La réalisatrice Alice de Andrade raconte comment lui est venue l'idée du film : "Un jour, en quittant le Brésil pour Cuba, explique-t-elle, je me suis rendue compte que j'enjambais tranquillement les enfants qui dormaient dans la rue. Je fréquentais beaucoup le quartier de Copacabana après les tournages nocturnes, car c'était le seul endroit encore vivant à ces heures-là. C'est un quartier qui grouille 24h/24, avec des populations très différentes qui occupent un même espace très restreint, chacune à son heure. Le quartier, la concentration du réseau urbain, le noeud de contrastes et de contradictions, m'est soudain apparu comme singulièrement représentatif du chaos national. De là m'est venue l'idée de faire un film avec des exclus comme personnages, avec leur point de vue, depuis la vitrine du Brésil touristique que représente Copacabana. Une comédie grinçante sur la réalité cachée derrière les clichés et la pacotille du bonheur tropical."
Fille du réalisateur Joaquim Pedro de Andrade, Alice de Andrade signe avec Le Diable à quatre son premier long-métrage de fiction. Présenté dans de nombreux festivals à travers le monde, il a remporté le prix du Jury du 37e Festival du cinéma de Brasilia ainsi que le prix du meilleur film lors du Festival du film brésilien d'Israël.
"J'ai souhaité montrer l'exclusion de l'intérieur, affirme la réalisatrice Alice de Andrade. J'ai voulu proposer des regards dépourvus de préjugés sur des réalités difficiles. Un travail de recherche auprès d'enfants des rues et de prostituées m'a permis d'appréhender leurs stratégies pour trouver leurs places dans le monde. L'humour est pour eux la seule façon d'affronter dignement la réalité qui les accable. C'est leur façon d'être lucides sur leur condition et d'en parler sans dolorisme. Le film s'attache à cette manière de voir la vie."
Toutes les scènes de Rio ont été tournées à Copacabana. Ce quartier a la plus grande densité démographique par mètre carré d'Amérique Latine.
Concernant le thème de la drogue, la réalisatrice s'est inspirée d'un fait divers qui s'est déroulé au Brésil dans les années 80. Poursuivis par des gardes côtes, des trafiquants furent obligés de jeter à l'eau des boîtes de conserve contenant du cannabis. Toute la côte Sud du Brésil cherchait alors ces boîtes sur les rivages Les reportages TV utilisés dans le film sont extraits de vrais journaux télévisés de l'époque.
Maria Flor qui incarne Rita de Cassia à l'écran a dû se soumettre à plusieurs séances d'U.V et de maquillage afin de correspondre physiquement au rôle décrit dans le scénario.