais pourtant beaucoup... :)
Pas si sensuel que ça et n'ayant pas réellement une ambiance remplie de suspense Péril en la demeure est une histoire de manipulation qui aurait pu être un excellent film si Michel Deville avait penser à son intrigue et pas seulement à ses personnages. Péril en la demeure comporte cependant une atmosphère séduisante mais pas suffisante pour maintenir constamment notre intérêt en éveil.
Un thriller sensuel et manipulateur au scénario complètement improbable, en dépit d'un casting séduisant et d'une réalisation élégante signée Michel Deville, récompensé par un César.
4 541 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 29 mai 2021
Ça marchait peut-être bien mieux dans les années 80 mais ça n'a pas si bien vieilli. Et je parle du film donc sans jeu de mots. En ce qui concerne l'histoire elle est assez originale mélangeant des éléments de thriller et d'érotisme à du n'importe quoi très dérangeant et fou. Les personnages n'agissent ou ne réagissent pas forcément comme on pourrait l'imaginer. Donc si vous envisagez de le regarder de cette façon c'est votre problème. Il y a de la nudité et de la violence inutile cela vous semble-t-il attrayant pas moi...
Le film des faux semblants. Les personnages naïfs qui jouent un rôle macabre. Un début plutôt érotique avec des dialogues à la Blier. Et un dénouement à la Hercule Poirot. Le film est un curieux mélange mais le style étrange et nébuleux est parfait.